EUR CHF : médaille d’or pour le franc suisse ?
Bonjour à tous, Après une pause estivale de presque deux mois, nous avons le plaisir de vous retrouver pour notre analyse hebdomadaire de la paire EUR CHF et de l’actualité économique qui l’impact. Les évènements n’ont pas manqué cet été. Nous espérons que vous avez bien profité de ces deux mois de torpeur estivale.
EUR CHF : l’appli des chefs
Nous en profitons pour annoncer en exclusivité l’arrivée prochaine de la toute nouvelle application Ben Shop Change qui apportera une innovation inédite à vos habitudes dans nos bureaux de change à genève !
Avec la nouvelle application Ben Shop and Change à venir, vos opérations de change physique deviendront encore plus rentables. Le change va devenir plus malin et plus innovant. Et de ceux qui auront téléchargé l’application nous pourront dire :
Il a l’appli,
Il a tout compris
Mini séisme pour l’EUR CHF
Mais l’été qui s’étiole est loin d’être terminé. Si les taux de change Ben S apportent le soleil dans votre portefeuille, bien des évènements se sont produits cet été, y compris un mini krach boursier au Japon qui a provoqué un tsunami sur l’indice nikkei, accompagné d’un bond record de la paire EUR CHF lundi 5 aout à 13h00 avec une résistance à 0.9270 EUR CHF, avant qu’une reprise des marchés les jours suivants s’accompagne d’un recul de l’EUR CHF au-delà des 0.9500 EUR CHF.
L’euro a repris un peu de hauteur en milieu de mois avant de céder du terrain cette semaine à un niveau presque aussi spectaculaire, alors que les mouvements des marchés financiers n’ont rien de très inhabituels ces jours-ci.
L’été de tous les dangers
Les soubresauts de l’actualité ont mis à rude épreuve la paire EUR CHF, alors que le monde se passionnait pour les jeux olympiques. Le conflit du proche orient n’en finit pas de faire peser des menaces et de faire pression sur les cours du pétrole qui remontent, et sur les valeurs refuges, telles que l’or et le franc suisse. Les marchés actions, eux, n’en ont que pour Nvidia, la star mondiale IA des valeurs boursières qui fait la pluie et le beau temps sur les places financières, et pour les banques centrales dont les décisions orientent l’humeur des marchés, des financiers et des investisseurs.
Septembre, un mois test pour l’EUR CHF
Les marchés sont dans l’expectative des actions des trois banques centrales qui influencent principalement le cours de la paire EUR CHF. La banque centrale européenne ouvre le bal, le 12 septembre avec une décision plus ou moins annoncée de baisse des taux d’intérêts. De nombreuses banques suisses et de nombreux analystes tablent sur une baisse concomitante des taux de change de l’EUR CHF. Baisse qui, du fait des annonces de l’institution, est peut-être en train de se produire en amont à en croire certains analystes chez UBS.
La FED lui emboite le pas le 18 septembre, alors qu’elle confirmait vendredi son intention d’assouplir sa politique monétaire, tout en restant prudente pour ne pas réitérer le désastre du 5 aout, suite à l’annonce de la Banque Nationale du Japon, qui avait vu la bourse de Tokyo plonger de 13% en une séance, et de mauvais chiffres de l’emploi américain accentuer la tendance. Les places boursières avaient alors perdu plusieurs pourcents en deux séances. Les déclarations de Jerome Powell à Jackson Hole, promettant une baisse des taux d’intérêts sans en préciser l’amplitude ont depuis fait chuter les taux de change du dollar face au franc suisse et à l’euro. Reste une inconnue dans l’équation : L’ampleur des baisses, qui dépendra des chiffres des résultats d’entreprises et ceux de l’inflation qui s’égrènent de séances en séances, semaine après semaines. Les marchés restants pendus aux annonces.
Last but not least
Pour revenir à l’influence sur le cours de l’EUR CHF et de l’USD CHF de ces orientations de politique monétaire, la Banque Nationale Suisse, enfin, le 26 septembre, fermera le bal par sa réunion trimestrielle qui sera déterminante pour le cours de change de l’EUR CHF jusqu’aux fêtes de fin d’année, ou un nouveau rendez-vous sera à suivre de près. Jusque-là, la BNS avait baissé ses taux d’intérêts par deux reprises alors que l’Europe s’était contenté d’un seul round. L’euro s’était alors renforcé face au franc suisse. Le taux de change de l’EUR CHF avait progressé de 1,7% depuis lors. Les taux en zone euro s’échelonnent actuellement de 3,75% à 4,50% contre 1,25% en Suisse.
En septembre, les deux banques centrales devraient baisser leurs taux et maintenir un statut quo, ce qui pourrait dans un premier temps faire remonter le franc suisse, puis le faire baisser quand et si la Banque Nationale Suisse baisse ses taux d’intérêts à son tour. Ce que les pronostics des analystes laissent entendre.
Statut quo pour l’EUR CHF
A terme, sur le mois, l’opération sera neutre pour l’EUR CHF. Mais la Banque Centrale Européenne est attendue sur deux baisses, voire trois d’ici la fin de l’année, et si l’on considère les risques géopolitiques qui s’amoncèlent, le statut de valeur refuge conféré au franc suisse qui a encore fait ses preuves le 5 aout, lors du mini krach, fait que le franc a de grandes chances de terminer l’année encore renforcé. Ceci n’augure rien de bon pour un nombre croissant d’acteurs de l’économie suisse, très axée à l’export.
C’est en tout cas l’opinion des analystes d’UBS qui ne voient pas la BNS réduire ses taux d’intérêts en deçà de 1%, valeur qu’ils expliquent comme étant un taux d’intérêt qu’ils qualifient de : neutre (dixit le pole stratégique d’UBS). Signalons au passage que certains experts, comme ceux de chez Vangard, tablent sur 4 baisses de taux pour la BCE. Ce qui laisserait l’EUR CHF chuter vers ses records. Mais tous les analystes ne s’accordent pas sur ce point ce qui laisse une marge d’erreur pour prévoir le taux de change de l’EUR CHF à l’horizon 2025.
Le franc suisse, bien orienté.
Dans tous les cas, le franc suisse à court terme a l’avantage, y compris par rapport au dollar. Valorisé à sa juste valeur, dans une économie aussi ouverte que l’est celle de la Suisse, qui montre à présent des signes de fragilité dans la balance commerciale, malgré de solides excédents. Les exportations grevées par la vigueur du franc suisse perdurent notamment grâce à des secteurs technologiques de pointe, pharmaceutiques ou de chimie fine moins exposés aux variations des taux de change.
Cet excèdent commercial soutient le cours de change élevé du franc suisse, puisque les entreprises qui exportent, sont payée en devises étrangères et achètent des francs suisses dans des quantités supérieures à celles qui importent et vendent des francs suisses avec de plus faibles sorties de capitaux.
Mais un nombre croissant d’entreprises suisses pâtissent de ce franc suisse fort, et nombre de licenciements et restructurations font leur apparition dans les pages de la presse helvétique.
La semaine de l’EUR CHF
EUR CHF
Nous nous sommes quittés le 28 juin avec un cours de change de l’EUR CHF à 0,9625 EUR CHF. Les banquiers centraux américains devaient rendre leur verdict quant aux baisses de taux annoncées jusqu’à la fin de l’année. Le suspens aura perduré jusqu’à ce vendredi et perdure encore pour l’Europe et la Suisse. Les points pivots du jour, que l’on utilise pour le swing trading sont compris entre 0.9370 EUR CHF et 0.9420 EUR CHF.
Les taux de change moyens de l’EUR CHF sont loin de ceux du début de l’été. Convertir ses francs en euros reste une opération très rentable au vu des cours de change de l’EUR CHF. Entre son record de l’été le 17 juillet à 0,9775 EUR CHF, et son point de résistance le plus bas, le 5 aout à 0.9252 EUR CHF, l’EUR CHF a fait le grand écart. Il a entamé la semaine à 0.9475 EUR CHF avant de monter ce lundi à 0.9528 EUR CHF, puis de rebondir à deux reprises en 24 heures sur une résistance située à 0.9355 EUR CHF.
A l’heure à laquelle nous rédigeons ces lignes, l’EUR CHF se négocie sur le marché des changes à 0.9403 EUR CHF
USD CHF
D’après le docteur Hechler-Faid’herbe et Kiran Kowshik, stratèges au sein du groupe Lombard Odier, le rendement du dollar américain étant plus élevé que ceux des autres principales devises dont les banques centrales ont baissé les taux, celui-ci devrait voir son taux de change s’accroitre. Les marchés des changes ont selon les experts, vendu avec excès le billet vert par rapport à sa valeur réelle. Le franc suisse devrait surperformer la monnaie américaine dans les mois à venir. Ils voient le billet vers à un cours de change de 0.8400 USD CHF d’ici un an. Mais les élections américaines pourraient changer la donne, une accession de D.Trump à la Maison Blanche étant jugée favorable au dollar.
Toujours est-il que les cours de change de l’USD CHF performaient à 0.9000 USD CHF au début de l’été, avant d’entamer une baisse qui amène le dollar au-dessus des 0.8450 USD CHF, en baisse globale. L’indice DXY pondéré sur les cours de change de 12 devises principales a chuté suite à la pondération croissante de la Banque Fédérale Américaine.
A l’heure à laquelle nous écrivons ces lignes, le taux de change de la paire se situe à 0.8483 USD CHF.
Le franc suisse et l’euro sont en léger recul du fait de la progression du dollar américain dopé par de bonnes nouvelles économiques aux USA.
Marchés et commodités
Nvidia a fait l’actualité cette semaine en annonçant ses résultats trimestriels. Les marchés trépignaient d’impatience dans l’attente du verdict. Les spécialistes prédisaient 10% de hausse ou de baisse en fonction de résultats très au-delà des attentes ou juste un peu au niveau espéré. Si les résultats de la première capitalisation mondiale étaient plus élevés que prévu, ils ne l’étaient pas assez pour soutenir un nouvel engouement ce qui a provoqué 6% de baisse dans la foulée. L’entreprise a généré 16 milliards de dollars de bénéfices, soit moitié moins qu’attendu.
Au cas où les résultats ne promettaient plus le retour sur investissement attendu par les marchés, le phare du secteur de l’intelligence artificielle pourrait ne plus motiver les investisseurs à concentrer les flux qui tirent les places financières mondiales au-delà du raisonnable grâce à ces dites valeurs.
Ces pérégrinations n’ont pas empêché le Dow Jones, indice plus traditionnel que le Nasdaq, de battre tous ses records. L’indice américain a atteint 41578 point hier à la mi-séance.
Point noir
Le marché chinois reste, lui, à la peine. La technologique PPD Holdings, maison mère de Temu, le site qui inonde la planète de produits à très bas prix et les mers de containers voit ses marges s’effondrer. Le titre a perdu 30% cette semaine. L’économie chinoise souffre ces dernières années de son secteur immobilier en berne, toujours endetté à hauteur de 10000 milliards de dollars, 71000 milliards de yuan remimbi, soit l’équivalent du tiers de la dette américaine, tout de même. Une épée de Damoclès qui freine la croissance chinoise a à peine plus de 4%. Un chiffre qui nous laisse tout de même songeur. Pékin qui selon Bloomberg, vient de lancer un projet de prêt aux particuliers pour un montant de 5400 milliards de dollars (4575 milliards de francs suisses au taux de change actuel), pour leur permettre de renégocier leurs prêts immobiliers et relancer le secteur.
SMI
Le Swiss Market Index était à 12000 points lorsque nous nous sommes quittés. Il gravite autour des 12400 points actuellement. L’une des valeurs phares de l’été est Sonova holding AG qui rattrape ses niveaux du mois de mai, avec une progression de 10% sur le mois, après un creux de la vague fin juillet. Swiss RE, la société suisse de réassurance bénéficie quant à elle de l’augmentation des valeurs d’investissement, après avoir été impactée par la dégradation des situations géopolitiques, climatiques, les catastrophes naturelles et la pandémie, qui ont impulsé une forte pression haussière sur les taux de réassurance de la décennie. Le groupe a réalisé 2,1 milliard de revenu net au premier semestre. Et le titre gagne 6% en deux mois, 35% depuis le début de l’année. Pendant que Geberit a perdu 4% et UBS 2% au cours des dernières semaines. Novartis enfin a reçu une offre d’achat pour une partie de ses activités qui devraient passer sous le contrôle de l’allemand Siemens.
Energie et hydrocarbures
La remontée des cours du pétrole est due à la réduction de 50% de la production libyenne, dopé par la croissance américaine de 3% qui s’affirme, par les évènements au proche orient qui font craindre des ruptures d’approvisionnements, par les mesures prises par l’Irak qui entend revenir aux accords de réduction de la production de l’OPEP…
On retrouve donc les cours d’avant l’été avec un baril de brut, brent en mer du nord à 79 dollars et le WTI américain à 76 dollars. Les prix à la pompe suivent d’une quinzaine de jours au cas où vous devriez faire le plein.
Cours de l’or
En décembre déjà, nous nous étions appuyé sur les calculs de prévisions de plusieurs analystes dont les calculs situaient l’once d’or vers 2600 dollars à horizon de l’été. L’or en prend le chemin,
A cette date, le métal jaune cote 2520 dollars l’once. Contre 1900 dollars il y a un an. Les pièces ont également pris 20 à 25% avec un cours du kilo d’or fin à 68500 francs suisses, un vreneli qui vaut 400 francs suisses et son cousin français le napoléon à 405 francs. Nous remarquons au passage le bond du souverain Elizabeth de 6%, à 530 francs. Les cours de l’once d’or ont progressé puisque nous nous étions quittés 200 dollars plus bas, mais les valeurs des pièces de monnaie ont à peine varié.
La spécificité des pièces et lingotins consiste dans la prime qui leur est attribué. De près de 2% pour les pièces d’or suisses et françaises, elle grimpe à 13% pour la pièce de 20 dollars or américaine. Ce qui s’signifie que l’on ne vous paiera que 87% de la valeur de bourse pour une pièce d’or américaine que certains marchands pourraient bien vous avoir vendu au prix d’une pièce en bon état. Gare à l’état des pièces lors de l’achat !
Crypto monnaies
Coups de tonnerre chez Binance, la première plateforme d’échanges de cryptos, qui après ses déboires avec la justice américaine est désormais sous le feu d’accusations de la part d’influenceurs, en rapport avec les évènements du proche orient d’après Ray Youssef. Un mouvement de boycott vient de provoquer le retrait de 3 milliards d’investissements de la plateforme. Nous n’avons pas pu vérifier la véracité de ces informations, et Binance a nié formellement ces accusations mais cette campagne met le géant en difficulté.
Le secteur des cryptos traverse une phase de calme, qui pourrait bien être le prélude à une phase de forte volatilité avec la baisse de flux des investissements. Les flux négatifs record se sont accentués tout l’été, le marché des bitcoins ayant atteint une base d’investisseurs plus diversifiés et plus professionnels. Le marché se stabilise après une période de forte volatilité. Les altcoins sont en repli alors que le bitcoin semble bien ancré autour de 60000 dollars. Historiquement cependant, les périodes de calme comme celle-ci ont précédé des périodes de turbulences accrues.
Le bitcoin vaut ce matin 59300 dollars américains (50250 francs suisses au cours de change du jour), contre pas loin des 61000 dollars en fin juin. Mais il ne reste que 2,08 trillions de dollars de capitalisation pour l’ensemble du secteur, contre 2,3 trillions en début d’été. Soit une fuite de plus de 10% des capitaux. Comme on le voit, l’ensemble des altcoins subit cette baisse des investissements.
En Suisse :
Secteur bancaire suisse en grande forme
Les conditions accordées à UBS lors de la reprise de crédit suisse ont permis une plus-value avec un résultat net de 25,5 milliards de francs suisses de résultat net. Selon les estimations de l’AFB, l’association des banquiers suisses, le résultat d’exploitation du secteur bancaire helvétique en progression de 2.9% a atteint soixante et un milliards de francs sur un an. Montant à fortement pondérer du fait des effets mécaniques liés à la reprise de Crédit Suisse. Toujours selon l’association des banquiers suisses, les banques de réseau national ont souffert des taux d’intérêts élevés avec une perte de 0.7% en moyenne sectorielle.
La Suisse préserve sa place de numéro un mondial de la gestion de fortune avec une progression de 5% des actifs sous gestion, pour un montant total de 2200 milliards de francs suisses. Les volumes de crédits ont également progressé malgré les taux élevés. Avec un montant des créances hypothécaire en hausse, supérieur à 1170 milliards de francs suisses.
Seul bémol au tableau, la baisse des volumes de commissions due aux opérations sur titres. Mais les transactions de négoce ont compensé ce recul de 2%.
Le secteur bancaire suisse, se porte bien, et tout spécialement les banques cantonales. Ces bons chiffres maintiennent l’emploi du secteur au niveau des autres secteurs de l’économie suisse, alors même qu’UBS était censé « dégraisser » suite au rachat de CS. Le taux de chômage dans le secteur de la banque est de 2,3% et il a recruté 1,4% d’effectifs supplémentaires cette année.
Le franc Suisse n’en n’inspire que plus confiance, indépendamment des considérations économiques et industrielles.
A faire ce week-end dans le bassin lémanique
Comme tous les mois, le vieux tram de Genève vous transporte ce dimanche dès 13h30 à travers le temps depuis la gare de Lancy jusqu’à la gare de Cornavin. Vous pourrez passer le bonjour de Ben S à Cyril, le composteur de cette rame des années 20. (1920). Vous pourrez également fabriquer des chocolats, vous élancer du haut du Salève. Le Repair Café fait son grand retour, samedi dès 10h. Des techniciens vous aiderons à réparer vos objets du quotidien pour leur redonner une deuxième jeunesse. Et de 16h30 à 18h40, flamenco et initiation à la dance espagnole accompagnée d’un pic nic, à l’Espace guinguette des Jardins de l'Europe à Annecy ce samedi.
FIN
Voilà pour cette rentrée de l’EUR CHF. Il faut retenir les rendez-vous des banques centrales, qui devraient orienter une fois de plus la paire de devises EUR CHF, le risque géopolitique, et l’optimisme des marchés qui repartent globalement à la hausse. Nous aurons le plaisir de nous retrouver la semaine prochaine avec les règles et les cartables, car pour certains, cette rentrée a des odeurs de préaux et de classe.
Bon change à tous et bonne semaine
X.C.