Un petit plongeon ?
Voilà deux semaines que nous avons laissé derrière nous des taux de change bien éloignés de la parité, et que l’euro remonte, avec régularité.
Bonjour à tous.
Les interventions des banques centrales la semaine dernière, y sont pour quelque chose, et celle de la Banque Nationale Suisse, ce matin, est déterminante pour la paire de devises qui nous intéresse, la paire EUR/CHF.
Nous sommes le 22 juin, le lendemain du solstice d’été. Hier était le plus long jour d’ensoleillement de l’année et nous espérons que vous en avez profité.
En France, se tenait à cette occasion la traditionnelle fête de la musique, et l’ambiance aura été chaude pour beaucoup d’entre vous. Merci à une météo sans fausse note qui a eu la patience d’attendre jusqu’à ce jeudi pour arroser les jardins. Attention aux fortes pluies aujourd’hui. La terre en a besoin. Nos méninges un peu moins.
D’une baisse indécise des marchés.
Pas (trop) d’orages sur les marchés, impactés par des résultats en demi-teinte, de-ci de-là. Les réunions des institutions financières rythment le calendrier et déterminent la tendance, pour les devises.
Tandis que la Banque Centrale Européenne a relevé ses taux d’intérêt de 0.25%, jeudi dernier, pour la 8ème fois en un an, atteignant 4% de hausse, la FED, la réserve fédérale américaine a marqué la pause que les marchés attendaient d’elle. Après une dizaine de hausses en un an. Laissant les marchés récupérer de ce marathon des taux d’intérêt haussiers. La BCE n’en a pas fini pour autant avec les hausses de taux d’intérêt directeurs, l’inflation restant élevée en zone euro. La FED en fera de même, et la BNS pourrait bien les suivre.
En suisse
En Suisse, avec un objectif d’inflation à 2% presque atteint, (2.2% en mai, hors produits alimentaires) la BNS annonce aujourd’hui selon les prévisions établies 25 points de base d’augmentation. Et comme les marchés avaient anticipé les annonces tant attendues, le franc suisse s’affaiblit face à l’euro depuis le début de la semaine.
La paire EUR/CHF aura progressé en quatre semaines, de 0.9677, à 0.9818 hier, 0.9840 EUR/CHF aujourd’hui, et l’on peut se demander si son objectif atteint, la BNS continuera à pousser ses pions pour soutenir la hausse du franc Suisse.
Avec des taux d’intérêt élevés, les banques centrales savent qu’elles découragent les banques, les entreprises et les particuliers souhaitant contracter des crédits, freinant la consommation, et ralentissant l’inflation mais aussi l’économie.
L’économie se contracte et le spectre de la récession réapparait. C’est pourquoi certains banquiers centraux font une pause, car comme des équilibristes, ils marchent sur la corde raide. Ils doivent trouver un équilibre pour lutter contre l’inflation sans mettre en péril le système économique et financier. Le coup de semonce bancaire qui a mené à la chute de plusieurs banques en est un exemple.
Et les économies les plus résilientes voient leur monnaie résister mieux que d’autres.
Dès lors, les investisseurs se rabattent vers le franc suisse, et ce depuis un an de lutte acharnée des états contre la hausse des prix et ses conséquences. Et les conséquences de ces mêmes efforts. Sauf que les hausses de taux d’intérêt qui font grimper les taux de change des devises, risquent, dans le cas du franc suisse, de se tarir. De se tarir avec l’inflation. La Suisse est le seul pays à être en passe d’atteindre son objectif.
Le moral en Berne.
Les marchés attendaient 2 choses ces temps-ci, pour garder le moral. La magie des entreprises porteuses, en lien avec l’intelligence artificielle, (une bulle ?) et la croissance chinoise. Les investisseurs, comme avec un mantra, se bercent d’illusions pour garder le moral. La croissance chinoise les a déçus. Cette dernière est en berne. Tandis qu’à Berne, s’est probablement décidé aujourd’hui, la tendance du taux du franc suisse pour les semaines à venir.
Vers la parité ?
La paire de devises euro franc suisse a surpris beaucoup de traders ces derniers jours.
Parti d’un encéphalogramme plat, lundi matin, à 0.9795 EUR/CHF, la paire de devises mardi 19 juin à midi, ne valait plus que 0.9767 EUR/CHF. Elle a ensuite repris sa progression jusqu’à hier, à 13h40, pour franchir finalement les 0.9840 francs pour un euro, lors de l’annonce faite à 9h30 ce matin par la BNS. La BNS qui a remonté son taux directeur comme prévu, de 0.25%, soit le signe d’un ralentissement des hausses de taux pour l’été.
Action réaction
La réaction de la paire euro franc suisse a été immédiate : A 9h30, l’EUR/CHF qui évoluait au cours de change de 0.9793, a bondi en quelques secondes vers les 0.9832. Bonne opération pour tous les traders qui ont été assez rapides. Le franc suisse est ensuite remonté, avant de décrocher, à 0.9838 EUR/CHF.
On est en droit de se demander devant tous ces éléments, si le franc suisse et l’euro ne vont pas se rediriger vers des taux de change proches de la parité d’ici la rentrée.
Les marchés sont donc un peu en berne.
SMI
A Zürich, face à cette ambiance, le Swiss Market Index se replie donc à 11120, sans affolement excessif, en baisse par rapport à la semaine dernière. Avec -3.4 %, il a réagi aux variations de taux et aux résultats chinois, comme ses voisins, plus que le CAC40 qui a reculé de 1.6% en 4 jours. C’est une correction certaine.
OR
Le cours de l’or, qui devrait être influencé par les craintes relatives de risques à moyen terme, de récession. Il fonctionne généralement à l’inverse de la tendance, et est pourtant en repli de 1.2 % sur les valeurs du début de la semaine, continuant sa lente, mais régulière décrue. L’once d’or recule à 1926 dollars. La barre de 1kg cote 56600 chf, Le Vreneli, 20 francs or, suit la tendance à 333 CHF et le napoléon 20 francs à 345 CHF le devance, cette semaine, à caractéristiques égales.
Brent
Le pétrole brut, brent en mer du nord qui valait plus de 80 dollars le baril il y a deux mois, est assez secoué cette semaine, à 77 dollars, 2 dollars de plus que son cours d’il y a une semaine. Les prix à la pompe continuent néanmoins de peser sur les budgets des Suisses et des français, sans que les prix du baril de brut, toujours très inférieurs à ce qu’ils étaient avant la guerre en Ukraine, ne rattrapent leur niveau d’alors.
BTC et Cryptomonnaies
Plusieurs états lancent en ce moment leurs cryptomonnaies, la chine s’y étant essayé l’année passée. Sans grand succès. La capitalisation de l’ensemble des cryptomonnaies s’élève cette semaine à 1'183'000'000’000 dollars, soit 180 milliards de plus que la semaine dernière.
Le Bitcoin a bondi de 10%, à 30000 USD, interrompant son constant repli. L’or digital bénéficie de l’annonce de Blackrock. L’institution financière a déposé une demande auprès de la SEC, le gendarme financier américain, pour pouvoir lancer un produit indexé sur le cours du bitcoin. Ce qui a boosté ce dernier. Laissant les autres altcoins non concernés dans leur léthargie.
Malgré les affaires opposant nombre d’exchange aux autorités financières, et aux menaces qui pèsent sur le secteur, le Bitcoin et ses consœurs n’ont pas dit leur dernier mot. Les ménages et les institutionnels s’y intéressent encore.
Et que devient l’action Crédit Suisse, à l’aune de la fusion ?
0.8170 CHF ! L’action a progressé ces derniers jours qui sont aussi ses derniers. Ne devait-elle pas être retiré de la cotation en début de mois ? Les détenteurs d’actions verront leurs actions transformées en actions UBS.
L’inflation en suisse est donc ralentie à 2.2% en valeur annuelle. Le franc, lui, baisse à l’annonce de la faible augmentation de taux pourtant prévue par la BNS. Si la BNS avait surpris les marchés, comme l’a fait la Norges Bank cette semaine, qui a augmenté son taux directeur, et vu la couronne norvégienne prendre subitement 100 pips à la suite de l’annonce, le franc suisse aurait pris la direction inverse. Et les opérateurs de marchés considèrent sans doute que le combat de la Suisse contre l’inflation est gagné. Mais l’inflation semble ne pas avoir dit son dernier mot. Et les bourses paraissent s’essouffler depuis quelques jours. Les rendements obligataires sont en hausse, ce qui est logique, dans ce jeu d’équilibre.
Le taux d’intérêt de la BNS est désormais de 1.75%.
L’une des implications directes est que les taux hypothécaires vont prendre la suite par voie de conséquence, et donc les prix des loyers, calculés sur cette base. Les investisseurs comme les locataires vont donc subir cette hausse coté suisse.
Et à l’heure à laquelle nous rédigeons ces lignes, le franc suisse cède du terrain à l’euro à 0.9840.
Le dollar n’a lui, pas la même résistance face au franc suisse, à 0.9945 USD/CHF.
Nous nous retrouverons peut-être fin août, à une encablure de la parité.
Bonnes vacances à tous les juilletistes. A bientôt.
Ce bulletin hebdomadaire parait exceptionnellement un jeudi, à l’occasion de l’annonce de la banque centrale suisse. C’est le dernier de ce début d’été. Il deviendra mensuel, le temps d’une pause, et paraitra en fin de mois jusqu’à la rentrée.
Prochaine parution le 21 juillet,
La suivante le 18 aout.
Nous vous retrouverons dès septembre pour un nouveau bulletin hebdomadaire, bien bronzé sur le sable à l’ombre des parasols ou à l’ombre des vaches de nos montagnes, pour les plus chanceux d’entre nous.
L’équipe Ben S Digital Change vous remercie de votre fidélité et vous retrouve le mois prochain
X.C.