
L’EUR/CHF dans la tourmente des marchés
La folie qui s’est emparée des places financières depuis la semaine dernière a fait craindre un Krach boursier de grande ampleur. Les droits de douane américains sont omniprésents sur les médias d’informations économiques. Le franc suisse a fini par jouer son rôle de monnaie refuge malgré les 31% de taxes imposées au pays du gruyère sans trous et des budgets sans trous également. Les taux de l’EUR/CHF ont fait l’objet d’une volatilité extrême mais les cours de change du franc suisse sont aussi la conséquence de la chute rapide et conséquente du dollar.
Tempête sur l’EUR/CHF et les places financières
Le monde après une semaine incroyable qui s’achève par une « pause tactique » selon les partisans du président américain, un « recul » selon ses détracteurs, reste dans l’incertitude. Les places financières ont accueilli le moratoire de trois mois avec des hausses, parfois à deux chiffres comme le Nasdaq américain, avant de re sombrer face à l’ampleur des barrières douanières érigées entre la Chine et les Etats-Unis. Les cours de change de l’EUR/CHF dont les courbes font penser à un yoyo ont rejoint hier leurs records absolus avant que l’euro ne rebondisse dans la nuit. Le dollar américain, lui, fait l’objet d’une perte de confiance qui pourrait bien relancer la volonté de certains pays des BRIC+ de remplacer le dollar américain tout puissant par une monnaie de substitution. Ce ne sera probablement pas le bitcoin, si cher aux partisans de Donald Trump.
Convertir des francs suisses ou des dollars ?
Convertir des francs suisses en euros n’a jamais été aussi intéressant que dans ces périodes. Mais si la situation échappait à tout contrôle, les valeurs refuge comme le franc suisse qui a gagné 250 pips en quelques semaines, et surtout l’or qui après avoir chuté la semaine dernière suite à des ventes destinées à couvrir des positions boursières, a progressé de 7 % sur la semaine. Le dollar très bas annonce des lendemains difficiles pour les producteurs de pétrole entre beaucoup d’autres, avec un prix du baril en très net repli et un retour à une production sans retraits.
Si vous étiez à la pêche.
Pour rappel, le locataire de la maison blanche, devant la panique des marchés et les mauvais signes émis par le comportement des rendements obligataires de l’état fédéral a suspendu pour trois mois les droits de douanes de 150 pays. Restent les 10% de droits de douane pour le monde entier.
Petit hors sujet
En Allemagne, un nouveau gouvernement s’est formé avec un nouveau budget qui donne priorité à l’investissement et renonce à l’orthodoxie budgétaire. Voilà qui devrait relancer les bourses européennes toujours engluée dans les remous causés par les tarifs douaniers américains. L’Allemagne qui dit vouloir être un nouveau moteur de l’économie européenne.
Gros volumes de change sur le franc suisse et les devises
Les volumes de transactions de change, aussi bien dans les bureaux de change traditionnels que pour les conversions de devises sur le site digital de Ben S Solutions de Change, n’avaient pas atteints de tels niveaux depuis le Quantitative Easing de 2015. Et ce n’est peut-être que le début. La question de choisir le bon moment pour changer ses francs suisses, ses euros ou ses dollars se pose pour beaucoup de monde, avec le sourire, généralement pour ceux d’entre vous qui ont un intérêt à convertir leurs francs suisses en euros. Un peu moins pour ceux qui doivent convertir leurs euros en francs suisses. Heureusement, pour les membres du Ben S Club, ils ont l’application Ben S qui leur permet de réserver un taux de change un peu à l’avance pour optimiser les cours de leur opération de change. La demande en dollar est elle aussi en tension, tant le taux de change du dollar a touché à plusieurs reprises des records de 8 à 10 mois. Mais sur les marchés et dans le monde, la tendance est inverse. L’euro a profité de la suspension des droits de douane et le dollar s’est encore replié de 3%. Le franc suisse est à présent très valorisé face à l’euro qui est lui-même très valorisé face au dollar américain.
Tout est dans la négociation
Une nouvelle déclaration de Donald Trump qui promet des taxes douanières sur les produits pharmaceutiques qui jusque-là y avaient échappé suscite l’inquiétude en Suisse. Les laboratoires suisses sont en première ligne. Les cours de change très élevés du franc suisse, sont à nouveau le thermomètre des marchés financiers. Les cours de change à moyen terme dépendront de ce que les Etats-Unis auront accepté de négocier avec leurs partenaires, et notamment la Suisse qui devra aller de bizingue pour gagner la chane, sans avoir à faire la pièce droite. (Suisse dans le texte)
La semaine de l’EUR/CHF
EUR/CHF
Nous avons quitté la paire de devises EUR/CHF à 0.9390 EUR/CHF alors que les évènements « trumpiens » l’avait ramené de 0.9600, puis 0.9500 EUR/CHF. La paire de devises a entamé la semaine à 0,9350 EUR/CHF.
Lundi, dans un moment de brève accalmie des marchés, l’EUR/CHF a atteint son plus haut de la semaine hors week-end à 0,9470 EUR/CHF. Suivant l’humeur des cours de bourse, la paire EUR/CHF a finalement buté sur un support à 0,9220 EUR/CHF avant de remonter au cours de la nuit. Convertir des euros en francs suisses demeure à l’heure actuelle extrêmement avantageux. L’inverse ne serait vrai que si l’on considère comme J Pelmann de Morgan Stanley que la BNS va soutenir une politique de franc suisse faible pour tenter de rééquilibrer la balance à l’export.
A l’heure à laquelle nous rédigeons ces lignes, le change en euros à partir d’un franc suisse se pratique à 0.9298 EUR/CHF sur les marchés interbancaires.
USD/CHF
Il n’y a pas que les glaciers qui fondent sous le soleil aujourd’hui. Le dollar américain également.
Les experts de la Bank Of America ont identifié une tendance soudaine dans la demande de dollars américains. La composition des réserves de change des grandes banques centrales et des grands acteurs de l’économie s’est réduite sur les positions en dollars. Les experts du FMI n’ont rien vu venir. Ces dernières années, la perception du dollar appuyé sur une économie américaine stable, avait consacré le dollar américain comme devise de réserve invincible. Les experts de la banque ont constaté de rapides mouvements de dédollarisation qui s’accélèrent ces derniers jours et mettent en évidence des perspectives structurellement baissières sur le dollar.
La politique de Donald Trump a érodé la confiance qui maintenait le dollar américain à la première place. François Villeroy de Galhau, représentant le conseil des gouverneurs de la BCE déclarait, je cite :
"Le grand élément de constance dans la politique américaine des dernières décennies est l’attachement au rôle central du dollar. Je crois que l’administration Trump partage également cette vision, mais elle est très incohérente dans sa façon de la mettre en pratique. Ce qui s’est passé ces derniers jours et semaines joue contre la confiance dans la devise américaine"
A vos Trades
Et de fait, le dollar américain recule à vive allure sur les marchés FOREX. Il a commencé la semaine aux alentours de 0,86 USD/CHF. Mais à l’heure de la riposte chinoise de 85% de droits de douane sur les produits américains, suivie d’une surenchère qui mène à 150% côté américain, le taux de change du billet vert a pris les courbes de change pour une piste de ski noire. A son cours de change le plus bas ce matin, le dollar butait sur les 0,8150 USD/CHF. Il aura perdu 450 pips, et s’échange actuellement à 0,8159 USD/CHF et l’euro bondi suite au moratoire sur les tarifs douaniers, à 1.1400 EUR/USD ! (1.1440 EUR/USD à son zénith).
Marchés et commodités
Ce jeudi, les valeurs américaines ont rechutées du fait des tensions exacerbées entre la Chine et les Etats-Unis. Déjà, l’Indonésie se tourne vers la Chine et le Japon vers l’Europe. Xi Jing Ping, s’envole vers les pays de la zone Asie pour resserrer les liens face aux Etats Unis. Donald Trump a-t-il réussi un coup de maître en repoussant de trois mois le lancement des droits de douanes, pour tous les pays n’ayant pas adoptés de mesures de rétorsions, à l’exclusion de la Chine ? l’avenir nous le dira. Un consensus d’expert est d’avis contraire mais ils n’ont pas systématiquement vu venir le coup d’après, et nul ne sait ce qu’il a encore dans sa main. S’il ne bluffe pas.
De tels mouvements de hausse et de baisses commandés depuis les tweets de son i phone sont une situation inédite. Les cours de la bourse semblent pour lui secondaires. Seuls comptent les taux obligataires qui régissent la dette américaine et ont subi de tels revers qu’ils l’ont persuadé d’annoncer ce moratoire de 3 mois. Une taxe de base de 10% reste d’actualité pour tous les pays du monde. Des actions comme Tesla et Apple font des bonds à 2 chiffres depuis jeudi dernier. A la cloture hier, Tesla perdait 7,3% et Nvidia 6%. La routine, quoi.
Le Nasdaq à perdu 4% dans la soirée après son bond de 10% mercredi. le Dow Jones 2,5, et le S&P500 3,5%. Ces chiffres donnent un sentiment d’accalmie comparés aux +12 et -10% quotidiens de cette dizaine de jours agités. Les bourses européennes qui avaient clôturés hier en fortes baisse elles aussi, rattrapaient une partie de leurs pertes à l’ouverture mais sont en recul : -2% pour le DAX, -1,50% pour le CAC40 et le SMI.
Délit d’initié ou conseil aux électeurs ?
Ou beaucoup de bruit pour rien ? Des rumeurs font état du plus grand délit d’initié de tous les temps. Les membres du sénat demandent une enquête à la SEC, le gendarme américain de la bourse. Mais la chose est discutable. Selon Antoine Andréani, directeur de la recherche financière chez XTB, la forte hausse des marchés américains ce mercredi, est inédite depuis le krach de 2008. Le problème selon les détracteurs du président américain est qu’il a annoncé par tweet à 15h37 avant hier : « c’est le moment d’acheter ». Avant d’annoncer 4 heures plus tard la suspension des droits de douanes pour la plupart des pays sauf la Chine. Provoquant ainsi une hausse effrénée des cours. Les investisseurs qui l’ont écouté ont pu amasser des milliards de dollars, de francs suisses ou de devises. Antoine Andréani n’est lui pas choqué par les mouvements et volumes d’entre deux annonces. L’expert a expliqué que ce mercredi, « le président américain s’est mué en conseiller financier pour les investisseurs américains. »
SMI
Novartis et Roche restent tout en bas du classement. Les sociétés pharmaceutiques sont à présent elles aussi menacées de taxes douanières. Ces sociétés suisses vendent principalement aux Etats-Unis et les taux de change attrayants du franc suisse face au dollar US ne compenseront pas les lourdes taxes à deux chiffres agités par Donald Trump. Elles ont sous performées avec des reculs de près de 7% sur la semaine. Partners Group les suit de près avec une perte de 5,8% sur la période. L’entreprise d’investissements privés est très exposée aux mouvements boursiers puisqu’elle donne accès aux investissements de valeurs inaccessibles au public. Les cours reprennent un tout petit peu de hauteur ce matin. Novartis se démarque avec 2.% de hausse mais perd 6% sur la semaine. A cette heure, le SMI est en recul à 11110 points contre 11942 lors de notre dernière analyse.
Pétrole
Les hydrocarbures sont les autres très grands perdant de la semaine. Vous devriez rouler moins cher, quel que soit le carburant que vous utilisez. Le baril de brut, Brent en mer du nord cote cette semaine 63 dollars le baril contre 69 la semaine dernière. Le pétrole se paye avec un dollar en recul de 6% sur 10 jours. Les Etats-Unis sont un gros producteur, et les couts d’extraction pourraient mener à l’arret de la production de certains acteurs si le deuil de rentabilité n’est plus atteint. Le WTI américain à 60 dollar est également en recul. Le cours du gaz à 3,86 contre 4,10 la semaine passée subi également la tempête sur les marchés. Mais ne nous y trompons pas, l’Agence Internationale de l’Energie prévoit toujours une croissance accrue tirée par la consommation chinoise. Peut-être devrait-elle revoir sa copie au vu des circonstances?
Or
Si vous avez acheté de l’or en fin d’année dernière, vous avez gagné 20% !
C’est généralement nu mauvais signe pour l’économie mondiale. Les cours de l’or ont touché un record : 3216 dollars l’once. 3% d’augmentation sur la semaine. La barre de 1KG cote 84400 francs suisses, le vreneli et le napoléon à 495 francs gagnent du terrain mais les investisseurs rechignent à l’acheter si cher. Le cours du détail n’a pas suivi ceux de l’once pour le moment. La vigueur des cours de l’or est le reflet des doutes des marchés.
Crypto monnaies
De 84500 dollars à 81200 dollars aujourd’hui, convertis en francs suisses, cela place le cours du bitcoin à 66000 francs suisses, contre 72200 francs suisses la semaine passée. C’est aussi cela l’effondrement du dollar. Si l’on peut parler d’effondrement car c’est peut-être temporaire. Effondrement il y a pour la deuxième cotation aux cotés du bitcoin, puisque l’éthereum perd 15% à 1550 dollar pièce, soit 1260 francs suisses au cours de change du jour.
Il n’y a pas (encore) le feu au lac !
Le ministre suisse de l’économie tient à rester optimiste sur le délai de 90 jours accordé par Washington pour les droits de douanes. Cela permettra selon lui de comprendre les intentions réelles du président américain et d’y faire face. Mais tout comme les investisseurs qui achètent de l’or et convertissent leurs devises en francs suisses, le ministre se montre inquiet du climat d’incertitude économique et financière. Le monde entier subi 10% de droits de douane ? Selon Guy Parmelin, les 10% de taxes qui remplacent au moins momentanément les 31% de droits de douane imposés à la suisse, qui, elle n’avait pas rétorqué, sont autant de bonus dans le temps à prendre pour les nombreux produits suisses exportés aux Etats-Unis. Ces lourdes taxes, comparées aux 20% qui concernaient la communauté européenne et devaient sanctionner l’excèdent commercial suisse ont très certainement bridé les taux de change du franc suisse face à l’euro, jusqu’à un certain point, puisque les dégâts qu’ils étaient censé infliger à l’économie suisse était inquiétant pour le pays. Mais le franc suisse, par effet psychologique et du fait de la solidité de l’économie suisse, joue un peu son rôle de devise refuge à présent.
Echec et ? GO !
Le jeu d’échecs de Donald Trump est censé laisser la Chine… en échec. Mais à l’exception notable de Hong Kong, les places financières chinoises ont très bien tenu le choc ces derniers jours. Il y a là quelque chose d’étonnant. De grand mouvement d’achat et de vente de francs suisses ont d’ailleurs eu lieu la nuit, aux heures d’ouverture des bourses asiatiques ou en soirée, à celles des bourses américaines.
Un autre volet inquiétant pour l’économie américaine est la plus forte hausse hebdomadaire des bons du trésor à 10 ans depuis le début du siècle. Corrélé à la forte baisse du dollar, et à la perte de confiance dans les obligations américaines avec des ventes d’obligations records pour couvrir les positions, un scénario du pire se dessine pour Wall Street et le consommateur américain.
Faut-il craindre une crise financière à l’heure à laquelle Bank of New York, JPMorgan, Wells Fargo Black Rock et Morgan Stanley, rendent des résultats très décevants pour le T1 ? Divers chiffres et indices seront publiés, à suivre cet après-midi.
Ici se termine notre analyse de la paire EUR/CHF, et de son environnement.
Que faire à Genève et autour ce week-end
Le salon international des inventions de Genève réunira jusqu’à dimanche 1000 inventions. Pendant Suisse du concourt Lépine de Paris, il réunit les inventeurs de 35 pays et régions. L’évènement se tiendra à Palexpo.
Au village du Soir, route des jeunes 24 à Grand Lancy, ce samedi de 11h00 à 20H00 se tiendra le marché du vin Suisse. 30 vignerons vous feront déguster leurs crus de Genève, Vaud et Valais. Au programme, convivialité et découverte. Si vous y allez en voiture, pensez à amener quelqu’un de sobre pour le retour.
Vous pourriez aussi profiter du vide grenier (brocante) de Cluses au parvis des Esserts, dimanche, ou assister à un bal folk à Servoz samedi. Mais quoi que vous décidiez, attention au retour de la pluie dimanche.
Il est temps pour toute l’équipe de la rédaction de Ben S Solutions de change de clore l’analyse de cette folle semaine de la paire EUR/CHF et nous nous retrouverons dans 15 jours, avec un taux de change du franc suisse qui pourrait être surprenant pour plus d’un. Espérons que nous aurons le loisir d’aborder un autre thème, dans le cadre de notre analyse de la paire EUR/CHF.
X.C.