
L’EUR/CHF va-t-il s’envoler ?
Alors que la Banque Centrale Européenne vient d’abaisser ses taux, à dix jours de la décision de politique monétaire de la Banque Nationale Suisse, la paire EUR/CHF est en légère hausse. Le dollar américain face au franc suisse et à l’euro subit les contrecoups de l’incertitude causée par la politique douanière américaine. La BNS, entravée par les menaces et les accusations de manipulation des cours de change du franc suisse par Washington, pourrait fortement faire usage de son seul levier reconnu par l’administration américaine : Des taux d’intérêts négatifs, qui provoqueraient enfin un recul du franc suisse. La BNS trompera-t ’elle le consensus des experts qui tablent sur une baisse des taux à 0% ? C’est une possibilité.
Il n’y a pas que l’EUR/CHF qui est à la fête.
Dans cette perspective, l’euro monte face au franc suisse
Depuis hier soir, une partie d’entre vous fêtent la plus importante des fêtes du calendrier musulman. La bête sacrifiée pour l’occasion est généreusement partagée entre la famille, les voisins, et les indigents. De même, l’agneau Pascal réunira ce lundi les chrétiens qui commémorent la naissance de l’église. Dans notre nouvelle agence de Moillesulaz, nous sacrifions généreusement nos taux de change depuis l’ouverture, et d’ailleurs toute l’équipe de Ben S Solutions de change se joint à moi pour souhaiter de bonnes fêtes à tous ceux de nos clients et collègues qui célèbrent ces évènements, ainsi qu’aux agnostiques qui profiteront d’un repos sans doute mérité.
Mais revenons à nos moutons :
L’heure du change pour le franc suisse.
L’horloge (Suisse) tourne. Bientôt la réunion trimestrielle poussera les cours de change du franc suisse à la hausse ou à la baisse. La plupart des experts bancaires envisagent une baisse à court terme. Donc une hausse de l’EUR/CHF. Pour l’heure, c’était au tour de la BCE hier, de prononcer son verdict.
L’EUR/CHF dans les starting blocks
Madame Lagarde, présidente de la Banque Centrale Européenne a estimé lors de sa conférence de presse que l’Europe est en bonne position pour soutenir les chocs qui se profilent. Les mesures de l’inflation, et de l’inflation sous-jacente sont encourageante et une pause dans les baisses de taux est envisageable, en fonction des évènements. L’inflation désormais sous les 2%, les rendements des dépôts également à 2%, le taux de change de l’euro a peu varié face au franc suisse et au dollar. Madame Lagarde milite pour que dans ces temps troublés de guerre commerciale larvée avec les Etats -Unis, l’euro supplante partiellement le dollar comme devise de réserve, même si personne n’imagine qu’il le remplacera dans les transactions internationales.
Un EUR/CHF trop bas pour la BNS
Le franc suisse reste et demeure surévalué. Le cours de change actuel du franc suisse entraine le pays dans une spirale déflationniste dont la Banque Nationale Suisse peine à l’extraire. Le risque pour la BNS est que cela provoque des flux financiers venus du monde entier, et soutienne son indice nominal global. Cet indice depuis l’arrivée à la maison blanche de Donald Trump a progressé de 4,5%.
Economie ouverte et de taille moyenne, l’économie Suisse est à présent en phase de déflation et l’inflation annuelle a atteint un plus bas de 4 ans. Les prix à la consommation également.
Il est fort probable que face à cet état de fait, la BNS ne réduise ses taux d’intérêts à 0% dès ce mois-ci. Voir à -0,25% pour faire chuter les taux de change du franc suisse face à un panier des principales devises, et relancer les exportations. En tout état de cause, le retour à des taux d’intérêts négatifs qui ont marqué la décennie 2010 semble inévitable. Le rendez-vous est situé au 19 juin
Au plus fort de la crise déflationniste en Suisse, les épargnants détenteurs de dépôts importants s’étaient vu imposer 0,75% de prélèvement par an. Et une fuite de capitaux ainsi qu’une thésaurisation s’en étaient suivi.
Doit-on s’attendre à une baisse du franc suisse dès juin ?
Afin de lutter contre cette situation, la BNS pourrait être tentée d’acheter des devises étrangères ce qui ferait baisser les taux de change du franc suisse et ralentirait ou conjurerait la déflation. La Banque Nationale Suisse dispose de 840 milliards de francs suisses à son bilan. Soit presque l’équivalent des 884 milliards de francs suisses que constitue le PIB de la Suisse. A proportions gardées, rapporté à l’économie suisse, c’est 400% du bilan de la FED, comparé à l’économie américaine.
En cas de succès de sa politique monétaire des taux de change plus faibles du franc suisse permettraient à l’économie suisse d’échapper à la déflation. Rappelons que c’est la faiblesse du billet vert provoquée (et voulue) par Donald Trump, dans un premier temps, qui a amené le franc suisse à se retrouver surcoté face au dollar et à l’euro. La BNS aura du mal à faire baisser les cours de change de sa monnaie, si la situation géopolitique et les problèmes générés par la crise des tarifs douaniers ne trouvent pas une solution rapide. Le franc suisse rassure encore et toujours les investisseurs. Taux négatifs ou pas.
Si la BNS converti des francs
Si la BNS vend des francs suisses, alors que ses réserves de change, d’actions, d’or et d’actifs américains et européens sont déjà considérables, la pression exercée sur les actifs libellés en dollars, en euros, et sur les titres en vue, sera dévastatrice. Il est intéressant de rappeler que la Banque Nationale Suisse reste l’un des 40 principaux actionnaires des 7 plus grandes capitalisations technologiques américaine. Il en va de même pour la zone euro. Les analystes de Barclays rappellent que la BNS a équilibré ses avoirs entre des titres libellés en euros d’un côté, et en dollars et autres devises étrangère de l’autre. Et si la BNS se séparait d’une partie de ses avoirs en dollars à la suite des répercussions de la crise douanière, les conséquences se feraient fortement ressentir. D’autant que l’euro est stable et le dollar chahuté en tous sens.
Forza Suissa
C’est là un puissant levier dans les négociations, alors que la Suisse est dénoncée par l’administration Trump comme un manipulateur de devises. Excèdent commercial, mesures tarifaires de l’administration Trump, la menace est réelle. C’est ce mois-ci, si l’on en croit les analystes d’UBS, que sortira le rapport américain sur « les manipulateurs de devises », dénoncés par Donald Trump. A peu de distance de la décision de politique monétaire de la Banque Nationale Suisse. Ce qui pourrait entraver la marge de manœuvre sur l’influence des cours de change du franc suisse.
D’après F. Pesole d’ING, c’est ce qui a empêché la BNS de peser sur les cours de change du franc suisse en 2025 et d’intervenir massivement sur le marché des changes en convertissant des francs suisses en devises étrangères. La crainte de se voir qualifiée par Washington de « manipulateur de devises » fait peser la menace d’une baisse de taux d’intérêts de 50 points de base !
Ce serait une très mauvaise nouvelle pour les détenteurs de francs suisses. Involontairement, Donald Trump s’est mué en défenseur du pouvoir d’achat des frontaliers qui changent leurs francs suisses en euros. Autrement, il serait facile pour les experts de prédire un cours de change moyen de l’EUR/CHF à l’horizon de juillet compris entre 0.9700EUR/CHF et 0.9800 EUR/CHF. C’est une perspective de plus en plus envisageable pour ces frontaliers qui convertissent leur salaire suisse en euros. Surtout si la BNS décide de passer en territoire négatif. Ce qu’elle a déjà envisagé.
A vos francs suisses, prêts ? Partez !
Peut-être est-il temps de convertir vos francs suisses en euros alors que l’EUR/CHF se maintient encore autour des taux de change les plus élevés de sa moyenne des dernières semaines. L’option des taux d’intérêts négatifs dès ce mois de juin reste plausible. Plutôt qu’une intervention sur le marché des changes. C’est en tout cas l’avis de Mr Pesole, économiste chez ING qui rejoint un tiers des analystes.
Il est intéressant de préciser que la BNS a décliné tout commentaire à ce sujet. Elle pourrait bien créer la surprise, pour secouer les marchés. Il serait alors tactique d’adopter des positions courtes sur le franc suisse, dans une partie d’un portefeuille d’investissement. Il s’agit bien sur d’un pari risqué.
Tout dépendra de la date à laquelle le dit rapport américain sur les manipulations de devises sera publié. Si la Suisse échappe à la liste de surveillance de Washington, les achats de devises étrangères par la BNS pourront supplanter une action extrême sur les taux d’intérêt directeurs et faire baisser les taux de change du franc suisse d’une manière plus efficace et plus pérenne.
La semaine de l’EUR/CHF
Toujours située dans un carcan compris entre 0,9300 EUR/CHF et 0,9400 EUR/CHF, la moyenne des taux de change sur la semaine du franc suisse contre euro est à l’avantage de la monnaie unique. Ce qui ne veut pas dire pour autant que le franc suisse n’est pas lui aussi une monnaie tout à fait unique. La monnaie refuge cotait 0.9325 EUR/CHF il y a 15 jours lorsque nous nous sommes quittés pour une courte pause.
On doit s’attendre à ce que le biais intraday de l’EUR/CHF reste neutre jusqu’à ce qu’une ébauche de la décision de la BNS se dessine ou fuite. La hausse depuis 0,9325 pourrait se poursuivre sous la forme d’une correction vers le bas.
A la hausse, au-delà de 0,9480 EUR/CHF, la résistance des 0,9420 EUR/CHF entrainera un nouveau test vers 0,9500 EUR/CHF. A la baisse, une cassure franche de 0,9330 EUR/CHF entraînerait un nouveau test du plus bas de mai.
A l’instant auquel nous publions ces lignes, et bien après l’établissement du graphique ci-dessus, convertir ses francs suisses en euros au taux de change interbancaire de 0,9385 EUR/CHF. Ce qui prouve que nous n’utilisons que très peu l’intelligence artificielle dans la rédaction de cette analyse. Eventuelles fautes d’orthographe à l’appui.
USD/CHF
Le recul du dollar face à l’euro ces derniers jours vient probablement de la contraction le mois dernier des secteurs des services aux Etats-Unis. Selon Steve Miller, de l’ISM, l’indice des directeurs d’achat n’a pas atteint le niveau de commandes attendu. Les commandes souffrent des incertitudes sur les tarifs douaniers et les directeurs d’achat américains retardent leurs commandes. L’indice des prix payés a lui progressé, de 3,6 points. Un niveau record depuis 2002, du fait des tarifs douaniers. L’impact à long terme reste difficile à estimer mais les entreprises attendent le verdict. Ces facteurs ont contribué à renforcer l’euro face au dollar, et dans une moindre mesure face au franc suisse. La Suisse étant très impliquée dans l’économie américaine.
Avec une faible progression, le dollar a à peine gagné quelques pips sur la semaine mais reste faible, à 0,8238 USD/CHF.
Marchés et commodités influente sur la paire EUR/CHF
Hier, le coup de fil entre Donald Trump et Xi Jin Ping, est passé inaperçu face au différent qui oppose le président américain et le milliardaire Elon Musk sur le budget adopté par le congrès.
Après un violent échange d’amabilités et de menaces, l’action Tesla a cèdé 14%. Le coût de la brouille pour les actionnaires fut tout de même de 140 milliards de dollars de capitalisation.
Le Nasdaq monté de 15300 points en début de semaine a gagné 300 points avant de les reperdre suite à la brouille entre les deux milliardaires au sujet du budget américain. A Wall Street, le Dow Jones reste à des niveaux records, 42300 points, loin des 45000 de cet été cependant.
SMI
Au niveau suisse, Holcim a fait l’aquisition de Langley Concrete Group Inc. Une socièté canadienne.
PARTNERS GROUP prévoit d'acquérir le développeur américain de projets éoliens à grande échelle Powertransitions.
Le taux de chômage en Suisse s’est maintenu à 2,9% selon le SECO. Un chiffre très légèrement supérieur aux statistiques.
Le SMI est à 12380 points. Geberit et novartis se distinguent approchant tous deux 4% pourcents de hausse, Partners Group perds 2,5% sur la semaine. Les mouvements hebdomadaires n’ont pas dégagé de marges ou de pertes significatives pour le reste des valeurs.
Pétrole et hydrocarbures
Les cours du pétrole ont progressé à 65 dollars pour le brent, brut en mer du nord, et 62 pour le WTI américain.
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Nous avions laissé les cours du gaz naturel à 3,32 dollars. Il cote 3.72 dollars le MWh.
Or
Les cours de l’once d’or ont un peu baissé depuis 15 jours mais se maintiennent à 3330 dollars. Le lingot d’un kilo a gagné 2000 francs suisses à 88600 francs suisses. Le vreneli vaut 514 francs suisses. L’or reste une valeur qui dévalue peu et monte sans cesse.
Crypto monnaies
Ce vendredi, le bitcoin vaut 103600 dollars américains. La conversion USD/CHF au taux de change du jour, représente 85000 francs suisses. Le Doge Coin, la monnaie de Elon Musk est en chute libre de 13%. Faut-il y voir un rapport de cause à effet ?
De la stabilité des monnaies
Jadis, les monnaies étaient basées sur l’étalon or ce qui garantissait la stabilité des cours. Ainsi, le premier euro, monnaie unique en or a vu le jour au 19ème siècle avec l’union latine regroupant des pièces de 20 francs or, ou lires or de même poids et de même valeur, reconnues en Suisse, en France, au Bénélux ou en Italie.
L’étalon or empêchait les banques centrales de produire plus de monnaie qu’elles n’avaient d’or en garantie et les empêchaient de faire fonctionner ce que l’on appelle communément la planche à billets. La confiance dans la monnaie était alors à son paroxysme.
L’expansion économique et les conflits n’ont pas permis aux pays concernés de maintenir des réserves équivalentes aux besoins de leurs économies et dès les années 1920 jusqu’aux années 1970, l’étalon or a été délaissé et les volumes des masses monétaires garanties par les états, ainsi que les dettes, se sont envolées.
De la force du franc suisse
Il n’y a pas de valeur autre dans la monnaie fiduciaire et dans le papier monnaie, que celle que les gens lui prêtent, sous le parapluie des états. C’est pourquoi, la défiance montante pousse les banques centrales à acquérir des réserves d’or et de valeurs auxquelles elles peuvent mieux adosser leurs monnaies nationales. Si le public a confiance dans une monnaie, sa valeur est solide. Dans le cas du franc suisse, sa force réside dans la confiance en la gestion des finances de la confédération. Les taux de change des devises reposent aussi sur le pouvoir de la perception qu’en ont les investisseurs. L’offre et la demande font constamment varier les cours de change. Les devises liées à des économies fortes et résilientes, appuyées par ailleurs à des garanties d’actifs, immobilières, ou des capacités de remboursement, par l’impôt notamment, conservent une monnaie forte. C’est le cas de la Suisse qui coche toutes les cases. Les Etats Unis ont fort Knox, et une économie solide pour l’instant. Le dollar reste donc la monnaie de référence pour les transactions internationales. La politique récente du locataire de la Maison Blanche a remis en question très partiellement cet état de fait.
Les pays qui n’ont pas ces garanties à offrir et subissent une forte inflation voient leur devise s’effondrer, leur population utiliser d’autres moyens de paiement comme le dollar américain ou les crypto monnaies. La position internationale de ces pays est alors affaiblie.
Devises étrangères moins courantes et moins courues
Les taux d’intérêt des banques centrales exercent une forte influence sur l’attrait d’une monnaie pour les investisseurs. Des taux élevés attirent les investisseurs et les capitaux jusqu’à un certain point. Si l’économie présente des doutes et si la possibilité de récupérer ses avoirs est en cause, comme c’est le cas de la Russie qui offre de très fort taux d’intérêt pour attirer les capitaux, alors l’effet d’appel d’air est inversé. Des taux d’intérêts extrêmement élevés ont un effet contre-productif.
Si un taux d’intérêt est élevé, la demande en obligation bancaires, en obligations d’état et en épargne booste la valeur de la devise et renforce l’économie. Ainsi, le 10 ans américain qui rapporte 4.3% par an actuellement, s’acquière bien sûr en convertissant des devises étrangères en dollars. Si les emprunts deviennent trop coûteux, les dépenses sont ralenties et sans l’action des banques centrales, l’activité économique périclite. C’est tout le sujet qui agite les marchés, avec le jeu d’équilibrisme des banques centrales actuellement.
L’export est également source de renforcement d’une monnaie. Les exportations suisses par exemple nécessitent de se procurer des francs suisses pour les acquérir, ce qui accroit la demande en francs suisses. La Suisse est un très gros exportateur, comparé à la taille de sa population. L’excellence de la gestion administrative du pays est un gage de stabilité, de même que ses institutions. Il sera difficile à la BNS de relancer les cours de change de l’EUR/CHF.
Que faire à Genève et environs ce week-end ?
Vous pourrez profiter du Geneve Street food Festival sur la plaine de Plainpalais pendant les 10 prochains jours. 60 boutiques vous y attendent. Des DJs en soirée, des aires de jeux pour les enfants et un village au cœur de la ville. Midi, minuit…
Le festival Les Athéennes, classique, jazz, rock. Vous offre tous les styles de la scène internationale et helvétique. Les 7 et 8 juin dès 17h00.
Un autre Repair Café à Dingy St Clair, en France voisine. Sous la conduite de bénévoles, il se tiendra samedi. Apportez vos objets défectueux et faites vous aider de 8h30 à 12h, salle Michel Doche, 85 route de la Blonnière à Dinguy St Clair, 74230.
Nous terminons par l’incontournable Festival Festiléman à Evian. La nature, les saveurs et le patrimoine réunis sur le lac, dans la ville. Des concerts et rythmiques au jazz manouche, nous espérons que vous trouverez votre bonheur.
Voilà pour cette semaine et pour cette quinzaine. Toute l’équipe de la rédaction de Ben S Solutions de change vous souhaite un agréable week-end. Inutile d’arroser les fleurs, le ciel s’en chargera.
X.C.