L’EUR CHF dans un carcan

Plus que deux semaines pour vous procurer la vignette 2025, valable jusqu’au 31 janvier.  Elle est disponible au prix de 40 francs dans tous les bureaux de change Ben S.

La semaine a été riche en évènements. Donald Trump créant le « buzz », comme à l’accoutumée. Le programme taxé comme inflationniste du président pas encore président mais déjà président entraînera sans doute des répercussions moins binaires que prévue, mais les premiers effets de son arrivée très remarquée se font sentir. 

Taux de change du franc suisse sous contrôle

A la fin de l’année 2024, la Banque Nationale Suisse a réduit ses taux d’intérêts directeurs de manière drastique, surprenant tout le monde ou presque. Elle a ainsi durablement marqué un temps d’arrêt à la baisse progressive de l’EUR CHF, montrant aux investisseurs et aux spéculateurs qu’elle ne laisserait pas le franc suisse conserver son rôle de valeur refuge sans contrôle. Par sa politique monétaire, la BNS démontre ses capacités et protège l’économie suisse. Elle peut se le permettre du fait de la très faible inflation qui se réduit de mois en mois.     Depuis la réunion de la Banque Nationale en décembre, qui lui a permis d’empêcher le franc suisse de se nicher vers les 0.9300 EUR CHF, elle est parvenue à maintenir le cours aux alentours de 0,9400 EUR CHF. Les experts ignorent encore si la BNS est intervenu sur le marché des changes à grand renfort de centaines de millions de francs suisses, en achetant des devises étrangères et en convertissant des francs suisses en euro ou en dollars. Mais elle aura probablement dissuadé les spéculateurs de tous poils.

L’institution à encore de la marge, mais peut-elle risquer de provoquer de la déflation ? La Suisse est un cas à part. La BNS est en mesure de contrôler le cours de change du franc suisse, avec ses centaines de milliards de francs suisses en réserve, bien plus que ne le peuvent la plupart des banques centrales et des états sur les cours de leurs devises.

La Suisse a encore de la marge avant d’atteindre un taux d’intérêt directeur nul ou négatif, sans risque d’inflation, et la probabilité que la BNS réduise encore ses taux en mars est grande. A moins que les taux de change du franc suisse ne cèdent du terrain face à l’euro et au dollar américain.

La semaine de l’EUR CHF

EUR CHF

Le franc suisse perd de son attrait pour les spéculateurs. Cela ne le protège pas du carry trade et de ses effets.

L’EUR CHF a débuté sa semaine de cotations avec un cours de change de 0,9365 EUR CHF. L’après midi même, la paire a atteint son support hebdomadaire avec un taux de change minimal à 0,9340 EUR CHF. Puis la paire a atteint une stabilité étonnante tout au long de la semaine, malgré les évènements économiques et géopolitiques encourageants conservant une moyenne de change pivotant autour de 0,9400 EUR CHF, avec toutefois une tendance demeurant sous ce niveau pour le restant de la semaine.

Il reste difficile d’estimer la capacité du franc suisse à échapper aux actions de stabilisation de la Banque Nationale, mais celle-ci a arrimé les cours de change du franc suisse face à l’euro et laissé le dollar dériver à la hausse, afin de facilité la consolidation des résultats commerciaux des entreprises à l’export.

A l’heure à laquelle nous rédigeons ces lignes, le cours de change du franc contre l’euro est de 0.9391 EUR CHF.

USD CHF

Le dollar a subi plus de volatilité en revanche. Les écarts entre son plus haut et son plus bas ont atteint 100 pips. Le billet vers s’échangeait à l’ouverture 0,9164 USD CHF, avant de buter sur une résistance à lundi à 17h00 à 0,9190 USD CHF. Mercredi, suite aux chiffres en provenance des Etats Unis, la paire a touché 0,9090 USD CHF.

A l’heure à laquelle nous rédigeons ces lignes, la conversion du franc suisse contre dollar s’effectue à un taux de 0, 9116 USD CHF.

Marchés et commodités

Le Nasdaq a pris 500 points cette semaine à 19461 points. Et +3% pour le S&P 500, Les indices américains ont profité des chiffres de l’inflation américaine très légèrement meilleurs qu’attendu. Un « très » qui multiplié par des milliards redonne du baume au cœur des investisseurs.  Le US Bond à 10 ans américain recule à 4,66% après avoir frôlé le seuil psychologique des 5% récemment. Les annonces positives aux Etats Unis, ont permis aux places financières européennes de clôturer bien en hausse. La semaine est dans le vert malgré un ralentissement du secteur du luxe qui pâti de ses exportations en Chine et en Russie. A l’exception notable de LVMH qui a tout de même fini à 9% de hausse sur la séance d’hier.

SMI

En Suisse, ce même secteur est en pleine croissance, par contraste avec le vieux continent. C’est encore la Compagnie Financière Richemont qui prédomine au contraire, sur le marché  Suisse, avec de solides résultats sur la fin d’année.  Le titre qui était mis en avant dans notre précédente analyse sur la paire EUR CHF, au chapitre SMI dans les recommandations, annonce cette semaine une progression de 10% au lieu des 1% prévus par les analystes.  Si vous avez suivi les recommandations de Bank of Scotland dans notre article de la semaine dernière, vous aurez gagné 16% hier et sur la semaine. 18% sur le mois. Mieux que le bitcoin, n’est-ce pas ? Et moins risqué. Les revenus de l’entreprise ont largement dépassé les attentes des marchés et placent le titre à 161,80 francs suisses.

Geberit, impacté par une recommandation à sous pondérer par Morgan Stanley a perdu 3%, Holcim -3,60% hier, Swiss life et Logitech ont pris plus de 2% sur la semaine. Toutes, à la suite de l’évolution des recommandations de grandes agences de notation.  Enfin, Partners Group dont les actifs sous gestion ont progressé de 7% n’a gagné qu’un pourcent sur la semaine.

Le SMI a atteint 11982 % sur la semaine, soit une progression de 2,5 %.

Hydrocarbures

Le prix d’un baril de Brent, brut en mer du nord a prix 10 dollars depuis les fêtes. Un baril de pétrole à Londres s’échange à presque à 82 dollars. Un pétrole cher et un dollar cher vont faire des dégâts dans les portefeuilles des consommateurs. Voilà qui pourrait relancer l’inflation. Un arrêt des combats en Ukraine pourrait au contraire faire baisser la facture, quoi que les états européens aient misés sur de nouvelles sanctions contre les 200 navires dits « fantômes » de la flotte pétrolière et gazière russe. La chute de 5,4% des immatriculations de voitures électriques, les sanctions potentielles contre l’Iran avec le retour de Donald Trump, sont autant de facteur qui font pression sur les cours.

Le gaz suit la même logique.

Ca gaze pour le gaz !

De 3,93 dollar le MWh, le gaz continu son ascension et quotte ce matin 4,08 dollars ce matin. Il valait 2,20 dollars il y a seulement 3 mois et est en passe de doubler. Si vous avez du mal à payer vos factures, l’usage du pull-over s’impose à la maison.

Or de bourse

Avec une once d’or qui se maintient, à 2720 dollars, l’or se retrouve proche de ses records. A la date d’hier, un lingot d’un kilo cotait 79185 francs suisses à la bourse de Londres, qui fait référence, tandis qu’un vreneli et un napoléon s’échangeaient aux alentours de 457 francs suisses, en légère progression depuis notre dernière analyse. L’or est influencé par les hausses et les baisses des taux d’intérêts des banques centrales, tout comme les cours de change du franc suisse et des devises étrangères. Le métal jaune, bien moins volatil que les crypto-monnaies et les actifs a risque, reste une valeur de repli assez sure.

Crypto monnaies

Un bitcoin vaut de nouveau 101350 dollars soit 92390 francs suisses au cours de change du jour . Après un repli très en deçà de ces valeurs, au voisinage des 90000 $, la principale crypto monnaie bénéficie de la perspective de l’arrivée de Donald Trump à la maison blanche et de son secrétariat d’état aux devises digitales.

Nous remarquons la performance du ripple, XRP, 3ème capitalisation du secteur avec 191 milliards de dollars de capitalisation : XRP a gagné 44% en une semaine !

Voilà qui est désormais plus rentable que de trader avec les cours de change de l’EUR CHF.

Le coin des traders :

On considère le biais intra-day de l’EUR CHF comme neutre sur un fond d’échanges en profondeur qui se poursuivent. Un rebond correctif à 0,9350 EUR CHF serait susceptible de s’étendre à la hausse. Mais la courbe de Fibonacci montre une résistance à 0,9470 EUR CHF qui pourra limiter cette hausse. Si la paire baisse, une cassure nette à un taux de change de 0,9330 prouvera que la correction est révolue qui mènera le biais baissier vers un support de 0,9290 EUR CHF dans un premier temps. En résumé, l’EUR CHF replonge lentement vers sa ligne de support.

Les espèces n’ont pas dit leur dernier mot.

Si la Suisse est bien placée parmi les pays européens utilisant des moyens de paiement alternatifs aux espèces, de nombreux pays ces dernières années ont tenté de supprimer les transactions en cash. Selon un sondage de l’université de St Gall, 72% des Suisses sont opposés à la suppression des espèces. Et beaucoup gardent une réserve d’espèces.

À la suite des récentes attaques contre des câbles sous-marins en mer Baltique, et surtout aux menaces de guerre hybride telles que les attaques de hackers, qui pourraient prendre fin avec un cessez le feu à l’est de l’Europe, des pays comme la Suède, la Norvège, le Danemark ou les Pays Bas, qui avaient limité l’utilisation des espèces dans les transactions, font marche arrière. D’autres leurs emboitent le pas. Face aux cybers attaques, ces états recommandent à leurs citoyens de constituer une réserve d’espèces en toutes coupures. Cela afin de pouvoir se procurer des biens de consommation en cas de blackout.

La Suède est réputée pour avoir dématérialisé l’argent et il est bien difficile de trouver un distributeur de billets de banque dans les grandes villes du pays. A tel point que les devises des pays nordiques, Suède en tête, ne sont plus acceptées par la plupart des bureaux de change en Suisse. Dans ce pays nordique, 87% des transactions du quotidien s’effectuent à l’aide de moyens de paiement digitaux. Mais la banque nationale de Suède fait désormais marche arrière, et veux redonner une part plus importante aux opérations en cash. Aux Pays Bas, les autorités conseillent désormais de conserver une réserve d’euros en toutes les coupures. 400 à 500 idéalement. C’est un effet collatéral de la guerre qui fait rage à l’est de l’Europe. Le gouvernement suédois rétropédale donc et a pris des mesures garantissant les droits des suédois à pouvoir utiliser des espèces. Sans pour autant renoncer à la prépondérance des transactions digitales.

En France voisine

C’est en France voisine, que le record d’Europe de l’utilisation des espèces suivi de près par l’Allemagne, voit l’utilisation de l’argent liquide soutenu par 84% des sondés. Les billets et pièces en euros constituent une valeur de réserve et les français ne sont pas en reste par rapport aux suisses.

La Banque de France soutien un équilibre entre les différents moyens de paiement. Il s’agit d’une volonté d’inclusion financière et de résilience économique, sur fond tout de même de lutte contre la fraude fiscale et les trafics. Ainsi, les banques européennes renvoient pour destruction toutes les coupures de 500 euros qui passent entre leurs mains. La production de ces coupures a été arrêtée il y a déjà plusieurs années.  Comme nous l’avions vu dans une précédente analyse, le montant maximal que l’on peut régler en euros dans le commerce en France est de 1000 euros. En Suisse, il est de 100000 francs. 100 fois plus. Dans les bureaux de change, nos voisins demandent une pièce d’identité dès que vous convertissez 1000 euros depuis ou dans une devise étrangère.

La tendance générale, que ce soit pour l’utilisation des euros, des francs suisses ou des devises des pays nordiques, reste orientée vers la digitalisation. Seules les circonstances géopolitiques ont amené la plupart des pays européens à ralentir cette tendance pour proposer des solutions alternatives en espèces.

Dans les secrets des maîtres de l’euros

Ben S Solution de Change vous avait déjà présenté un article sur la fabrication des billets de banque suisses. Avez-vous déjà été confronté à de faux billets ? Si nous n’êtes pas équipés comme le sont les bureaux de change de compteuses performantes détectant instantanément les meilleures falsifications de billets de banque, cela vous est probablement arrivé une fois dans votre vie. Nous vous recommandons cet excellent reportage sur la fabrication des billets de banque libellés en euros par les imprimeries affiliées à la Banque de France. Vous y découvrirez les sécurités et leurs secrets, qui font les l’inviolabilité des 8 millions de billets de banque fabriqués chaque jour dans leurs usines. Et leur mode de fabrication. Voici le lien : www.youtube.com/watch?v=mEk0HFPaTZE

Bon visionage. 

Que faire à Genève et alentour ce week-end ?

A la bonbonnière, toujours, l’école du chocolat vous propose 2 heures de cours d’initiation à la chocolaterie. Vous y dégusterez quelques créations phares de la Bonbonnière, après quoi les maîtres chocolatiers vous révèleront des secrets du chocolat suisse. Vous passerez ensuite à la pratique en confectionnant vos propres truffes, ce pour quoi ils vous montreront quelques techniques. L’évènement se déroule à l’école du Chocolat, Rue Pierre Fatio 15, Genève. Comptez tout de même 90 francs pour ce voyage gustatif.

La bonbonnière toujours, organise un brunch ce dimanche à 9h00, boulevard des philosophes n3. Félicitations aux lèves tôt.

Dans la région, vous avez le choix entre un thé dansant à Bonneville, ce dimanche à 15h, un concert de rock dimanche à 18h00 aux Carroz d’Arache, avec Allan Fakeman à 21h place de l’ambiance (ça ne s’invente pas.) ou à Château rouge à Annemasse, avec San Severino ce samedi à 20h30.

A la semaine prochaine

Il est à présent temps de se quitter. La semaine prochaine, nous passerons exceptionnellement le relais à notre président directeur général, qui se joint à toute l’équipe de la rédaction pour vous souhaiter un excellent week-end.

X.C.