Faux scoop pour l’EUR CHF
Nous nous retrouvons après une semaine favorable au franc suisse qui a gagné près d’un pourcent, en perspective d’un évènement attendu par les marchés. La première baisse de ses taux d’intérêts par la banque centrale Européenne depuis des années.
Bonjour à tous,
Les marchés ont accueilli la nouvelle qui n’était pas une surprise. La semaine prochaine, ce sera le tour de la FMOC (la FED), et le 20 juin surtout, la Banque Nationale Suisse se réunira pour annoncer ou non une baisse de ses taux d’intérêts. Ces évènements n’ont pas manqué et ne manqueront pas d’avoir une influence sur les taux de change de l’EUR CHF. Le 20 juin également se réunira la Banque d’Angleterre. Pour l’anecdote, les premiers billets de banque à l’effigie du roi Charles trois ont commencé à supplanter ceux de feu la reine Elisabeth Vous les verrez apparaitre d’ici peu si vous vous rendez au Royaume Unis. La livre sterling dont les cours de change comme ceux de l’euro et du dollar, ont gagné du terrain face au franc suisse depuis le début de l’année, mais reculent cette semaine.
Nous sommes le 07 juin 2024, la météo ne nous annonce pas de pluie ce week-end, et cette analyse est garantie sans OGM, ni intelligence artificielle.
La semaine a été riche en actualité, hormis les célébrations du 80ème anniversaire du débarquement, la consécration de l’étoile montante des valeurs boursières, Nvidia, qui détrône Apple numéro 2 sur le podium derrière Microsoft, encore première capitalisation mondiale pour quelques semaines peut-être. La fusée de 120 mètres de long lancée par l’entreprise Starship a effectué son amérissage avec succès. Elle est destinée à la conquète de planètes telles que la lune et plus tard mars. Le Mexique a lui élu sa présidente, et les élections européennes s’inviteront tout comme la pluie dans votre week-end.
L’EUR CHF dans ses retranchements
L’EUR CHF a cédé du terrain ces deux dernières semaines, dans l’anticipation de la baisse des taux promise par la Banque Centrale Européenne. Habituellement, le suspense demeure jusqu’à l’heure de l’annonce, et celle du discours de politique monétaire de l’institution. Les variations du taux de change de l’EUR CHF sont alors brusques et font le bonheur des traders, à la hausse ou à la baisse. Mais pas cette fois. Le résultat était connu d’avance dès lors que le mois dernier la BCE s’était engagée à réduire ses taux d’intérêt directeur et ne pouvait plus se dédire sans perdre de sa crédibilité. Les marchés se sont donc positionnés en conséquence.
Ce qui raffermi le franc suisse ?
Comme nous l’avions déjà vu, l’écart qui se réduit entre les taux d’intérêts de la zone euro et ceux de la Suisse, rend le franc suisse plus attractif. Il est cependant toujours bien plus rémunérateur de placer des fonds en euros et mieux rémunérés, qu’en Suisse sur la base d’un taux à 1,50%. Or dans quelques jours, c’est la Banque Nationale Suisse qui pourrait baisser ses taux d’intérêts. Le franc pourrait reprendre alors la route de la parité car le différentiel entre les deux systèmes serait trop important pour les investisseurs en mal d’informations sur une prochaine baisse des tux de la BCE. Lorsqu’un épargnant place des fonds dans une banque Suisse, la confiance est généralement plus grande, mais le taux est 2 à 3 fois plus bas. La prime de risque paie.
La BNS baissera t’elle les taux à son tour ?
L’économie Suisse est stable et a prouvé qu’elle était résiliente. Malgré un taux de croissance de 1%. L’inflation se maintient en mai, comme en avril, à 1,4%, largement dans le carcan déterminé par la BNS, comme d’ailleurs par la plupart des banques centrales qui considèrent que 2% est la limite tolérable pour maintenir la stabilité d’une économie. Si les loyers et l’essence ont augmenté de 3,4% à 3,6%, l’alimentaire a stagné, et le secteur de l’habillement pèse dans l’équation avec un recul de 1% des prix. Or les calculs des économistes anticipaient une hausse de 1,6% pour le mois de mai. Ces bons résultats pourraient amener la BNS à Baisser à 1,25% ses taux d’intérêts directeurs, Ce qui aurait pour effet probable de porter la paire EUR CHF à la hausse. D’autant que l’institution estime que le taux de change du franc suisse est trop haut.
A quel taux convertir ses francs suisses?
Et si convertir ses francs suisses en euros ces derniers jours et notamment cette fin de semaine, est plus intéressant qu’en fin avril, rien n’indique qu’il en sera ainsi à la fin du mois.
-0.25%
La BCE a donc abaissé le loyer de l’argent pour la première fois depuis 2019. On parle bien du taux de dépôt et non du taux de refinancement. De 4,50% à 4,25%. Et depuis sa création, la BCE a toujours attendu que la FED prenne l’initiative avant de baisser les siens, comme le rappelle Florian Lelpo, analyste macroéconomique chez Lombard Odier. Mais le cycle d’assouplissement monétaire pourrait rester en pause jusqu’à ce que l’inflation soit maitrisée. Au vu de l’évolution positive des derniers indicateurs de l’économie européenne et de la progression de 0,3%, mais aussi d’une perspective inflationniste supérieure aux calculs antérieurs, la BCE qui s’est avancé pour cette fois-ci, les marchés en avaient besoin, a précisé qu’elle se réservait désormais de toutes prévisions de baisses des taux. Que les prochaines décisions de politique monétaire seraient sujettes à l’évaluation des perspectives d’évolution des données économiques et financières de la zone euro, de l’inflation sous-jacente, et du succès de la « transmission de la politique monétaire sur l’économie. Les spécialistes continuent de tabler sur une baisse de taux au moins d’ici la fin de l’année. Rien n’est désormais moins certain.
BCE : No comment !
La phrase que retiennent les marchés pour hier : « Nous ne nous engageons pas à l’avance sur une trajectoire de taux particulière », les a laissés sans boussole. Comme tétanisés, les marchés financiers sont restés amorphes pendant les heures qui ont suivi. Le taux de conversion de l’EUR CHF quant à lui est demeuré dans le même état à quelques pips des 0.9700 EUR CHF. Si la BNS confirme par les actes les prévisions des analystes le 20 juin, le taux de change de l’EUR CHF devrait repartir à la hausse. Les frontaliers et les voyageurs devront convertir leurs francs suisses à un taux de change moins généreux qu’aujourd’hui. D’autant que la BNS cherche toujours à dynamiser son portefeuille de devises étrangères. Donc l’institution continue elle aussi à convertir ses francs suisses en euros et en un panel de devises étrangères de réserve.
La semaine de l’EUR CHF
EUR CHF :
En deux semaines, le taux de change de l’EUR CHF est passé de 0.9941 EURCHF à 0.9671 EUR CHF. Les marchés avaient pré vendu la nouvelle. Après l’annonce du conseil des gouverneurs, et le flou sur sa politique monétaire à venir, les marchés sont donc demeurés sur une mer d’huile. Les cours de change de l’EUR CHF sont resté aux environs de 0.9700 EUR CHF.
La semaine a débuté à l’ouverture des marchés ce lundi avec un taux de change de 0.9786 EUR CHF. Nous nous étions quitté aux abords de 0.9800 EUR CHF. Mardi en fin de journée, la paire de devises a atteint son taux plancher, avant de remonter. L’EUR CHF hésitait avant l’annonce de la BCE, mais ce qui était attendu, c’était la déclaration de politique monétaire à venir, qui n’a pas tracé le cap qui aurait permis aux taux de change de l’euro, du franc suisse et du dollar, de prendre une direction significative. A l’heure à laquelle nous rédigeons ces lignes, l’EUR CHF, s’échange à un taux de 0.9685 EUR CHF
USD CHF
La semaine a commencé à 0.9028 USD CHF pour le dollar américain. Puis mardi à la fermeture des marchés, le billet vert est retombé à 0.8885 USD CHF. Avant de se ressaisir, sans succès. Le taux de change du franc suisse face au dollar en cet instant est de 0.8895 USD CHF. La réunion de la banque fédérale la semaine prochaine, déterminera probablement l’orientation du taux de change du dollar américain contre le franc suisse. Mais c’est par-dessus tout le 20 juin qui positionnera les deux devises l’une par rapport à l’autre. Cependant, l’inflation résiliente aux Etats Unis, contraste avec les derniers chiffres du chômage en hausse, qui, étonnamment, pourraient faire du bien à l’économie américaine et permettre à la banque fédérale de réduire ses taux d’intérêts. D’autant que le rythme de l’économie américaine à quelques mois des élections, ralentit, sauf pour ce qui est bien sûr du secteur de la « tech » basé autour de l’intelligence artificielle. Dont un nombre croissant de nos confrères se servent pour rédiger leurs analyses.
Marchés et commodités de base
D’après les analystes de la banque Pictet, les derniers indices montrent une progression du secteur manufacturier dans la plupart des économies avancées. L’économie gagne de l’élan y compris en Europe, ou selon leurs calculs, la croissance devrait atteindre 0.8% en zone euro, au lieu de 0,6% prévus antérieurement. Rien d’extraordinaire cependant. Ces mêmes experts attendaient jusqu’à hier 100 points de base de retrait de la part de la BCE, et 50 points aux Etats Unis avec un léger ralentissement de l’économie. Rendez-vous à 14h30 pour le rapport NFP sur l’état des lieux du marché de l’emploi outre atlantique. Qui pourrait bien faire pencher la balance. Les investisseurs espèrent que des chiffres au ralenti à la veille des élections américaine, forceront la main à la FED pour baisser ses taux. Il faut garder à l’esprit que le moindre incident de parcours pourrait enrayer cette belle dynamique, principalement portée par le secteur de l’intelligence artificielle, qui nourrit les plus grands espoirs pour les actionnaires et les pires craintes pour les scientifiques.
Valeurs en vogue, et moins en vogue
L’action la plus en vogue de la planète se nomme toujours Nvidia, nous l’avons vu, en progression de 5% cette semaine, à 1210 dollars. Convertis en francs suisse cela nous donne 1076 francs suisses, contre 146 dollars, (130 francs suisses) en janvier 2023. Soit 828% en un an et demi. La première place de Microsoft est en passe d’être supplantée par l’engouement pour Nvidia, malgré les efforts du leader, qui a misé sur l’IA. Rien n’y fait, les marchés ont choisi Nvidia, et les 6% qui séparent les deux entités de la première marche du podium ne sont rien au vue de la progression de la société de Jensen Huang.
Sur le reste des marchés, on note le recul de 5,7% de la bourse de Bombay cette semaine, à la suite de l’élection de Narendra Modi pour un nouveau mandat à la tête de l’Inde, mais avec un score moins confortable que prévu qui le forcera à des alliances de partis.
SMI
Les grands gagnants de la semaine sont Kuehne Nagel et Lonza, comme toujours, qui ont progressé respectivement de 5,5% et 4%, à 270 et 506 francs. Sur un mois courant, le groupe Richemont marque la plus belle progression avec 18%. L’augmentation des ventes annuelles du groupe a drainé à la hausse l’ensemble de l’indice de la bourse de Zürich, passé de 11500 point après un mois d’avril difficile, à 12250 points ce jour. Dont 350 points cette seule semaine, soit plus de 3%, en cette 23éme semaine de l’année. A noter également qu’un juge aux Etats-Unis a initié une enquête sur Novartis. Le groupe est soupçonné d’avoir payé 30 M de dollars pour régler une action antitrust.
Les marchés, eux, restent cependant pendus aux lèvres des banquiers centraux, espérant une relance par les taux. La Suisse, avec pour l’heure 1% de croissance, est en tête des principales économies, loin derrière les Etats Unis. Le secteur de l’horlogerie connait un ralentissement, et les contrats temporaires ne sont pas renouvelés, ce qui provoque la colère de syndicats suisses. Les maisons de placement du secteur voient le taux de chômage soudain monter à 5% dans le secteur, mais l’économie suisse dans son ensemble repose sur d’excellents fondamentaux avec une bonne reprise globale des commandes.
Suisse un jour, Suisse toujours
L’inflation maitrisée, les couts de l’énergie stabilisés, laissent présager d’une année 2024 plutôt stable, avec un taux de change du franc suisse facilitant la compétitivité suisse. Un EUR CHF bas fera bien les affaires des société d’export. Mais tout ceci sans présager d’un éclatement de la bulle de l’IA, d’un accident géopolitique, ou d’une crise de la dette que les états ne parviendraient pas à maitriser. Là encore, l’ilot Suisse, servirait de refuge et les marchés se jetteraient sur le franc suisse, en convertissant leurs devises étrangères en francs suisses pour le plus grand bonheur des frontaliers, qui par voie de conséquence, seraient certes, un peu plus riches, mais un peu moins nombreux… Heureusement ce scénario n’a pas la préférence des prévisionnistes.
Produits pétroliers
La baisses de leurs taux d’intérêts par les banques centrales soutient la consommation et la demande d’énergie par voie de conséquences. Le cours du pétrole brut a pourtant reculé globalement par rapport à la semaine dernière, du fait de l’annonce par les membres de l’OPEP+, dimanche, de l’arrêt des réductions à hauteur de 2,2 millions de barils par jour avant la fin de l’année. Le baril de brent, brut en mer du nord est ainsi passé de 81,80 dollars la semaine dernière, à 80 dollars le baril aujourd’hui. Abdelaziz Ben Salmane, ministre saoudien de l’énergie a ensuite déclaré que « les marchés comprennent ce qu’ils veulent bien comprendre, tentant de pondérer les déclarations du cartel. Les baisses de taux d’intérêts devraient à terme soutenir les cours.
Electricité
Il est surprenant d’apprendre que les cours de l’électricité sont tombés à 0 ! Ce qui fait exploser les couts pour les producteurs et donc les prix pour les particuliers et les entreprises. En effet, la multiplication des productions d’énergies renouvelables provoque des excès de production de courant qui amènent des surcouts pour le réseau et participent à la hausse des prix de l'électricité.
Or
L’once d’or est en progression sur la semaine et accompagne les marchés au lieu de servir de valeur de repli. Le lingot en revanche à 65800 francs suisses perd du terrain, alors que le vreneli et le napoléon recule pour le premier et reste stables pour le second à 389 et 397 francs suisses. Ceci s’explique par les volumes de demande en baisse pour le vreneli, par rapport à l’offre. La demande en lingotins de poids inférieur à 1 kg est en augmentation quant à elle.
Cryptomonnaies
Les petits malins ces temps-ci achètent le bitcoin à 60000 dollars, et le revendent à 70000. Sauf que cette semaine, le BTC a franchi la barre des 70000 dollars, à 71250 dollar l’unité, (63300 francs suisses au taux de change actuel). La principale cryptomonnaie a progressé de 4% cette semaine et n’est pas en reste par rapport aux valeurs technologiques. Pour rappel, cette monnaie est infalsifiable, ne l’a pas été jusqu’à présent, et ne dépassera pas les 21 millions d’unités au terme de sa production (de son minage). Ce qui en fait sa rareté et sa valeur, même si la valeur numérique ne repose que sur la valeur que l’on lui crédite. En janvier, nous citions une experte qui prédisait un bitcoin à 150000 dollars en fin d’année. Les gagnants de la semaine sont BNB, l’altcoin de Binance, la plus grande bourse de cryptomonnaies au monde, ainsi que le toncoin qui ont tous deux progressé de 18%. Chassé des Etats–Unis, son dirigeant condamné, Binance ne s’en est pas mal sorti et démontre la résilience de ce secteur.
Perspectives pour la Suisse et évolution du taux de change du franc suisse.
Alors que l’industrie horlogère commence à se délester de son personnel temporaire, l’économie suisse se contente d’un petit pourcent de croissance. L’inflation telle que calculée par la BNS sera de 1,4% pour 2024, et 1,2% pour l’année prochaine. Les analystes d’UBS et de Rotschild sont plus optimistes, avec 1% prévus pour 2024 et 1,2% en 2025. Si les faits leurs donnent raison, la BNS pourrait ramener ses taux d’intérêts très en deçà de 1%, creusant l’écart avec la zone euro. La rémunération des avoirs en francs suisses serait alors très basse et pousserait l’EUR CHF vers des sommets auxquels peu d’analystes croient aujourd’hui. D’autres facteurs rentrent bien sûr en ligne de compte. Mais une baisse des taux d’intérêts pérenniserait les emplois en Suisse et ferait baisser les revenus en euros des quelques 400000 frontaliers dont la plupart convertissent leurs francs suisses en euros. Beaucoup de ces frontaliers considèrent d’ailleurs la parité EUR CHF comme un seuil psychologique au-delà duquel ils ont l’impression d’être perdants.
Les meilleurs taux de change, et les autres…
Certains établissements financiers auront vite atteint cette limite de 1 pour 1, en rajoutant une marge qui peut sembler excessive au taux du marché et en payant moins d’euros convertis pour un franc suisse. Ben S Solutions de Change sera parmi les derniers à donner cette impression à ses clients vu la faiblesse de ses marges. Mais ne présumons pas trop vite de la décision de la BNS, ce 20 juin.
Ben S Solutions de Change se fait un plaisir de vous suggérer quelques activités pour ce week-end, en attendant la fête de la musique.
A Genève et autours
Demain à 10H, place Simon Goulard se tiendra le repair café. Vous pourrez apporter vos objets défectueux pour lutter contre l’obsolescence programmée. Des spécialistes vous aideront à les réparer. (Prévoir les pièces détachée).
Le gala Afrikfestifood met les femmes cheffes cuisinières à l’honneur à l’hotel Marriot demain soir. Une découverte culinaire et tout un spectacle.
L’OMC ouvre ses portes ce dimanche également, et bien d’autres activités vous attendent sur le site de la ville de Genève, et dans notre belle région entre lac et montagnes.
Nous nous retrouverons la semaine prochaine, à l’heure américaine, après la réunion de la FED. Il nous reste à quitter et à vous souhaiter un excellent week-end.
X.C.