
L’EUR/CHF et les very bad guys
Alors que Donald Trump domine l’actualité financière et fait la pluie et le beau temps sur les marchés, qui réagissent de tweet en tweets et de décrets en décrets, la paire EUR/CHF perd du terrain cette semaine. L’annonce soudaine des taxes douanières sur les véhicules importés et la réponse de la maison blanche au rapprochement entre le Canada et l’Europe inquiète les investisseurs. Mais le franc suisse se maintient dans une fourchette de cours de change globalement comprise entre 0,9500 EUR/CHF et 0,9600 EUR/CHF. La légère fuite de flux de capitaux sur les places financières ne suffit pas encore à doper les taux de change d’un franc suisse toujours refuge.
Bonjour à tous.
Si vous nous lisez en attendant le week-end, gardez le moral : La météo nous annonce un beau dimanche. Votre barbecue et vos sorties ne seront cette fois pas compromis.
Cours du franc suisse et very bad guys
Si vous avez suivi l’évolution des cours de change de la paire EUR/CHF et celle de la paire USD/CHF vous aurez noté que le dollar américain a récupéré un peu de terrain face à l’euro mais reste assez stable face au franc suisse malgré une courbe erratique. Les nouvelles annonces du président américains ont instillé cette semaine de nouveaux doutes pour les investisseurs. La date butoir du 2 avril, pour l’entrée en vigueur des nouveaux tarifs douaniers se rapproche, sans que des accords ne pointent à l’horizon. Bien au contraire, l’Allemagne propose à l’Europe de tenir tête à l’administration américaine. La paix qui tarde à venir à l’est de l’Europe n’encourage pas les marchés qui attendent stabilité, inflation maitrisée et taux d’intérêts en baisse. Pour trouver les trois à la fois, il faut venir sur les bords du lac Léman. Mais rappelons que la Suisse fait désormais parti des 15 « very bad guys », pour un temps au moins.
La Suisse dans un monde nouveau
Les marchés ne paniquent pas pour autant, même s’ils restent baissiers y compris en Europe à présent. Selon Raphaël Olszyna Marzys, économiste international pour Safra Sarazin, les tarifs douaniers réciproques risquent de mettre fin au système économique international et aux règles de l’OMC telles que nous les connaissons depuis la seconde guerre mondiale. L’incertitude politique et économique sera d’après lui néfaste à la croissance mondiale. Les cours de change du franc suisse ne peuvent qu’en sortir renforcés. Mais l’impact sur l’économie suisse dépendra de la résistance et de la bonne santé des économies dont la Suisse est partenaire.
Un cours de change favorable au franc suisse ?
Pour réaliser ses objectifs économiques, Donald Trump a besoin d’un dollar faible.
Pour les titres :
En conséquence, Goldman Sach a suggéré aux investisseurs des stratégies d’investissement qui incluent les devises étrangères et notamment le franc suisse. La banque recommande une position très pondérée sur les actions et les obligations, neutre sur les liquidités et les matières premières. Il s’agit de répondre à la forte volatilité des marchés. Goldman Sachs suggère de diversifier ses actifs de manière sélective pour se protéger des risques possibles. Par exemple des put spread sur le pétrole en cas de baisse de la croissance mondiale.
Et pour les devises :
Et des « risk-reversals » sur la paire de devises EUR/CHF pour se couvrir efficacement face à un ralentissement de la croissance européenne ainsi que de probables tensions géopolitiques. Les risk reversals sont des positions longues et courtes, acquises ensemble, répliquant un sous-jacent, ici l’EUR/CHF, sur la base d’un put (à la baisse) et d’un call (à la hausse).
Pourquoi de tels conseils impliquant des devises ?
La banque n’est pas la seule à recommander des précautions semblables. « Le jour de la libération », selon Donald Trump, approche. Les 15 principaux pays désignés comme « dirty 15 », traduit poliment par 15 profiteurs, sont les pays qui affichent le plus gros excédent commercial face aux Etats-Unis. Au premier rang desquels la Chine, le Mexique, et le Canada, le Japon, l’UE et bien sûr la Suisse. Le but étant de convaincre les entreprises exportatrices de venir fabriquer aux USA pour contourner les droits de douane.
En d’autres termes, venez créer de l’emploi aux Etats Unis. Mais l’inflation induite, et l’effet délétère sur la stabilité de l’économie mondiale interrogent les experts. L’or se maintient en conséquence à des sommets jamais atteints. Quant au franc suisse, il pourrait faire l’objet de toutes les attentions parmi les devises étrangère si une récession suivait l’instauration des droits de douane dits « réciproque ». (pour rappel, la Suisse n’en applique aucun).
Exportations + taux de change…
Si ces droits de douane étaient appliqués, la Suisse subirait une double peine. Non seulement les Etats Unis, le premier partenaire commercial de la Suisse grèveraient la compétitivité des marchandises exportées outre-Atlantique, mais les taux de change du franc suisse seraient un frein à l’export. Et les effets d’une telle politique sur les entreprises de l’Union Européenne pourraient ralentir l’activité. Ce que promettent les nouvelles taxes américaines sur l’industrie automobile européenne, déjà à la peine, et dont la Suisse compte parmi les fournisseurs. La question se pose alors : L’inflation fera-t-elle son retour en Suisse ? la Banque Nationale Suisse sera-tt-elle capable de maintenir des taux d’intérêts directeurs bas ?
Faute de quoi, le franc suisse échappera-t-il à tous contrôle ?
Balance des paiements, bras de fer et taux de change
La Suisse présente un excédent de sa balance des paiements des opérations courantes en 2024 stable, à 42 milliards de francs suisses, selon la BNS. Cette somme qui fait grincer des dents Washington, grevée des droits de douane risquerait de diminuer en 2025.
L’économie suisse est entièrement en adéquation avec une économie globalisée ouverte. Si les portes se referment, les entreprises Suisses devront s’adapter. Avec une économie européenne affaibli et un recul de la croissance suisse, le franc suisse conservera t’il des taux de change aussi élevés ? Quid de la politique monétaire de la BCE, qui dans un cadre inflationniste ne pourrait plus appliquer ses baisses de taux et amènerait une remontée des taux de change de l’euro face au franc suisse et au dollar.
Reste à espérer que les autorités à Berne réussiront à trouver un accord avec l’administration américaine afin de limiter les effets de la politique de Washington sur l’économie et sur le franc Suisse, là où l’Europe n’en montre pas l’intention.
L’EUR/CHF vu pas les experts
La plupart des experts voyaient dans un premier temps une hausse de l’EUR CHF. C’est fait. Suivie par une baisse de l’EUR/CHF aux frontière d’un taux de change vers 0,9200 EUR/CHF. Cela reste à voir.
Rendez-vous le 2 avril pour constater les premiers effets de la politique américaine, dans notre prochaine analyse de la paire de devises EUR/CHF.
L’économiste en chef d’UBS, Paul Donovan souligne l’impact des incertitudes et des réactions émotionnelles des consommateurs et des financiers dans le contexte politico-économique que nous traversons. Et la part d’irrationalité des réactions qui en découlent.
La semaine de l’EUR/CHF
EUR/CHF
Traçons une courbe de la moyenne des cours de change de l’EUR/CHF cette semaine. La baisse de la paire et la hausse du franc suisse apparaissent clairement. En adéquation avec la tendance boursière des marchés financiers. L’EUR CHF que nous avions laissé à un cours de change de 0,9555 EUR/CHF a commencé sa semaine de cotations à 0.9576 EUR CHF. Pendant le week-end, hors cotations donc, la paire avait même buté sur une résistance à 0,9620 EUR/CHF. Mercredi, à la suite des nouveaux décrets du locataire de la maison blanche, le franc suisse s’échangeait même au plus haut contre l’euro à 0,9491 EUR/CHF. Mais la moyenne de change de l’euro contre le franc suisse est restée très supérieure à 0,9500 EUR/CHF.
A l’heure à laquelle nous écrivons ces lignes, la paire s’échange à 0.9506 EUR/CHF. Il est donc plus intéressant de convertir ses francs suisses en euros en cette fin de semaine qu’au début de la semaine. Nous sommes en pleine période de salaires et les bureaux de change ne désemplissent pas.
Pour ce qui est du coté technique, le biais intraday de la paire EUR/CHF reste plus ou moins neutre. Les perspectives sont instables. Un support solide à 0,9490 EUR/CHF devrait compléter une possible correction à 0,9640 EUR/CHF. Une cassure prolongée en deçà de 0,9500 EUR CHF pourrait entrainer un repli de l’EUR/CHF jusqu’à un support de 0,9430 EUR/CHF.
Une forte cassure de la moyenne mobile exponentielle à 0,9490 EUR CHF montrerait un signe haussier à moyen terme. L’inverse serait vrai au-delà de 0,9610 EUR CHF.
USD/CHF
En ce qui concerne le dollar américain, les graphiques sont quelque peu différents. Le dollar la semaine dernière s’échangeait à 0,8810 USD/CHF. L’USD/CHF a entamé la semaine dans ces parages, à 0,8835 USD CHF. De forts courant acheteurs et vendeur ont fait vaciller la paire entre 0,8802 USD/CHF, minima de la semaine, et 0,8847 USD CHF au plus haut. Mais la tendance est à la légère baisse pour le dollar, contre une hausse plus marquée pour l’euro dollar par exemple.
A l’heure à laquelle nous rédigeons ces lignes, 1 dollar s’échange contre 0,8829 francs suisses
Marchés et commodités
Le président américain qui a « volé la vedette » au patron de la FED, en annonçant cette semaine de nouveaux droits de douane sur les secteurs automobiles et pharmaceutiques. Le premier est comme un cadeau offert à son secrétaire à l’efficacité gouvernementale, et a vu l’action Tesla mal en point reprendre 16% cette semaine à 273 dollars l’action. Tesla qui s’apprête à présenter son nouveau robot Humanoïde à un symposium au Capitol. Le groupe se lancera en Arabie Saoudite dès le mois d’avril.
Le second décret touche directement les industries pharmaceutiques suisses et a accéléré la baisse de la bourse de Zürich cette semaine. Donald Trump a ainsi félicité le constructeur coréen Hyundai, qui a décidé de déplacer une partie de sa production aux Etats-Unis. A l’inverse, Volkswagen, qui importe 75% des pièces constituants ses véhicules vendus aux USA sera durement touché par cette mesure si elle entre en vigueur la semaine prochaine. Le cuivre également menacé de surtaxations a vu ses cours atteindre des sommets cette semaine. Vos anciens câbles et appareils pourraient prendre de la valeur chez les ferrailleurs si vous les démontez.
Par ailleurs, les propositions de paix en mer noire ont fait chuter les cours du blé qui transiterait sans risques si cet accord aboutissait.
Les chiffres de l’inflation PCE aux Etats-Unis donneront une indication claire, et si les places financières n’ont pas dévissé, les records absolus de l’or et la hausse du 10 ans américain qui atteint son pic mensuel démontrent la fébrilité des marchés.
Le DAX allemand n’a perdu qu’un pourcent, tout comme le CAC français, le SMI à peine moins, le DOW Jones en a gagné 2, le Nasdaq 1,5%... Les places financières sont dans l’expectative.
SMI
A 12880 points contre 13000 la semaine passée, la bourse de Zürich tient le choc.
Roche est la grande perdante de la semaine avec une perte approchant 5%. L’entreprise est impactée par les décisions de la maison blanche. Alcon, bien au contraire, implanté partiellement outre-Atlantique et dont les notations ont été réhaussées par des cabinets d’analyses, a progressé de presque 6%. Kuehne und Nagel pointe l’incertitude financière qui pourrait influencer ses résultats à venir.
Les marchés restent suspendus en attendant les surprises de la date fatidique fixée par Donald Trump.
Marchés pétroliers.
Le prix du brut progresse grâce à la Chine cette semaine. Le énième plan de relance chinoise très ambitieux annoncé cette semaine fait espérer une forte hausse de la consommation des ménages chinois. Les attaques en mer noires et les risques d’embrasement de la région ont également participé de cette hausse.
Le prix du brut, brent en mer du nord est cette semaine à 73 dollars. Le WTI est cher à 70 dollars. Le prix du gaz inchangé à 4,15 dollars le MWh.
OR
L’or est l’une des valeurs de la semaine, image des incertitudes des marchés avec une once d’or à 3072 dollars qui s’affirme bien au-delà des 3000 dollars. Il existe des pièces d’une once, notamment la 50 pesos mexicaine et le krugerand sud-africain. Le lingot d’un kilo à 87140 francs suisses a gagné 1,5%. Le vreneli et le napoléon à 493 francs contre 500 la semaine passée ont un peu perdu pourtant mais ce sont les lois de l’offre et de la demande.
Crypto-monnaies
Le bitcoin continue son ascension, avec 2% de progression depuis notre dernière analyse financière à 85000 dollars, ce qui fait, converti en francs suisses au cours du jour : 75000 francs suisses exactement. Des chiffres ronds pour une franche remontée après le krach qui a touché le secteur en début d’année. L’ethereum et le XRP sont en fort repli, le Doge d’Elon a gagné 8%. L’ensemble du marché à 2770 milliards de dollars, 2440 milliards de francs suisses au cours de change du jour, regagne de la hauteur.
Frontaliers Suisses et salaires
Peut-être faites vous partie des nombreux frontaliers qui convertissent leurs francs suisses en euros ou transfèrent leur salaire chaque fin de mois ?
Parmi les petites mains de l’économie, les frontaliers français de la Suisse sont désormais 236000.
Les mieux rémunérés au nombre desquels l’on compte de nombreux cadres sont majoritairement dans le pays de Gex, avec selon l’Office Fédérale de la Statistique, un salaire moyen de 59000 francs suisses. Ceux de Haute Savoie gagnent en moyenne 57450 francs suisses, alors que ceux du territoire de Belfort sont moins bien lotis à 41800 francs suisses annuels. La nature des emplois et le lieu de travail déterminent à la fois leur poids économique et celui des régions dans lesquels ils travaillent. La proximité du pays de Gex avec les organisations internationales par exemple est un facteur salarial important.
Genève est une métropole stratégique qui concentre les postes à haute valeur ajoutée.
A titre de comparaison, le revenu moyen annuel suisse est de 78000 francs (source deel.com)
Les bureaux de change sont bien placés pour constater ces chiffres, qu’il s’agisse des bureaux de change digitaux comme Ben S Digital Change, ou des bureaux physiques qui permettent aux frontaliers de convertir leur salaire en euros tels que Ben Shop and Change. Même si les paiements par carte prennent le pas sur l’argent liquide en Suisse avec un cinquième des transactions par application digitale. Mais selon une étude de la Banque Nationale Suisse, 95% des Suisses tiennent à ce que les espèces restent disponibles et beaucoup se plaignent de la diminution du nombre de points de retraits.
Ici se termine notre analyse de la semaine. Voici quelques suggestions si vous cherchez quoi faire ce week-end.
A faire à Genève et dans la région ce week-end
Atelier – Bière Yourself au 11 rue de Versoix à Ferney-Voltaire.
Très demandé, peu de places restantes à 180 euros la cession ! L’atelier bière yourself vous propose de brasser votre propre bière. Repartez avec 20 bouteilles que vous aurez créées sous la direction d’un maître brasseur. Vous découvrirez toutes les étapes de la fabrication de la bière et pourrez déguster des bières variées.
Eclipse
Eclipse partielle de soleil ce samedi entre 11h14 et 12h50 avec un summum à 12h04. L’association Orion apportera des télescopes adaptés. N’observez pas le soleil, même partiellement voilé à l’œil nu. Rendez-vous derrière la mairie, Chemin Florian à 1210 Ferney-Voltaire
Luna Parc de printemps.
Sur la plaine de Plainpalais, ä deux pas de l’un de nos bureaux de change, les forains vous accueillent pour vivre des sensations fortes.
Salon Vins et Saveur 2025 à Contamine-sur-Arve
Vins, foie gras, champagnes, liqueurs, escargots, bières, chocolat, Rhum…
l’association Vie-Tamine organise dimanche 29 mars au lycée professionnel agricole cet évènement gourmand 150 route de la Mairie, 74130 Contamine-sur-Arve. Samedi de 10h00 à 17H00 et dimanche de 10h00 à 21h00. Bon appétit.
X.C