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La bonne nouvelle qui change la donne ?
Publié le 06 October 2024
Temps de lecture < 17 min.

La bonne nouvelle qui change la donne ?

Vous avez été nombreux à nous rejoindre au salon des frontaliers et nous tenons à vous en remercier.

Bonjour,

Nous avons eu le plaisir d’y rencontrer une partie de notre clientèle et de notre future clientèle, plus motivée que jamais à se positionner sur le marché de l’emploi en Suisse. A cette occasion, Ben S digital change a présenté et comparé avec fierté sa solution de change avec d’autres acteurs du secteur présents sur ce salon.

Nous nous retrouvons comme chaque semaine pour faire le point sur le cours de change de la paire EUR/CHF.

Le franc suisse après son recul brutal il y a 15 jours, s’est repositionné sur un nouvel axe face à l’euro et remonte vers les 0.9620 EUR/CHF. L’actualité économique de la semaine a influée un peu sur ses taux de change.

Le plein bientôt à moins de 100 francs ?

Cette semaine 40, nous amène enfin une bonne nouvelle. Depuis notre dernière publication, le baril de pétrole brut a reculé de 10 dollars pour passer d’un plus haut à 95 dollars le baril à 85 mercredi, avant de remonter légèrement suite à l’annonce des producteurs, soucieux de soutenir les cours du pétrole. Les pays membres de l’OPEP ont déclaré vouloir en conséquence maintenir leur baisse de production de pétrole au minimum jusqu’à la fin de l’année. Soit un déficit de production de 1,3 millions de barils par jour.

A part un plein moins cher à la pompe, quel rapport avec le franc suisse et l’économie ?

Qui dit pétrole cher dit inflation. Et qui dit inflation dit augmentation des taux d’intérêt directeurs des banques centrales, dans le but de réguler l’emballement des prix, et de renforcer les cours de change des monnaies dans la foulée.

Quelles implications pour le franc suisse contre euro

En conséquence, les investisseurs se rassurent face à l’incertitude de politiques monétaires restrictives. Et le spectre d’une crise bancaire majeure semble s’éloigner. Quoi que…

La pression diminue sur l’inflation. Pourtant les bourses continuent à baisser. Encore faudrait-il que d’autres bonnes nouvelles limitent les risques qui portent les marchés à la baisse. La Chine se débat toujours dans les méandres de ses difficultés immobilières avec des entreprises du secteur au bord de la faillite, malgré les efforts des autorités pour ramener la confiance, l’Europe est en panne, ce qui n’augure rien de bon pour l’économie suisse, et le franc suisse résiste à la baisse, régulé par la Banque Nationale Suisse qui ne cache pas sa velléité d’utiliser ses réserves de change pour peser sur les cours de change de l’EUR/CHF et de l’USD/CHF. (700 milliards de francs suisses actuellement).

La semaine du franc suisse.

Le franc suisse contre euro avait chuté il y a deux semaines, comme nous nous en souvenons, suite à la surprise du maintien à 1.75% par la Banque Nationale Suisse, de ses taux directeurs. Au plus haut de la semaine, il a atteint 0,9683EUR/CHF. Il a touché un plus bas à deux reprises cette semaine, à 0.9616EUR/CHF, mardi et jeudi, à 6h00 du matin dans les deux cas. A l’heure à laquelle nous écrivons ces lignes, le taux de change de l’euro se négocie 0.9631 EUR/CHF face au franc suisse, sur le marché des changes. Le dollar a lui, brillé à 0.9227 USD/CHF, avant de redescendre à 0.9130 USD/CHF. La vigueur de l’économie américaine, contrairement à celles de l’Europe et de la Chine, et la chèretée du pétrole ont contribuées à maintenir un dollar fort, mais on observe une baisse du dollar concomitante avec la chute brutale des cours du pétrole en milieu de semaine.

La star des devises

Le franc suisse reste une star, en tête de peloton parmi les devises en portefeuille des institutionnels et des fonds souverains. Le taux de change du franc suisse revient toujours à un niveau compris dans une même fourchette, malgré la période mouvementée qui voit des paires de devises comme l’EUR/CHF ou l’USD/CHF, enchainer les montagnes russes

Le point sur les marchés

Le SMI

Nous avons quitté un Swiss Market index à plus de 11000 points. Nous retrouvons l’indice de la bourse de Zürich un peu au-dessus des 10800 points, avec un recul de 2 % qui suit la tendance des bourses européennes. Des taux obligataires élevés aux Etats Unis qui freinent la prise de risque sur les marchés sont également à l’origine de ces mauvais résultats. La seule bonne nouvelle de la semaine, à savoir, la chute des prix du pétrole, n’a pas suffi à redynamiser les marchés. Seul le Nikeï japonais tient la grande forme. Le cours de change du Yen est si bas face au franc suisse, que les experts estiment qu’il ne peut que remonter.

L’effet des effets d’annonces

L’incertitude règne en attendant les indicateurs de ce jour. Les chiffres du chômage américain vont être déterminants pour la tendance des prochains jours. Les marchés, désorientés cherchent à se raccrocher à la moindre statistique ou au moindre indicateur. Une petite phrase d’un banquier central et les cours vacillent. Plus que jamais en ce moment.

Kevin MacCarthy et la fronde républicaine

Une autre épée de Damoclès pèse sur les marchés. La situation à la chambre des représentants à Washington. Comme au mois de juin, le président Joe Biden a réclamé une rallonge de budget afin d’aider son allié ukrainien et afin de faire passer son budget. Une fois de plus, devant la menace d’un « shutdown », républicains et démocrates se sont disputés jusqu’à la dernière minute pour trouver un accord. Contre une réattribution d’une partie du budget d’aide militaire à l’Ukraine. Mais des partisans de la ligne dure du parti républicain et certains démocrates ont entamé une procédure de destitution du président républicain de la chambre des représentants, et sont parvenus à leurs fins.

Le résultat rend l’accord caduque, et le shut down momentanément évité n’est que repoussé. Et il parait difficile de le remplacer. Le risque étant que les institutions américaines soient paralysées, que les fonctionnaires, policiers, militaires, administrations ne soient plus payées, et que le pays s’arrête de fonctionner. Ce ne serait pas 3% que perdraient alors les bourses. Mais nous n’en sommes pas encore là. Le rendement des obligations du trésor américain, devant les incertitudes de solvabilité atteint presque 5%, un record depuis 2006. Les investisseurs obligataires estimant ces bonds survendus craignent un nouveau palier d’endettement.

Quant à l’Ukraine, elle a tout à perdre, y compris la guerre, si les républicains parviennent à négocier l’arrêt des envois d’armes aux alliés de Washington. L’Europe et ses alliés n’auront pas les moyens de se substituer au rouleau compresseur des Etats Unis.

Les cours du pétrole

Le cours du brut en mer du nord a donc chuté de 10% depuis la semaine dernière. Au grand bonheur à venir des usagers qui sont non pas seulement usagés mais usés par les hausses de carburant. Vous voudrez bien me pardonner ce jeu de mot usant mais la tension sur les prix est exacerbée. Cette baisse rassure les marchés, malgré l’ambiance générale. Le cours du brent, brut en mer du nord, a plongé de 6% dans la seule journée de mercredi, suite à la publication des niveaux de stocks américains par l’agence américaine d’information sur l’énergie. Les marchés à terme ont survendu l’or noir.

A l’heure à laquelle nous rédigeons ces lignes, le cours du baril se maintient aux alentours de 83 dollars, repartant sérieusement à la baisse.

Cours de l’once d’or fin et or de bourse

Actuellement coté 1820 dollars, 1660 francs suisses au cours de change du jour, l’once d’or fin a perdu 200 et quelques dollars depuis la mi-juillet, alors que les marchés action sont en baisse. Mais où est donc passée la valeur refuge éternelle ? Le Kilo se négocie 53400 CHF, (58000 USD au taux de change de ce vendredi), et le vreneli 312 francs suisses, contre 327 au cours actuel, pour son cousin français aux caractéristiques identiques. 10 % de baisse depuis l’été. L’or est redescendu depuis des niveaux supérieurs à 2000 chf l’once. Rappelons que les pièces d’or contiennent 10% d’alliages pour 90% d’or pur. Leur cours est fixé selon le marché de l’offre et de la demande, et non uniquement par rapport au cours de référence du gramme d’or pur. Une pièce, selon son état, vaut généralement plus que la valeur de l’or qu’elle contient. Cela s’appelle la prime. C’est pourquoi il est important lors de l’achat de pièces de s’assurer du bon état de celles-ci. Le problème se pose moins pour des lingots.

Cryptomonnaies

En une semaine, l’or digital a été bien volatile. Nous l’avions laissé à 25500 dollars pour un bitcoin. Le cours du BTC a atteint 27500 dollars en début de semaine, pour se fixer à 27550 actuellement. La capitalisation de l’ensemble des cryptomonnaies est légèrement remontée avec 1.02 trillion de dollars.

Plusieurs banques nationales dont la Banque Nationale Suisse viennent par ailleurs de tester avec succès une monnaie digitale destinée à leurs échanges. L’un des intérêts de l’utilisation des monnaies digitales est qu’elles ne peuvent pas être falsifiées car elles reposent sur une bloc chain.

Les devises

GBP/CHF

La livre sterling, après un pic à 1.14 GBP/CHF, cette année, a conservé une moyenne de fin juillet à aujourd’hui, entre 1.11 et 1.12 GBP/CHF. Les taux d’intérêts de la banque d’Angleterre sont parmi les plus élevés, à 5,25%, et portent le taux de la livre sterling à la hausse. Le cours de la livre sterling est actuellement de 1.1120 GBP/CHF.

JPY/CHF

Le yen japonais en progression sur le mois est passé de 0.60 JPY/CHF à 0.615 pour 100 yens, soit une progression de 2 %. Mais le taux de change de la monnaie nippone a cédé 12% depuis le début de l’année face notamment au franc suisse. La reprise fébrile au Japon a vu l’indice Nikeï progresser ces jours-ci alors que les autres places boursières tendent à reculer sur un mois.

CNY/CHF

Parti d’un cours de 0.14 yuan renminbi pour un franc suisse, un an auparavant, la monnaie chinoise a plongé lentement et régulièrement jusqu’en juillet pour atteindre un taux de change plancher de 0.1188. Depuis la mi-juillet, le CNY/CHF reprend de la vigueur, tout aussi régulièrement, malgré un soubresaut récent et vaut actuellement 0.1267 francs suisses. Considérée comme artificiellement sous-évaluée, la monnaie chinoise pourrait pourtant bien chuter en cas de crise intérieure sévère. Mais nous n’en sommes pas encore là.

USD/CHF

Le dollar, nous l’avions vu, a rattrapé 4% en peu de temps pour se situer à 0.9130 USD/CHF. Son cours de change se maintient à un niveau élevé, et les analystes d’UBS le voient continuer sa progression sur 2024.

EUR/CHF

Quant à l’EUR/CHF, dont le cours est contrôlé artificiellement par la BNS, il stagne. C’est pourquoi lors de sa dernière réunion, la BNS voyant ses objectifs de taux d’inflation atteints, n’a pas touché au taux d’intérêt de la Suisse.

BNS et CHF

Le bilan du troisième trimestre de la Banque nationale Suisse qui vient d’être publié montre que la banque centrale a poursuivi ses ventes de devises pour des montants mensuels de 10 à 20 milliards de francs suisses. Pour la banque UBS, toujours, ces interventions destinées à conserver un franc fort permettent à la BNS de contrôler l’inflation présente et future, en complément de la politique de taux.

L’interventionnisme de la BNS est devenu prépondérant lors de la crise bancaire du début d’année qui avait vu la chute de crédit suisse, à la suite de celle de plusieurs banques américaines. La banque centrale suisse avait injecté des milliards en devises et en francs, sur son stock d’alors plus de 800 milliards, afin de réguler le taux de change du franc suisse et de maitriser l’inflation. Le taux du franc suisse était ainsi passé de plus de 1.0070 EUR/CHF, en janvier, à un cours de change de 0.9500 EUR/CHF en septembre. Si le secteur bancaire suisse dans son ensemble n’était pas résilient, d’autres banques auraient subit le sort de Crédit Suisse.

Mais la gestion des banques suisses rassure toujours, comme la devise suisse elle-même.

Alors que ce matin que viennent quelques inquiétudes d’Angleterre.

Metro Bank reste à quai ?

La « néobanque » britannique se targuait lors de sa création en 2010 de concurrencer les banques traditionnelles en ouvrant le dimanche ou en proposant des gamelles d’eau pour les chiens de ses clients. De fait, certaines banques proposent bien toute une panoplie de produits peu traditionnels pour attirer le chaland tels que de la téléphonie, ou des services divers et variés. A la recherche de 600 millions de livres sterling pour honorer ses obligations et renforcer ses fondamentaux, son action a plongé ces dernières semaines, pour subir hier une perte de 30% en une séance. L’agence Fitch a classé la notation de la banque sous « note négative, à surveiller ». La banque, dont la valorisation dépassait les 3.5 milliards de livres sterling il y a 4 ans ne vaut même plus 100 millions de GBP aujourd’hui.

L’autorité de régulation demande à la banque, avant de l’autoriser à réduire ses fonds propres, une refonte de sa méthode de calcul de prêts hypothécaires résidentiels, et ne lui accorde pas sa confiance quant à la pérennité de son « business model ». La banque cherche également 350 millions de livres, (389 millions de francs suisse au cours du jour) pour faire face à ses dettes et obligations. Peut-être devra t-elle réduire son réseau d’agences ? La hausse des taux d’intérêts lui a permis de renouer avec les bénéfices en début d’année mais lui coute extrêmement cher du fait que ses clients lui demandent de rémunérer leur épargne avec des taux d’intérêts du marché, records. La banque se débat depuis des années pour trouver la rentabilité.

2.7 millions de comptes, et après ?

Deux millions sept cent mille personnes sont clientes de Metro Bank. Chaque client bénéficie d’une garantie de 85000 livres (100000 francs suisse) en cas de défaut de l’établissement, mais elle n’est plus à l’échelle des banques régionales américaines qui ont fait faillite en début d’année.

Pour conclure sous le soleil du week-end

Le risque d’effet domino reste cependant limité. Si la banque venait à disparaitre, 2023 figurerait parmi les années noires pour un secteur qui fait face à des taux d’intérêts records.

Ben S Digital Change, lui, est là et bien là, et vous retrouvera la semaine prochaine pour une nouvelle semaine d’actualité concernant la paire EUR/CHF et son environnement économique. Nous verrons si la banque britannique Metro a tenu le choc, si le baril reste à ses niveaux actuels, et si rien ne vient entraver la santé financière des places boursières.

Prochaine réunion de la BCE le 26 octobre, de la FED le 1 novembre, et de la BNS le 14 décembre, dont les décisions de politique monétaire influeront sur le cours de change de la paire de devises qui nous intéresse, :

l’EUR/CHF.

Nous sommes le vendredi 6 octobre.

Et Bens Digital Change vous souhaites un bon week-end, qui promet d’être ensoleillé avec des nuits fraiches et des températures estivales. Nous nous retrouverons le vendredi 13 octobre, pour un nouveau numéro qui porte chance.

X.C.

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