Frontaliers Particuliers Entreprises
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Publié le 08 September 2023
Temps de lecture < 14 min.

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Bonjour à tous les petits suisses, et à tous les petits français, qui ont rejoint l’école il y a maintenant une à deux semaines, et sont rentrés dans le rythme de la nouvelle année scolaire.

Demain, c’est le week-end. Et hier aussi côté suisse, où l’on jeûne tous les premiers jeudis de septembre, par solidarité avec les plus démunis, depuis le 16ème siècle. Ce week-end se dérouleront des deux côtés de la frontière les journées européennes du patrimoine, avec un thème basé sur le recyclage et le réemploi coté Cantonal.

La semaine de l’EUR/CHF

Nous nous retrouvons pour notre page d’actualité sur l’évolution de l’EUR/CHF, avec une mauvaise surprise. Le chiffre du jour : 0%. Pas de quoi en faire un fromage ? C’est le chiffre de l’évolution de la croissance du PIB de la Suisse au 2ème trimestre.

Stable pour sa part, aux alentours de 0.9550 EUR/CHF, toute cette semaine, l’euro contre franc suisse a brièvement « piqué une tête » à 15 heures ce 5 septembre, à un plus bas hebdomadaire de 0.9522EUR/CHF. Puis rasséréné, l’euro versus CHF a brièvement toujours, piqué une pointe à 0.9574, le 6 septembre après 14h. Le cours de change d’un euro contre franc suisse, à l’heure à laquelle nous écrivons ces lignes se situe vers les 0.9540 EUR/CHF

De l’optimisme mesuré au pessimisme mesuré

Nous voudrions n’annoncer que des nouvelles positives afin de vous aider à bien entamer vos week-end, mais la dure réalité prend parfois le pas sur les espoirs qui fondent l’exception suisse. Et l’été plein de promesse n’aura pas totalement résisté à une conjoncture internationale dont dépend quand même l’économie suisse. L’effondrement de Crédit Suisse avait déjà entamé l’édifice, et la crise qui pointe en Europe, commence à démontrer des signes d’interdépendance flagrants.

Mais les vents changent, restons modérément optimistes

Pourtant, les résultats tardifs de ce deuxième trimestre sont une douche froide pour les économistes et les investisseurs helvétiques, qui il y a quelques jours encore se réjouissaient de la résilience de l’économie suisse. Attache t-on trop d’importance aux chiffres incessants qui s’égrènent régulièrement ? UBS a revu à la baisse ses prévisions de croissance, de 0.9% à 0.7%. Et légèrement également ses prévisions de cours sur le change de l’EUR/CHF.

La vigueur du franc suisse pourrait bien être remise en question. Mais la baisse progressive du SMI, présageait des lendemains plus difficiles. Les industries Suisses, au premier plan desquelles la fabrication des machines et des métaux, les secteurs chimiques et pharmaceutiques (c’est une surprise, en légère contradiction avec de précédentes annonces des principaux groupes), la construction, voient leurs chiffres et leur développement stagner, voir reculer au deuxième trimestre. Seuls des secteurs du tertiaire sont en progression. Notamment l’hôtellerie restauration.

Ceci est en contradiction avec les informations qui donnaient l’impression que l’économie suisse survolait la crise et faisait figure d’exception.

La Suisse n’est pas une ile. (Malgré qu’elle dispose d’une marine)

Il n’est plus totalement certain que la Suisse, à l’instar de son voisin du nord, évite la récession. Nous n’en sommes pas encore là. Le franc suisse est considéré comme une valeur refuge à cette heure, mais jusqu’à quand ?

Selon Matthieu Grobéti directeur du Créa et économiste, ces secteurs peinent à exporter, faute de commandes extérieures en Europe et en Chine. D’après l’économiste, une éventuelle récession en Suisse, dépendra de l’évolution des chiffres du chômage. Faut-il en conséquence imaginer un franc suisse contre euro à 1.0000 EUR/CHF ? Voir 1.100 EUR/CHF ? Ou doit-on se baser sur les cours de change prévisionnels annoncés par les banques la semaine passée ? Actuellement, le taux de chômage en Suisse est à 2%. Mais il culmine à 3.7% dans le canton de Genève, qui se situe au bas du classement. Le mauvais élève, contrairement à nos chers écoliers.

Si l’on observe un léger retour du chômage et des jours plus difficiles en perspective, toujours accompagnés pour l’heure d’une hausse de l’EUR/CHF, le pays et le Canton resteront t-ils attractifs pour les nombreux frontaliers, ingénieurs, techniciens, infirmiers, serveurs, conducteurs de tram et de bus, cuisiniers, caissier ? La liste est longue. Les frontaliers qui représentent 30% de la population active. Et dont Genève ne semble plus pouvoir se passer.

Un point sur les marchés

Le SMI

Commençons par le Swiss Market Index.

L’indice de la bourse de Zürich qui tourne sous les 11000 points, après avoir plongé sous les 10900 points en milieu de semaine, ne se reprend pas vraiment avant un beau weekend ensoleillé avec 32 degrés prévus à l’ombre. L’ambiance n’est pas au beau fixe, conformément à la conjoncture et alors que jusqu’au milieu de l’été, les marchés européens et américains qui ne cessaient de voir progresser leurs indices en moyenne, de semaines en semaines depuis le début de l’année. La fin de semaine voit globalement les indices des bourses évoluer péniblement.

Brent, cours du pétrole brut en mer du nord

Le cours du brut qui a entamé la semaine sur les 88 dollars, termine en hausse à 89.50 USD le baril, après une hausse remarquée à 91 dollars suite aux déclarations quasi conjointes de la Russie et de l’Arabie. Certains princes n’ont pas fini de s’acheter des yachts, toujours plus luxueux, et les automobilistes de payer le prix fort à la pompe. La demande mondiale pourrait faiblir en conséquence et les pays développés, accélérer leur virage vers les solutions énergétiques décarbonées.

L’hydrogène, commence à prendre son envol et les prix d’exploitation seront bientôt moins élevés que ceux des énergies fossiles. Sans compter les petits pas mais grandes avancées sur la conception d’énergie nucléaire issue non plus de la fission, mais de la fusion. Une énergie inépuisable et quasi non polluante.

L’Once d’or

L’once d’or, qui cotait 1944 dollars l’once la semaine dernière recule de 20 dollars, à 1925 dollars, ce qui amène le Vreneli, la pièce d’or de 20 CHF à un cours de 330 CHF, à peine inférieur à son cousin français, le Napoléon 20 francs qui lui cote 335 CHF.

L’Or digital

A 26100 USD, soit 23270 francs suisses au taux du jour, le Bitcoin est plutôt stable sur la semaine, mais en progression ce matin avec une hausse de 200 CHF. A cette heure, il a reperdu 120 dollars. Cela reste faible sur le mois, si l’on considère qu’il avait commencé le mois d’août au-dessus de 30.000 dollars.

Si vous faites partie des chanceux qui l’avaient payé moins d’un centime en fin 2009, vous aurez tout de même réalisé une plus-value de 3000000 de fois votre mise initiale.

Mais nous sommes habitués aux capacités de rebonds de la monnaie digitale. En conséquence, le volume global du marché des crypto monnaies se rapproche d’un trillion de dollars, avec 1050 milliards de dollars de capitalisation. On notera la baisse de l’Etherium, deuxième capitalisation du marché des cryptos, de 1750 à 1645 dollars sur un mois.

Si vous êtes allergique au risque, mieux vaut trader l’EUR/CHF. Ou vous border avec des obligations. Le rendement des bonds du trésor américain par exemple annonce des chiffres plus modestes. Mais il faudrait plusieurs siècles aux Etats Unis pour les rembourser.

CHF/EUR, stable face à la hausse du dollar ?

Le dollar est en hausse.

L’économiste Lee Sue et l’experte en stratégie financière Quek Ser Leang, de chez UOB Group, estiment toutes deux que l’EUR/USD a de grandes chance d’atteindre les 1.0600 EUR/USD dans les jours qui viennent. Avis aux traders en herbe qui voudraient prendre un risque. Le dollar a progressé cette semaine de 50 pips, passant de 0.8840 USD/CHF à 0.8915 USD/CHF. Sa performance face à l’euro depuis la semaine dernière est supérieure, passant de 1.0825 à 1.0705 EUR/USD. Ce qui tend à prouver encore la résilience du franc suisse.

Le niveau baisse

Les réserves de devises de la BNS sont en baisse. Au mois d’août la Banque Nationale Suisse a vu ses réserves de devises baisser de 4 milliards de francs suisses à 694 milliards début septembre. Loin des 800 milliards de début d’année.

La banque centrale a dû depuis un an vendre une grande partie de ses réserves afin de soutenir le taux de change du franc suisse, face aux principales devises, notamment l’euro et le dollar. Ainsi que financer la reprise de Crédit Suisse. Ce qui nous amène à la démission du directeur de la FINMA, le gendarme suisse de régulation des marchés, auquel Ben S Digital Change et Ben S solutions de change sont bien sûr affiliés, par le biais de l’ARIF. Urban Angehrn, pour raison de santé sera remplacé par son adjointe. Il a déclaré que son départ était en rapport avec les efforts considérables consentis pour le sauvetage de la banque.

Gageons que cette performance lui aura valu quelques cheveux gris.

On se souvient de la parité il y a un an, entre le dollar et le franc suisse, alors que nous sommes passés à présent sur la barre des 0.90 USD/CHF. Le dollar qui s’est d’ailleurs repris, avec une semaine de retard face aux prévisions des grandes banques, face à l’euro et au franc suisse, de près de 100 pips cette semaine. La santé de l’économie américaine et les estimations concernant la politique monétaire de la FED font s’attendre à une légère hausse du dollar à moyen terme. (source UBS).

La BNS qui devra assurer désormais la garantie de compensation en cas de défaut bancaire.

Le gouvernement Suisse a approuvé un projet de loi remplaçant le « to big to fail » qui devra encore être débattue au parlement. Avec des aspects similaires au principe du fond de garantie interbancaire de nos voisins, la Suisse se dote d’un instrument censé restaurer la confiance en cas de grave défaut d’un établissement financier dit « systémique ». Défaut susceptible d’amener une crise mettant en péril le système bancaire. On peut citer les quatre établissements bancaires d’importance systémique, dans l’ordre de grandeur : UBS, le nouveau géant suisse, la Zürcher Kantonal bank caisse cantonale à Zürich (pour les non linguistes), Raiffeisen, dont on peut même voir des succursales en Ukraine, et Postfinance. Les établissements devront s’acquitter d’une avance sur ce fond, intérêts et primes compris. Afin de solidifier la confiance.

Si ce projet ne fait pas l’unanimité au sein des partis politiques, car ce sont les particuliers suisses qui garantiront au final le financement du système, la place financière suisse rétablira la confiance et pérennisera la solidité du système financier et par voie de conséquence celle du franc suisse, comme une devise solide.

Last but not least

Sans surprises, la Russie et l’Arabie Saoudite tiennent le haut du pavé de l’actualité économique de cette semaine. Ces deux producteurs ont réduit leur production de brut de respectivement 300000 et 1 million de barils par jour, et viennent d’annoncer cette semaine s’y tenir jusqu’à la fin de l’année. L’annonce de cette prolongation a poussé les prix du pétrole à la hausse et fait craindre une reprise de l’inflation globale, à l’heure à laquelle la demande et les économies chinoise et européenne se contractent. (Et les banques centrales de se demander jusqu’où elles peuvent renchérir leurs taux directeurs sans faire s’effondrer leurs économies).

Ce qui n’est pas le cas de l’économie américaine,

dont les indices ISM du mois d’août ressortent encore en positif et renforcent le dollar américain. Pour rappel, les indices ISM manufacturier, et des services, sont les résultantes de l’enquête mensuelle approfondie de l’Institute for Supply Management traitant les données de 400 entreprises, représentative de la santé de l’économie des Etats-Unis (commandes, chiffres etc….). tous les économistes se basent sur ce type d’indices ISM, PMI, dont l’influence oriente considérablement les tendances boursières au jour le jour.

Pour conclure

C’est sous ce soleil de plomb que nous vous quittons, espérant que la majorité d’entre vous aura pu faire le pont, et nous lira sous un parasol.

Les nuages s’amoncellent sur une activité globale qui pourrait bénéficier à l’euro chf, si la Suisse n’est pas entrainée dans la tourmente. La Suisse est en bonne santé économique et financière, mais elle peut être contaminée par ses voisins, notamment l’Allemagne. Les premiers symptômes apparaissent et surprennent bon nombre d’experts.

Ben S Change Digital vous accompagnera la semaine prochaine pour suivre et commenter la tendance et ses conséquences sur l’évolution du cours de l’EUR/CHF.

Toute l’équipe rédactionnelle se joint à moi pour vous souhaiter un bon week-end.

X.C.

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