Le binôme EUR CHF se renchérie
Au sortir d’une semaine compliquée, lors de laquelle nous avons été nombreux à nous débattre dans les dangers et les délices de la neige fraiche, tombée en abondance, le froid qui s’installe nous promet un beau soleil pour dimanche.
Bonjour à tous,
Pas de quoi venir changer vos EUR CHF en t-shirt, sauf depuis votre canapé, pour ceux d’entre vous qui ont choisi les avantages du change digital de la plateforme Ben S Digital Change.
La pluie et le beau temps
Mais le temps sera assez dégagé pour profiter du beau week-end qui s’annonce. La limite pluie neige va parait-il remonter très haut les jours prochains. Et le beau tapis blanc va fondre rapidement. Les bonhommes de neige survivront t’ils au redoux et aux pluies qui s’annoncent ? de nouveaux records de température pour un mois de janvier. Voilà pour ce qui est de la pluie et du beau temps :
Un taux de change de l’EUR CHF en question
La question se pose aussi pour le taux de change record du franc suisse. Est-il justifié par rapport à l’état des finances et des entreprises Suisses ? Là aussi, la limite semble atteinte. A priori, celles-ci s’en sortent à merveille comparées à leurs clients, fournisseurs et partenaires européens, américains et chinois notamment. La situation de l’emploi en suisse et l’attractivité du pays aux multiples 4000 (mètres), qui ont un peu fondu et rapetissé parait-il, se porte toujours très bien. Gageons que la bonne gestion macro et micro économique de la Suisse augure de lendemains qui, à défaut de chanter, s’appuieront sur une image de stabilité qui continue d’attirer les investisseurs et la confiance.
L’euro se rebiffe
Nous nous sommes quitté après les vœux traditionnel avec un EUR CHF qui se maintenait sur des records. A 0.9255 EUR CHF au plus bas. La paire euro franc suisse se renchérie désormais, raisonnablement, suite à différents facteurs, après la publication très attendue des chiffres de l’inflation américaine, et alors que la Banque Nationale Suisse a publié ses pertes. L’institution aurait-elle commencé à échanger ses francs suisses en euros et en devises pour compenser ses 3 milliard de francs suisses de pertes ? 136 milliards de francs suisses de pertes sur les deux dernières années ? Le taux de change exceptionnellement élevé du franc suisse lui permettrait de récupérer une partie de ses réserves utilisées ces dernières années pour maintenir un franc fort et une inflation basse.
Un taux tentant pour convertir des francs en euros
Le volume exceptionnel des transactions de change des particuliers qui, dans les bureaux de change et par le change digital convertissaient leurs francs suisses en euros depuis la fin de l’année passée commence à se tarir. Avant que ne débute la période des payes bien entendu. Un EUR CHF sous la barre des 0.9300 EUR CHF rendait tentante la propension à effectuer des transactions de change au meilleurs taux qui soient. Et qui n’ai jamais été pour l’EUR CHF et l’USD CHF entre autres devises étrangères. La période s’y prêtait. C’est pourquoi nous écrivions à ce propos la semaine passée : « Mais jusqu’à quand »
Le cours du franc suisse contre euro reste cependant très attractif pour voyager ou pour ceux d’entre vous qui convertissent leur salaire mensuellement.
La semaine de l’EUR CHF
Evolution du cours de change de l’EUR CHF
L’EUR CHF est parti de loin. Avec un record de 0.9255 EUR CHF en fin d’année 2023, la paire de devises se maintenait jusqu’à mercredi aux alentours de 0.9300 EUR CHF. Nous l’avions quitté à 0.9305 EUR CHF. A l’heure à laquelle nous écrivons ces lignes, l’EUR CHF se négocie à un cours interbancaire de 0.9350 sur le marché des changes. Avec un plus haut hier, à 19h40, à 0.9374, l’EUR CHF a gagné 70 pips en moyenne sur la semaine écoulée.
Evolution du cours de change de USD CHF
L’USD CHF a lui, malgré quelques soubresauts, montré une plus grande stabilité. La paire de devises n’a elle variée sur la semaine, que de quelques PIPS. A l’heure actuelle, l’USD CHF s’échange à 0.8540 USD CHF, avec un plus haut de la semaine à 0.8555 USD CHF, et un plus bas à 0.8463 USD CHF soit un spread de 90 PIPS, tout comme l’EUR CHF d’ailleurs, mais pas avec le même résultat au final.
Au bilan de la Banque Nationale Suisse : une perte
Quelles implications pour les taux de change du franc suisse ? Le bilan considéré comme raisonnable est donc de 3 milliards de pertes, et ce malgré les efforts consentis pour le sauvetage de Crédit Suisse. L’institution a annoncé que les cantons et la confédération devront pour la deuxième année consécutive se passer de ses subsides. La Banque Nationale Suisse participait activement au budget de ces derniers avant la crise que nous avons récemment traversée. C’est une surprise à terme puisque la BNS tablait sur un bénéfice pour 2023, de près de 4 milliards de francs suisses au vu des cours de son portefeuille de devises étrangère et titres de valeurs mobilières. Les bénéfices des portefeuilles actions et des part libellées en d’autres devises étrangère si elles sont reconverties en francs suisses, ont été effacés par la soudaine montée du franc suisse entre les fêtes de fin d’année. Preuve s’il en était besoin que la BNS n’a joué aucun rôle dans les taux record à la baisse de l’EUR CHF d’il y a 2 semaines.
Le bilan de -3 milliards de francs suisse de cette année est à comparer aux 133 milliards de francs suisses de pertes du bilan précèdent, à ce jour pire bilan de son histoire.
Dans le détail des pertes, les positions en or ont généré 1,7 milliards de francs suisses de bénéfice en valeur absolue.
Mais tous ces chiffres sont tributaires des cours des devises, du franc suisse, et de la valeur des titres détenus sur les places boursières et financières dans lesquelles la BNS a investi des avoirs. Le bilan de la BNS participe néanmoins tout comme le montant total de ses actifs, à l’évaluation du taux de change du franc suisse et à la confiance qu’il génère en tant que devises de réserve.
Autours de nous
L’actualité de la semaine qui ne se résume pas qu’à des échanges de missiles à défaut de change, des menaces de guerre et des crainte d’extension des conflits, a également vu l’arrivée d’un nouveau premier ministre en France nommé par le président Macron. Nous lui souhaitons bonne chance et bon courage pour relever les défis qui touchent notre partenaire et grand voisin.
Gabriel Attal est le plus jeune premier ministre qui ai été nommé depuis la création de l’union latine en 1865. (L’union latine était une sorte d’euro du 19éme siècle qui a vu naitre une monnaie en or commune entre le franc suisse, le franc français, et une pièce italienne nommée elle-même union latine, ainsi qu’une pièce belge et une pièce grecque, toutes cinq de même poids et de même valeur de par leur taux de change). Peut-être me pardonnerez-vous cet écart hors sujet et revenons donc à l’actualité économique et à ses implications sur le taux de change du franc suisse sur les marchés.
Pas envie de rire.
Nous avons évoqué le bilan de la Banque Nationale suisse en déficit. Cela envoie un signal aux marchés qui tradent notre devise. Vous aurez peut-être entendu parler du « GPT store » d’open AI, de l’autorisation de l’ETF spot sur le bitcoin par SEC, autorisé à contrecœur apparemment. De la communication de JP Morgan concernant la dette abyssale des Etats Unis, à l’heure à laquelle le président Joe Biden se débat pour faire voter des crédits basés sur l’emprunt, afin de financer entre autres, des livraisons d’armes. Les attaques et contre-attaques en mer rouge ne semblent pas quant à elles, avoir le moindre effet sur les cours du pétrole. Tout cela n’étant pas très réjouissant, je me pose la question : Quand l’actualité nous fera t’elle rire ?
En attendant :
Un point sur les marchés
Swiss Market Index
Le SMI a marqué la quinzaine avec une tendance haussière sur 6 des 8 dernières séances de cotations. Les géants suisses de la santé ont tiré l’indice à la hausse. Parti de 11190 points lundi à l’ouverture, l’indice phare de la place financière suisse a culminé hier à 9h30 au-dessus de 11310 points. Mais la bourse de Zürich qui a reculé regagne à présent du terrain atteignant 11220 points
On notera la déconfiture de Nestlé qui a commencé la semaine à 98,50 francs suisses et la termine 96,68 francs suisses, malgré un investissement prometteur dans une usine de production au Vietnam. A l’inverse, Kuehne und Nagel qui voit sa notation upgradée par des analystes est recommandée à l’achat,
Lonza progresse de 7,5% sur la semaine, Alcon, qui fabrique la solution pour les lentilles de contact optifree, a également vu sa notation relevée et l’action a progressé de 5,90%, qualifiée d’action anti inflation par des analyses. Sonova prend également 4% sur la semaine, à l’inverse de SICA, lanterne rouge du classement qui perds 6 % sur 5 jours.
Pétrole brut
Les cours du brent, brut en mer du nord, partis du même niveau lors de notre première publication de l’année, ont subi une chute en début de semaine, à 75 dollars, soit 63 francs suisse lundi, mais semblent vouloir terminer les semaines ces temps-ci, sous la barre des 80 dollars. Ou pétrodollars, au choix. Les stocks de gaz sont plein aux 4 cinquièmes en Europe, et la France a pu rouvrir 5 réacteurs nucléaires supplémentaires ce qui met l’Europe à l’abri d’une pénurie face à un hiver qui finira bien au-dessus des normes, malgré un bref épisode de froid cette semaine.
Trouvez-vous les prix à la pompe, stables ? Le baril, lui, a perdu 14% en 3 mois. Les avez-vous ressentis ? En matière de pétrole aussi, « on marche sur des œufs ». La majeure partie du pétrole importé en Europe et en Asie passe par le golfe persique et le détroit de Bab el Mandeb, et les risques géopolitiques sont élevés ces jours-ci. De là à garder son réservoir de carburant plein… Les jours à venir seront décisifs.
OR, cours en francs suisses.
Proportionnel à la situation, économique et géopolitique, le cours de l’or est un bon indicateur de l’ambiance générale. Tout comme le cours du franc suisse ou encore le cours du bitcoin par exemple, la cotation de l’once d’or se maintient près de ses records et en annonce d’autres.
L’once d’or cote 2040 dollars, le kilo d’or pur 999/1000 èmes 56500 francs suisses, et les pièces suisses de 20 francs or et napoléon respectivement 325 et 334 francs suisses. Les détenteurs d’or, sur 1 an ont pu déjouer les effets de l’inflation par la hausse sensible du métal précieux.
Or digital et autres crypto monnaies.
Le maitre mot de la semaine pour les crypto monnaies et notamment le bitcoin, se résume en 3 lettres : ETF. Le gendarme de la bourse américaine a autorisé les ETF Bitcoin cash. Jusque-là, détenir ce type de produit basé en parallèle au cours d’un panier de valeurs, était uniquement autorisé en passant par des contrats à terme. Depuis hier, ce n’est plus le cas et déjà, de nombreux spécialistes incluant l'institut de recherche économique Fundstrat prévoient un cours pouvant atteindre 100.000 à 200000 dollars avant fin 2024.
41000 francs suisses, un cours record depuis 2021
En validant les ETF Bitcoin Cash et 10 autres produits d’investissement, la SEC a libéré à contre cœur les dernières barrières qui donnaient au crypto monnaies une sulfureuse réputation, désormais portées par les plus grands fonds d’investissement, au premier rang desquels, le géant Blackrock. Premier fond d’investissement privé au monde.
Après un pic à 48600 dollars (41400 francs suisses), le bitcoin est retourné sur son cours de l’avant-veille à 45800 dollars soit 39000 francs suisses, conversion au cours du jour. La confiance attendue ne s’est pas traduite dans les faits par une envolée pérenne, mais il sera intéressant de suivre l’évolution du marché.
2600 dollars pour un ETH
L’Ethereum (ETH) a lui atteint 2600 dollars, 2215 francs suisse, après un début de semaine à 2200 $. L’envolée de la deuxième crypto monnaies, dont les rumeurs indiquant qu’elle pourrait à terme remplacer le bitcoin, car plus facile et plus rapide à utiliser a également bénéficié de la certitude que les autorités de régulation américaines n’auraient d’autre choix que de valider les demandes des investisseurs et institutions. Les traders en cryptos monnaies auront réalisé 20% de marge cette semaine pour ceux d’entre eux qui ont tablé sur l’ethereum!
L’année dernière à la même période, avec l’effondrement de l’une des principales plateformes de trading crypto, certains donnaient peu d’avenir aux marchés crypto. Cette semaine, en conséquence de ces évènements, le volume du marché des cryptomonnaies est évalué à 1760 milliards de dollars (1500 milliards de francs suisses) soit autant que la valeur de tous les billets libellés en dollars, en circulation dans le monde.
L’année de tous les possibles, pour l’EUR CHF
Nous commençons donc une année 2024 prometteuse. Une année de tous les possibles. De toutes les menaces, de tous les espoirs. Le franc suisse à la même période il y a un an valait un euro. La conversion de francs suisses en euros n’a jamais été aussi intéressante. Il est difficile de prévoir la direction que va prendre à présent l’EUR CHF car cela dépend d’un équilibre entre la gestion de la banque nationale, un retour hypothétique mais très possible de l’inflation, sur fond de bruits de bottes militaires, et de besoin de valeurs refuges sonantes, trébuchantes et concrètes. Les banques centrales américaines notamment, sont censées ramener leurs taux d’intérêts directeurs à des niveaux supportables pour relancer la croissance, mais veillent au grain.
Déjà, des oiseaux de mauvais augure se font entendre. Ainsi, JP MORGAN, la banque américaine, qui met en garde contre le niveau inssoutenable et ingérable de la dette américaine, à l’heure ou la maison blanche tente d’emprunter avec force pour financer la production d’armes et le soutien de ses alliés en guerre.
JP MORGAN craint une crise financière telle, qu’elle serait insurmontable.
34'000'000'000'000 de dollars. 29000 milliards de francs suisses !
C’est le seuil psychologique franchi il y a peu par la dette des Etats Unis. Psychologique car il correspondrait à 100000 dollars par personne si l’on prend en compte toute la population américaine, soit 226000 francs suisses par contribuable américain. Soit encore plus ou moins la valeur de tous les biens immobiliers appartenant à des particuliers aux Etats Unis. Une dette publique qui dépasse 130% du PIB. Dont 1450 milliards de dollars de dette pour la seule année 2023. C’est le prix à payer pour le financement de la réindustrialisation, du maintien de la puissance militaire, et de la transition vers des énergies renouvelables, et la lutte contre l’inflation. L’administration en place investi vers l’avenir mais mène le pays encore plus au bord du précipice. Un jeu d’équilibrisme sans filet.
Part du remboursement de la dette dans le budget
Le service de la dette pourrait grever le budget de l’Etat au point de devenir insoutenable. Signe inquiétant : On peut se demander si la Chine et les pays du Golfe, qui pratiquent des ventes massives de bons du trésor américain ces jours-ci ne sente pas venir le vent mauvais ? Y croient ils encore. De nombreux économistes tirent la sonnette d’alarme.
L’agence de notation Fitch de concert !
On a fini par s’habituer à l’endettement des Etats Unis, et à ne plus y voir un facteur de risque. L’agence Fitch a dégradé la note des Etats unis en 2023, alors que suite aux plans de soutien lors de la crise de la COVID et aux évènements qui ont suivi, les emprunts se sont multipliés.
Et en Suisse ?
En Suisse, le taux d’endettement est de 17% du PIB. La Suisse a mis en place en 2003 un principe de un frein à l’endettement. Le taux d’endettement de la confédération, des cantons, des assurances, et collectivités est en baisse. Tous ont mis en place des mécanismes similaires au frein à l’endettement ce qui a amené à ce résultat. La dette Suisse représente tout de même 130 milliards de francs suisses, facilement effaçable par exemple, par la réserve de change de la BNS (ce n’est qu’une comparaison, elle ne sert pas à cela), qui se montent à 657 milliards fin 2023.
Le franc suisse, valeur sûre.
On comprend aisément pourquoi le franc suisse est une devise qui inspire confiance à tous ceux qui constituent des réserves de change. La BNS elle-même pratique ce genre de précautions, y compris pour les EUR CHF, mais à contrecœur, pour soutenir les taux de change d’un franc suisse fort.
Mais il n’y a pas que des sujets sérieux dans nos existences, alors concluons
A l’heure de digérer les galettes, nous approchons de l’échéance du 31 janvier. Si vous êtes automobiliste, n’oubliez pas la vignette. Une valeur sure, elle aussi, puisqu’elle vous durera un an. Elle est en vente dans tous les bureaux de change et dans tous les shops du groupe Ben S, au tarif officiel de 40 francs bien sûr.
Toute l’équipe Ben S de la rédaction aura le plaisir de vous retrouver la semaine prochaine, pour un nouveau point sur les cours de change du franc suisse et sur l’évolution de la paire EUR CHF. En atte.ndant nous vous souhaitons un excellent week-end. Attention au verglas si jamais
X.C.