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L’EUR CHF se trompe de direction

L’EUR CHF se trompe de direction

Newsletter du 26 Janvier 2024

Bonjour à tous,

Vous qui nous suivez de semaines en semaines dans l’analyse constante de la paire de devises EUR CHF, et de tout ce qui tourne autour de ses bases et influence les cours de change des principales monnaies qui s’échangent contre le franc suisse, peut-être vous en inspirez-vous pour orienter vos conversions en devises étrangères et en CHF. Nous sommes parfois surpris par les évènements, comme ce fut le cas de la plupart des grandes institutions et de beaucoup d’analystes bancaires en cette fin d’année 2023, avec un EUR CHF attendu à la hausse, qui a chuté vers ses planchers records.

Un franc suisse trop valorisé ?

Malgré qu’il soutienne notre pouvoir d’achat, le franc suisse fort commence à peser sur l’économie suisse. Et à générer un effet délétère sur les perspectives de PIB 2024. C’est pourquoi, la semaine dernière, la Banque Nationale suisse a émis par la voie de son président, Monsieur Thomas Jordan, son intention de freiner sa hausse et de le ramener dans des limites plus acceptables.

Le franc suisse est un rempart

Le franc suisse est un rempart

Le cours très élevé du franc suisse a participé à la lutte contre l’inflation tout au long de l’année dernière. Accompagnant et complétant les hausses de taux, elles même destinées à limiter les hausses des coûts de la vie. Avec succès puisque la Suisse a réussi avant ses partenaires. Le franc suisse en 2024, aura ainsi permis à l’économie suisse de se poser en douceur, en pleine tourmente, et a aidé la Suisse à conserver son rang, sa prospérité, et son image de stabilité, dans un environnement incertain. Malgré quelques turbulences financières (si l’on peut réduire ainsi l’effondrement systémique de la banque Crédit Suisse), turbulences fort bien gérées par les dirigeants de la BNS, notamment.

Trop c’est trop

Mais la semaine dernière, la BNS a défini sa position, et précisé les futures orientations de sa politique monétaire de manière formelle. Elle va probablement inverser sa politique de taux de change élevé du franc suisse, qui d’après elle n’a plus lieu d’être.

Alors que l’on constatait une remonté notable de l’EUR CHF, qui était passé en deux semaines et demi de 0.9255 à 0.9470 le 21 janvier, la paire de devises a franchi à présent la résistance des 0.9390 EUR CHF et se dirige vers les 0.9370. Une aubaine pour les frontaliers et les border shopers.

La déclaration du président de la BNS a brisé la tendance haussière du franc suisse et l’a donc ramené momentanément sur des bases plus faibles. Pour ce dernier, l’inflation pose moins de problèmes à l’économie suisse et aux entreprises, que la force du franc suisse qui devient un frein réel à l’export. Mais la devise suisse se rebiffe. Les investisseurs ne semblent pas prêts à s’en désintéresser.

Les pips ont du peps !

Quelles sont les causes de cette propension de l’EUR CHF, à conserver un taux plancher si bas, et peuvent-elles durer ? Nous aurons l’occasion d’y revenir dans cette analyse hebdomadaire.

Réunion de la Banque Centrale Européenne

Au chapitre des banques nationales, la Banque Centrale Européenne s’est réuni hier, jeudi 25 janvier. Sans surprises. La montagne a-t-elle accouché d’une souris ? Les investisseurs semblent désormais fixés sur les baisses espérées des taux d’intérêt. Selon Madame Christine Lagarde et Monsieur Luis de Guindos, présidente et vice-président de la BCE, l’institution n’est pas à la veille de baisser les taux d’intérêts pourtant élevés en Europe, comparés à l’inflation, tant que son objectif de 2% d’inflation en zone euro ne sera pas atteint.

Sans surprises pour ce début d’année, les gouverneurs ont déclaré que les taux d’intérêt des opérations principales de refinancement resteront inchangés à 4,50%, les taux directeurs de la facilité de prêt marginal demeureront également à 4,75%, et surtout, les taux de facilité de dépôt à 4%, et ce, pour une longue période indéterminée. Comment dans ces conditions espérer ramener l’EUR CHF de manière naturelle à son niveau de l’été ?

A 2% d’inflation, baisse des taux

A 2% d’inflation, baisse des taux

L’objectif premier fixé par le conseil des gouverneurs reste donc de ramener l’inflation en Europe sous les 2%, et il reste ouvert à toutes les options pour y parvenir. Il estime injustifié ce qu’il nomme la dynamique des marchés désordonnée, autrement dit l’envolée des bourses qui grippent les effets de la transmission de sa politique monétaire.

Et baisse de l’EUR CHF ?

Mais en quoi la politique de la BCE influe t’elle sur l’évolution des cours de change de la paire de devises qui nous intéresse ? L’EUR CHF voit sa valeur renforcée par le différentiel entre les taux d’intérêt encore élevés de l’Europe, bien au-dessus des 4% et celui très bas de la BNS, à 1,75%. Ces taux d’intérêt rendent la détention de francs suisses dans un portefeuille de devises, plus rentable à moyen terme. Tant que l’écart entre les taux d’intérêt des banques centrales des deux acteurs de la paire EUR CHF sera imposant, l’effort consenti par la Banque Nationale Suisse pour ramener le franc à un niveau supportable pour les entreprises suisses, sera conséquent.

Pour l’USD CHF, le paradigme est différent.

La Réserve Fédérale sera probablement prête à baisser plus tôt ses taux d’intérêt vers un niveau plus en adéquation avec l’inflation, que ne l’est la BCE. Les prix ont bien augmenté aux Etats Unis ces dernières années. Rappelons qu’un café à New York ou Miami coute 5 francs suisses, un diner pour 2 personnes 110 francs suisses (125 dollars). Mais un kilo de pommes par exemple 7 dollars (6 francs suisses). L’essence bénéficie des surplus de production du pays. Un litre d’essence à 1 dollar, 0.85 francs suisses, constitue tout de même une augmentation certaine pour le consommateur américain qui était habitué à la payer 80 cents le litre.

L’EUR USD, selon UBS, a testé ses résistances à la hausse entre les fêtes, sans succès. La banque ne voit pas l’EUR USD dépasser les 1.10, mais plutôt stagner au-dessus des 1.05 EUR USD, puis après l’été, se diriger vers les 1.15 EUR USD. Les marchés FOREX en ont pris acte.

Parti d’une baisse pendant les fêtes, due également au pivot de la FED, le dollar américain a rebondi en janvier face à l’euro et au franc suisse, suite à la publication de chiffres solides. Les analyste d’UBS voient l’USD CHF rebondir dans les mois qui viennent. D’autant que la volonté de la BNS de ramener le franc vers des taux de change plus raisonnables, pourrait l’amener à intervenir en reconstituant son stock de devises étrangères et en vendant des francs suisses.

La semaine de l’EUR CHF

La paire de devises EUR CHF a entamé la semaine à 0.9470 EUR CHF. On aurait pu croire après la prise de position de la BNS que le franc suisse allait continuer son ascension, vers les 0.9500 EUR CHF. Mais après avoir une dernière fois plafonné à 0.9470, mardi, l’EUR CHF est retourné vers un cours pivot autour de 0.9400 EUR CHF. Il se maintient depuis, retrouvant des niveaux légèrement inférieurs, dans une certaine instabilité.

A l’heure à laquelle nous rédigeons ces lignes, l’EUR CHF se négocie 0.9380 EUR CHF sur les marchés interbancaires. Il y a fort à parier cependant, que si la Banque Nationale Suisse joint l’acte à la parole, on pourrait retrouver des valeurs autours des 0.9500 EUR CHF, voir 0.9600 selon les analystes d’UBS. Pour l’heure, les voyageurs suisses, les suisses qui font des achats à l’étranger, ou encore les frontaliers de la suisse, gardent un large sourire lorsqu’ils se présentent dans les bureaux de change Ben S ou font du change digital. Le rapport entre les deux devises reste fort attractif. Au détriment des commerces et entreprises suisses.

L’USD CHF

L’USD CHF

L’USD CHF a commencé la semaine avec un cours de change de 0.8687 USD CHF. Malgré une chute brutale, de 110 pips, mardi lors d’un pic à 0.8727 USD CHF, il s’est heurté à une résistance mercredi à 0.8610 USD CHF. Les deux devises finissent la semaine comme elles l’ont commencé. A l’heure à laquelle nous rédigeons notre analyse hebdomadaire, la paire USD CHF se négocie 0.8635 sur les marchés interbancaires.

En résumé, la plupart des analystes, l’expérience et la logique estiment que le franc suisse devrait retrouver des niveaux plus en adéquation avec les besoins de l’économie suisse. Et que la BNS a toujours les moyens de l’y ramener.

Les principales valeurs du jour

Swiss Market Index

L’indice de la bourse de Zürich a entamé la semaine sur des cours moyens de 11220 points. Il termine vers 11300 points, dans une ambiance de positivisme économique, et d’inquiétude géopolitique croissante. Les violences au proche orient ne semblent pas trouver d’issu ni laisser d’espoir, la guerre non plus. L’on entend ça et là des menaces de guerre en Corée, des chefs de gouvernements et d’armées en Europe, d’abord Scandinaves, puis allemands puis maintenant le chef d’état-major britannique, dire à leur population de se préparer à la guerre. Rien de bon pour la bonne tenue des affaires. Le chef de la diplomatie russe a même répondu aux autorités suisses que la Russie considère désormais que la Suisse n’est plus un pays neutre.

Dans ce climat ou les mots s’agitent, certaines valeurs du SMI ont pourtant offert de belles performances à leurs actionnaires.

Lonza Group fait encore parler d’elle.

Parmi les leaders mondiaux du développement de la fabrication et de la commercialisation de produits chimiques, le géant suisse qui perdait 3% hier soir a pris 12% ce matin. De quoi passer un bon week-end pour tous les actionnaires du groupe. On y verra l’annonce ce matin d’un bénéfice de 654 millions de francs suisses, contre 1, l’an passé. Les ventes médicales du fabricant, pour les produits fabriqués en Suisse, ont progressé de 50 millions en 2023. La société prévoit une croissance stable à taux de change constant mais comme le franc suisse est censé baisser un peu… ils tablent sur une croissance annuelle de 11% à 13% sur les 4 années à venir. Un bon rapport.

On remarque ensuite les 7.5% de progression sur la semaine du groupe Givaudan, dont 3 depuis le début de l’année. Givaudan a progressé après avoir promis un dividende de 68 francs suisses par action pour l’exercice 2023. Ce qui amène le parfumeur et autres à une croissance annuelle de 1,5%. Le groupe affiche un bénéfice de 893 millions de francs pour l’année passée, en hausse de 36 millions de francs par rapport à l'année précédente. Mais les ventes ont chuté à 6.92 milliards de francs, contre 7,12 milliards de francs et les recommandations à la vente se multiplient.

Berenberg et JP Morgan maintiennent quant à eux leur recommandation de conserver avec un objectif de cours relevé de 3100 à 3850 francs suisses pour le premier, et un objectif de cours relevé de 3150 à 3700 francs suisses pour le second, moins explicite pour conserver à long terme.

Partner group holding AG et Swiss Life Holding ont également progressés de 3 et 4 pourcent sur la semaine.

Que dire d’autre, sinon que Wall Street surperforme et a dépassé ses records, malgré le bouillon hier de Tesla, -12% qui n’a pas entamé la 7ème hausse consécutive de la bourse américaine. Ne serait-ce pas le moment de miser sur quelques put, turbos, et autres warrants ? Gare à la chute si elle se profile. Le technologiques portent toujours les places américaines vers un ciel étoilé, avec un petit couac cependant sur STmicroélectronics.

Cours du pétrole

Le cours du baril de brut, brent en mer du nord, coté à Londres, dont nous vous avions précisé que depuis des semaines, il terminait sa course hebdomadaire aux alentours de 80 dollars le baril, et en dessous, a franchi la barre. Le baril vaut actuellement 82 dollars. En hausse de 5% sur la semaine. La Chine a pourtant pressé l’Iran hier, de mettre un frein aux attaques en mer rouge. Le géant en difficulté financière qui menace lui-même d’attaquer Taïwan s’inquiète des répercussions sur les couts des transports de ses produits exportés, qui grèvent la compétitivité chinoise. Partenaire géopolitique de l’Iran, la Chine est également son principal client pour les hydrocarbures. Le geste de Pékin (Beijing) n’a pas pour autant suffisamment rassuré les marchés. La Chine est tributaire des cours du pétrole.

Cours de l’or

Cours de l’or

A 2038 dollars l’once, 1765 CHF au taux de change du jour, l’or se maintient à son cours de la semaine dernière même si l’on observe une légère tendance baissière. Il vous en coutera 55400 francs suisses, soit 59000 euros, pour l’achat d’un lingot d’un kilo. Plus les marges de l’établissement auprès duquel vous aurez choisi de vous fournir.

La pièce de 20 francs suisses en or, baisse à 328 francs, tandis que le napoléon se porte mieux à 337 francs suisses pour une pièce en bon état.

À 5,80 grammes d’or pur et 65 grammes d’alliage, la pièce vaut 321 francs suisses sans sa prime. Il fut un temps ou la différence entre la valeur de la pièce en bonne état et à sa cote, et celle d’une pièce abimée, différaient d’un gouffre. Ce temps est révolu avec une once d’or à plus de 2000 dollars.

Nous notons la baisse de 80 francs depuis décembre de la pièce de 20 dollar US or.

Cryptomonnaies :

Le bitcoin qui avait passé la barre des 39900 dollars en début de semaine, se renforce à 40200 dollars, en hausse donc. Un bitcoin s’échange aujourd’hui 34800 francs suisses. L’ethereum est dans le rouge et perd 10% de sa valeur. L’ensemble du marché qui avait débuté l’année à 1.7 trillion de dollars, soit l’équivalent comme nous vous l’avions signalé, de la valeur totale des billets de banque libellés en dollars dans le monde, ne capitalise plus à ce jour que 1.56 trillion (1560 milliards de dollars). Mais pas de panique : Nous savons désormais que les plus grands fonds de pensions et établissement financiers ont intégré les crypto monnaies dans leurs produits d’investissement. La Bête reste cependant assez volatile pour le coup.

Dans l’actualité économique suisse

En Suisse, c’est la banque du groupe Migros qui performe. La banque a tiré profit en 2023 de l’augmentation des taux d’intérêt grâce auxquels elle dégage un solide résultat d’exploitation, et ce, malgré des charges de personnel en hausse de 7% du fait des augmentations, des amortissements et des provisions en hausse. Mais le résultat grimpe de 31%et la banque dégage 313 millions de francs de bénéfices pour 827 millions de produit d’exploitation. Les dépôts se montent à un copieux montant de 45 milliards de francs suisses à ce jour.

Pour conclure

Pour conclure

Le franc suisse nage à contrecourant du cours de change vers lequel les autorités suisses veulent le voir évoluer à présent.

Il se peut que la BNS lors de sa prochaine réunion décide de ramener ses taux directeurs à 1.50%, et/ou qu’elle convertisse de grandes quantités de francs suisses sur les marchés FOREX, et reconstitue sa réserve de change.

Les équipes Ben S, bureaux de change et change digital vous voient nombreux profiter des conditions attractives du marché. Celles-ci pourraient s’inverser. Il en va de l’intérêt national. A moins d’un cataclysme, et nombreux sont ceux qui nous menacent, l’EUR CHF devrait reprendre le chemin de la parité, pour terminer sa course à mi-chemin vers les 0.9600 selon UBS. Profitez bien de votre pouvoir d’achat.

Et profitez bien du week-end qui s’annonce. Inutile d’arroser les jardins, le ciel s’en chargera.

Toute l’équipe Ben S Solutions de Change se joint à moi pour vous souhaiter un excellent week-end et vous retrouvera la semaine prochaine pour une nouvelle étude sur l’évolution de la paire EUR CHF.

X.C.

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