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Jingle bells, le franc suisse est à la fête

Jingle bells, le franc suisse est à la fête

Newsletter du 22 Décembre 2023

Bonjour à tous,

L’année 2023 touche à sa fin pour la paire de devises EUR CHF, qui l’avait commencé aux abords immédiats de la parité. Et termine l’année plus de 600 pips plus bas à un cours de change qui non seulement se maintient largement sous les 0,9500 EUR CHF, mais tire vers les 0.9400 EUR CHF. Le dollar, lui, a sombré corps et âme, 10% inférieur à son cours de début d’année.

Adieu 2023 , annus horribilis

2023 aura été chaotique, pleine de rebondissements, avec deux guerres, un début de crise bancaire, la faillite de crédit suisse une remontée spectaculaire des taux d’intérêt et une victoire sur l’inflation au moins temporaire, agrémenté d’espoirs sur les marchés qui rattrapent très largement leurs pertes.

Les vives inquiétudes pour les entreprises suisses s’estompent, et le père noël a rempli sa hotte de hausses de cours des actions, de franc suisse fort, de bitcoin qui monte et d’or à plus de 2050 dollars l’once. Et de plein d’autres cadeaux pour les investisseurs sages et moins sages sous le sapin.

2024, une année de tous les possibles

L’actualité de cette fin d’année nous gratifie tout de même de quelques soubresauts dans le bon déroulement des transactions de l’économie mondiale. Avec les attaques venues du Yémen, contre des navires marchands, les principales compagnies de transport ont suspendu leurs activités en mer rouge. Maersk, CMACGM, AP Moller, et Hapag Lloyd ne font désormais passer leurs navires non plus par le canal de Suez… Mais leurs font contourner l’Afrique. Soit un retard de 15 jours dans les livraisons, et des frais considérables. Si cette situation perdurait, elle entrainerait un léger regain d’inflation. Le pétrole a bondi de 7% à l’annonce de ces évènements. On peut s’attendre à la réaction de plusieurs pays dont l’Egypte, pour laquelle le canal de Suez constitue la première source de revenus. Les Etats Unis se préparent également à intervenir à la tête d’une coalition de maintien de la paix, sur fond de menaces réitérée. Mais pour l’heure l’économie mondiale tient bon.

La hausse du pétrole a d’ailleurs été contenue par les excédents considérable des producteurs américains de pétrole de schiste. Ces derniers lors de la première crise de la COVID, étaient globalement au bord de la faillite, avec un cours du brut sous les 10 dollars et un WTI à -36 dollars. Du jamais vu. On en est loin aujourd’hui.

Ces évènements ont probablement participé à renforcer les cours de change de l’EUR CHF qui bénéficient des incertitudes de la situation géopolitique.

Joyeux noël à tous les francs suisses

Au pied de notre sapin, nous avons donc ce taux de change EUR CHF qui ne veut pas rejoindre la parité. Le franc suisse qui se confirme comme valeur de réserve, qui inspire confiance. Même après que la 2ème banque de Suisse se soit effondrée.

La Suisse est le meilleur élève pour ce qui est de la lutte contre l’inflation. Avec une dette publique très inférieures à celle de ses partenaires. Avec une politique de gestion des finances toujours stable. Avec une industrie suisse à la pointe des avancées technologiques et qui parvient à exporter son savoir-faire de manière croissante. La suisse donne le change. Le franc suisse donne le change. La croissance des exportations suisses, monnayées en francs, soutient la devise et l’appréciation du franc suisse. Plus d’exportations payables en francs suisses, signifie une demande plus soutenue pour les francs suisses, et donc soutenant le cours du franc suisse de manière pérenne.

Les entreprises exportatrices sont moins compétitives, certes. Les clients doivent payer de plus en plus cher les produits suisses. Surtout si ces entreprises sont gérées en suisse. Mais globalement, elles résistent à la concurrence.

Un franc suisse plus fort a des conséquences :

A l’export :

Les entreprises exportatrices n’ont souvent pas délocalisé leur administration et leur production. Non seulement l’appréciation de notre franc suisse joue sur la compétitivité des produits suisses. Mais les clients doivent en plus du fait de l’inflation, subir une hausse mécanique des prix due à la conversion et au différentiel croissant de change entre le franc suisse et leur devise nationale.

Seule la réputation d’excellence dont jouissent heureusement les produits made in switzerland, assure la croissance des exportations suisses.

A l’import :

Les marchandises et les services importés, acquis en devises contre des francs suisses reviennent moins cher. Les entreprises suisses ont moins de francs suisses à débourser pour se procurer matières premières, marchandises et services acquis avec un taux de change du franc suisse favorable, sur les marchés internationaux.

De l’excellence dans la gérance de la devise.

Merci à la bonne gestion économique et financière des institutions suisses, BNS en tête, grâce auxquelles les entreprises suisses ont pu traverser les crises en continuant à croitre, à innover, et à s’imposer dans le paysage économique mondial. La Suisse est donc prête à relever les défis qui s’annoncent.

C’est pourquoi, Domagoj Arapovic, économiste en chef chez Raiffeisen bank affirme que le franc suisse restera « une monnaie attractive et très recherchée ».

Avec un bémol toutefois, puisque la Suisse est tributaire du libre-échange et qu’un nombre croissant de pays se dirigent vers le protectionnisme. La Suisse demeure bien plus stable que ses partenaires, politiquement et économiquement, et cela préserve et renforce les cours de change du franc suisse face à d’autres devises fragilisées par les incertitudes des marchés. Le franc suisse fluctue bien sûr, face aux principales devises, mais résiste mieux aux effets des décisions politiques, des pandémies et des crises. Le CHF a gagné 6% face à l’euro, sur l’ensemble de l’année 2023.

La semaine du franc suisse

L’EUR CHF a commencé la semaine à proximité des 0.9500 EUR CHF sur un taux de change de 0.9490. Malgré un soubresaut mardi à l’ouverture des marchés, la paire de devises n’a cessé de baisser. A l’heure à laquelle nous rédigeons ces lignes, l’EUR CHF s’échange à 0.9402 francs pour un euro. Le record sur 10 ans a ainsi été atteint aujourd’hui à 15h30. Le point de résistance était de 0.9400 EUR CHF.

USD CHF qui avait commencé l’année à 0.94 USD CHF est en chute libre, à 0.8530. Le dollar a également repassé la barre symbolique des 1.1000 EUR USD qu’il avait effleuré en juillet.

Les taux de l’EUR CHF provoquent une affluence particulière en cette avant-veille de fêtes dans les bureaux de change Ben S

Le point sur les marchés

SMI

Le Swiss Market Index, après une fin d’année euphorique, est reparti globalement à la baisse. Les 11000 points ont néanmoins été franchis allègrement. Après une décrue lente et plutôt régulière, depuis huit jours, parti de 11300 points, le SMI fini la semaine aux alentours de 11130 points. Nous tenons à noter qu’hier, jeudi 21 décembre, l’indice de la bourse de Bruxelles, le BEL20 a démarré la séance sur un recul de 3,5%. En cause, l’action de la biotech ArgenX, qui a échoué dans l’essai avancé de son principal produit, et a entrainé les valeurs avec une chute de 25%. Celle-ci continu aujourd’hui entrainant la bourse Belge dans sa chute.

Rappel pour les investisseurs des conséquences des fêtes sur les points de swap de change. (turn effect)

Lors des fêtes de fin d’année, le cout du financement des positions ouvertes sur le marché des change est impacté par la diminution des liquidités. Les entreprises et les banques rapatrient leurs capitaux pour soutenir leur bilan de fin d’année, et les périodes de prêt s’allongent. Des anomalie sur les courbes de swap de certaines devises peuvent surprendre les investisseurs, qui risquent de subir des taux d’intérêt bien plus important sur la différence entre le cours comptant et le cours à terme. Le point de swap à surveiller influe sur le roll over de la date de change déterminant le prix d’ouverture d’une position.

C’est pourquoi bon nombre de trader se défaussent de leurs positions au comptant sur le marché des changes en cette fin d’année.

Attention donc à la date de valeur sur le marché FX

Cours du brut, BRENT en mer du nord

Agité par les attaques en mer rouge d’une part, et les excédents surprenants des pétroliers américains en cette fin d’année, les cours du pétrole se maintiennent, certes à la hausse, aux alentours de 80 dollars le baril, contre 75 avant les attaques, mais bien moindres que ce que l’on aurait pu subodorer. C’est donc avec un cours du pétrole stabilisé que nous allons passer les fêtes. Les développements du règlement de cette situation qui voit des troupes se déplacer vers la zone impactée détermineront d’une éventuelle reprise de l’inflation. Pour partie.

Plus de 40% du trafic maritime mondial circule par le détroit de Bab El Mandeb, séparant l’Asie et l’Afrique de quelques kilomètres.

Une coalition de pays désireux de protéger cette zone de conflit s’est créé lundi, mais soucieuse qu’elle est de ménager les susceptibilités, dans le conflit qui a lieu au proche orient, elle voit sa marge de manœuvre très réduite. Alors qu’elle aurait besoin de frapper les bases de lancement de missiles, elle doit se maintenir hors de toute prise de position dans le conflit. C’est donc une affaire à suivre. Dont dépend la continuité de la reprise. Cette situation a bien entendu influée sur les cours de change de l’EUR CHF comme toute période d’incertitude. Seuls les bons résultats de la production américaine ont renversé la vapeur (selon l’expression consacrée).

Or

Dans un tel contexte et parce que la demande s’est accrue, le cours de l’or reste fort, comme l’est le cours du franc suisse. A 2040 dollars l’once, le métal jaune se maintient au même niveau que la semaine passée. Le Vreneli et le napoléon sont à 330 francs, cours de change pour une pièce de 20 francs or, 900/1000èmes. On peut supposer que l’or va se maintenir encore quelques temps à ce niveau au vu du contexte international.

Bitcoin

La SEC, le gendarme des marchés financiers américains, reçoit toujours plus de demandes d’autorisations pour des dépôts de dossiers d’ETF bitcoins et autres produits dérivés du monde de la crypto. Cette semaine, c’est Ark Invest and 21 shares. Le bitcoin a progressé de 150 % en 2024, soit 43800 dollar au cours du jour, ou 37500 francs suisse selon le taux de conversion actuel. Le nombre de demandes d’autorisations par les établissements financiers va croissant ce qui explique en partie la progression contre vents et marées du monde de la crypto, après des faillites frauduleuses et des velléités de sévères régulations de la part des états. Grayscale et la célèbre Blackrock en juin ont donc déposé des demandes d’ETF BTC spot. Un ETF est un fonds indiciel indexé sur l’indice de cours ou d’actif(s) financiers comme le franc suisse, le bitcoin ou l’or. Les Exchange Traded Funds, ou ETF sont jusqu’à aujourd’hui basé sur des contrats à terme et non spot. Mais cela pourrait changer et faire grimper le prix des cryptomonnaies.

Le marché dans son ensemble pèse à ce jour 1,67 trillion de dollars, et est toujours en progression. Le bitcoin rejoindra-t-il son record historique de 2021 à 69000 dollars ?

Baisses de taux d’intérêt : Croissance ou récession ?

Le 13 décembre, la banque fédérale américaine a annoncé son programme tant attendu, et changé de cap. Sus aux taux d’intérêts. Deux baisses sont au programme. Puis 3 finalement.

Il y a les pessimistes qui voient dans ces baisses de taux, des cycles économiques menant vers une récession immédiate, comme ce fut le cas à huit reprises,

Et il y a les optimistes qui vont nous aider à passer de bonnes fêtes. Pour lesquels nous avons changé de paradigme et pour lesquels la nouvelle matrice économique sur fond de baisse des taux rime avec reprise de la croissance comme nous l’avons observé sur les dernières semaines, celle-ci mise à part.

Les marchés font de la surenchère, attendant jusqu'à 6 baisses de taux sur 2024.

Les avis sont partagés

Chez Goldman Sachs, Ryan Hammond conseille aux investisseurs de rester vigilants quant à l’équation « baisse des taux d’intérêts=hausse des indices boursiers et de la croissance. Si la croissance est grippée par différents facteurs, les marchés ne continueront pas leur ascension.

Sur huit cycles de baisse des taux pris en considération, 3 ont été suivi par une récession immédiate. Le site Zerohedge précise que la FED a décidé de baisser les taux sous la pression de la maison blanche. D’après son analyse, Zérohedge suppose que la Fed fera je cite « fera tout ce qui est en son pouvoir pour plonger les Etats-Unis dans une récession aussi rapidement que possible après la victoire de Trump en novembre 2024. » (si il gagne, ce qui ne semble faire aucun doute pour le site.) La politique monétaire évolue donc en terrain inconnu, et rien de ce qui se passe actuellement n’a de précèdent au cours du siècle passé. Il s’agit certes de spéculation mais Bill Dudley, ancien président de la FED déclarait en 2019 que cette dernière devrait stimuler l’économie afin de prévenir la réélection de Donald Trump à la maison blanche (sic).

Selon la Banque d’Angleterre, 152 baisses de taux sont prévues dans le monde et devraient fournir aux marchés les liquidités qui leurs seront nécessaires. Les entreprises pourront ainsi emprunter et cela favorisera un soft landing dans le courant de l’année 2024. Mais selon Harnett de la BofE, la récession sera inévitable du fait d’une inversion des flux de capitaux vers les fonds des marchés monétaires.

Goldman Sachs quant à eux nous promettent dans un premier temps des bénéfices et des gains supérieurs à la moyenne pour le début d’année. 10% de gains en moyenne ont déjà été enregistrés par les dits marchés ces dernières semaines, et les investisseurs vont tout faire pour les maintenir.

Mais se rejoignent :

On est donc en droit d’espérer un démarrage en côte pour le début d’année, sans garanties au vu des développements et de la transformation rapide de l’état du monde. Le taux de change élevé du franc suisse a donc de beau jours devant lui, et devrait terminer l’année en force face à l’euro et surtout au dollar.

15% désormais

Ben S Digital Change rappelle cette information à tous les entrepreneurs et indépendants suisses concernés : la conseillère fédérale Karin Keller-Sutter, cheffe du département des finances vient d’annoncer ce matin le passage de l’imposition minimale (nouvelle règle mondiale imposée par l’OCDE ) qui passera à 15% dès le 1er janvier 2024.

Pour Conclure :

Nous vous retrouverons le vendredi 5 janvier 2024 pour les vœux. Ceci est notre dernière édition de l’année.

Nous ferons dès lors un nouveau point sur l’évolution de la paire EUR CHF, après ladite trêve des confiseurs. Nous vous souhaitons d’ici là une excellente fin d’année et de belles agapes. Toute l’équipe Ben S espère vous retrouver en forme dès l’année prochaine pour de nouvelles transactions de change

X.C

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