Tout baisse sauf le franc suisse

Mais

Nous nous sommes quittés la semaine dernière avec une paire euro VS CHF aux alentours de 0.9730. Mais depuis hier, midi, la paire a amorcé une chute prononcée. En 30 minutes, la paire, ayant atteint 0.9760 EUR/CHF, a chuté de 60 pips, pour continuer sa baisse sous les 0.9700 EUR/CHF. Le franc suisse actuellement se maintient sous ce niveau.

Mercredi, deux banques centrales qui n’ont rien à voir avec la paire de devises qui nous intéresse, ont, contre toute attente, ne sachant plus comment juguler l’inflation, remonté leurs taux directeurs. Les investisseurs se sont demandé si la FED, que l’on attend la semaine prochaine sur un statut quo, ne sera pas tentée de prendre la même direction.

Le doute s’installe

Pourtant, l’inflation semble se stabiliser voire même reculer partout en Europe et aux USA. Le consensus reste pourtant le même, et les marchés, nerveux, mais toujours portés par les valeurs de la tech et leurs promesses boursières de pionniers de l’AI, gardent le cap.

Atmosphère, atmosphère, est ce que j’ai…

Dans cette ambiance, les chiffres nous rassurent sur la très bonne santé de l’économie Suisse, contredits par les déclarations de l’OCDE, qui voit la croissance de l’économie suisse freiner cette année et l’année prochaine.

Nous aurons l’occasion d’y revenir.

La paire EUR/CHF, dont le taux de change est actuellement de 0.9696, a donc débuté la semaine à 0.9739, avec un plus haut hier, comme nous l’avons vu à 0.9760, et un plus bas à 0.9690 EUR/CHF.

Des pics et des creux

Le scénario de la semaine est sensiblement identique à celui de la semaine dernière, à part cette violente inflexion de 60 pips à la baisse en une demi-heure. Des analystes d’UBS attendaient que le président de la BNS, Thomas Jordan reconnaisse une meilleure tendance de l’indice des prix à la consommation hier, ce qui aurait poussé la paire vers les 0.9800, mais c’est le contraire qui s’est produit. A 17h00, Thomas Jordan s’est exprimé en faveur d’une politique de fermeté des taux et de soutien du taux de change du franc suisse. L’effet a été d’amener la paire qui nous concerne de 0.9700 EUR/CHF, à 0.9690 EUR/CHF. Rien d’incroyable, si ce n’est une journée terminée 70 pips plus bas. Pourtant, les récentes publications de l’IPC ont indiqué que l’inflation avait chuté en dessous de la barre des 2% fixée par la BNS.

Si cela se confirmait, la BNS pourrait bien revenir sur sa décision et laisser son taux directeur là où il est, mais ce n’est pas ce qu’elle annonce pour l’instant.

Les échéances se rapprochant et bien que les marchés restent confiants en la capacité de régulation des banques centrales en cas de coups dur, l’ambiance est morose et attentiste, sur les marchés. La BNS a donné le « la », en laissant entendre que l’augmentation de ses taux, dans deux semaines, restait une quasi-certitude. On peut donc s’attendre à voir la paire EUR/CHF demeurer globalement sous les 0.9700 EUR/CHF. Nous verrons d’ici là, si l’action de la Banque Centrale Européenne nous contredit.

Un point sur les marchés

Swiss Market Index

Le SMI cette semaine, termine juste en dessous du niveau auquel il avait commencé. Après une semaine très légèrement haussière, l’ambiance morose a ramené l’indice de la bourse de Zürich vers les 11280 points. Les marchés restent attentistes.

Le baril de pétrole brut en mer du nord

159 litres de pétrole brut, valent aujourd’hui 76 dollars, un cours légèrement haussier depuis la semaine dernière. Le volume du baril de 0.159m3 est issu de la norme de la marine marchande à voiles, lorsque les marchandises étaient transportées en tonneaux. A 76 dollars, cela ramène le litre non raffiné et sans les marges au prix de 47 cents, soit 42 centimes de franc. Pour un litre de produit brut.

Once d’or

A 1962, l’once reste toujours dans les mêmes eaux. Elle a à peine perdu 15 dollars depuis la semaine dernière. Avec un Vreneli à 352 chf, et un napoléon à 344, la pièce d’or 900/1000èmes de 6,45 grammes voit son cours en lent mais constant reflux ces dernières semaines. Signe que les marchés boursiers ne craignent plus la tempête. Pourtant, le franc suisse subit la tendance inverse.

Le bitcoin, roi des cryptomonnaies

C’est un recul de 900 dollars, 3% seulement à 26500 dollars (23800 CHF), pour une capitalisation inchangée qui signe un résultat raisonnable sur une semaine frappée par les ennuis.

La SEC, le gendarme américain de la bourse, s’attaque aux principales plateformes d’échange de cryptos. Qui auraient procédé à des ventes de titres non enregistrés. Autrement dit « au black ? ». En d’autres temps, les cours des monnaies crypto auraient été divisés par 10. Cela prouve que les cryptomonnaies n’inquiètent plus les investisseurs qui les ont rentrés dans leurs portefeuilles, comme n’importe quels autres actifs (à risque bien sur).

Chiffres contre chiffres.

Pessimistes ?

Avec des chiffres plutôt alarmistes pour la santé de l’économie helvétique, l’OCDE, l’organisation pour la coopération et le développement économique annonce que l’économie suisse est bien partie pour un ralentissement ces deux prochaines années. Les exportations répondant à une demande mondiale en recul, et à des politiques monétaires plus serrées, amèneraient notre économie entre 0.6% et 1.25 de croissance de son PIB. Contre 0.8% et 1.8% selon les calculs du FMI.

L’OCDE considère que les risques sur les marchés, les prix de l’immobilier et la demande internationale en baisse, constituent les facteurs de ce recul de l’économie suisse, sur fond d’une inflation globale supérieure aux objectifs de la BNS. BNS qui prend acte et reste ferme sur sa politique de taux.

Le FMI s’attend, lui, à une relance de la croissance suisse, dès 2024, si la hausse des prix suit une courbe descendante. Malgré l’affaire Crédit Suisse, dont les effets n’ont pas impacté les excellents chiffres du chômage qui atteint 1.9% en mai. Seule la République Tchèque affiche un score aussi honorable en Europe. Le FMI, pointe les faiblesses de secteurs hors du domaine financier, tels que l’immobilier, en cas de reprise de l’inflation ou les technologies financières.

Ou optimistes

Pourtant certaines données récentes du Secrétariat d’Etat à l’économie montrent que l'économie suisse se porte mieux que prévu cette année. La vigueur de la demande dans le pays et l'augmentation des exportations y ont contribué. Au contraire des institutions internationales, le ministère pointe les bons résultats de l’exportation et de la demande intérieure suisse. L’économie a dépassé de 0.3% les attentes. Les prévisions des économistes ne dépassaient pas 0.1% de croissance sur cette période. Rappelons que la fin de l’année dernière avait été marquée en Suisse par une croissance nulle. Cela n’avait pas empêché la paire EUR/CHF de battre des records. Le bon taux de change du franc suisse contre euro notamment, accentue un cercle vertueux qui amène les investisseurs à acheter des francs suisses en période d’incertitude.

Ils ont crié au loup :

Il y a un an, les économistes étaient beaucoup plus pessimistes. Les prix de l’énergie et des matières premières n’ont pas atteint les cours extrêmes que l’on nous promettait. Les résultats des entreprises se sont maintenus, et pour le moment, les catastrophes qui nous étaient promises ne se sont pas produites. Ajouté à cela le fait que les marchés ont absorbé les augmentations des taux nominaux des banques centrales et du prix de l’argent, les investisseurs ont le sentiment que ces dernières joueront un rôle de pompier en cas de coup dur. Et le franc suisse tiendra son rang.

Au chapitre de l’actualité économique,

L’inflation a repassé la barre des 2.2% en Suisse.

UBS devrait absorber le crédit suisse la semaine prochaine

La FED, se réunit la semaine prochaine pour souffler le chaud et le froid sur les marchés.

C’est sur ces nouvelles fraiches que s’achève notre bulletin de la semaine numéro 23. Les décisions des banques centrales la semaine prochaine devraient apporter des mouvements intéressants.

Et nous nous retrouverons vendredi prochain pour faire le point sur cette actualité et sur l’évolution de la paire Euro CHF.

X.C.