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Une danse pour le couple EUR CHF
Le couple EUR CHF danse, cette semaine de la saint Valentin, comme le feront probablement certains d’entre vous ce soir. La paire de devises qui était relativement stable depuis le début de l’année commence à réagir aux annonces faites en amont de la réunion de la BNS le 20 mars. Ainsi qu’à la perspective d’une paix en Ukraine, malgré les incertitudes concernant les conditions de paix. Avant la guerre en Ukraine et l’inflation galopante qui en a découlé, l’EUR CHF s’échangeait à un taux de change proche de 1,05 francs suisses pour un euro. Alors faut-il dès à présent convertir ses francs suisses en euros ?
Youtube et la St Valentin
Aujourd’hui, vendredi 14 février, est également le 20ème anniversaire de YouTube. Un an plus tard, la plateforme était vendue pour un milliard et demi de francs suisses et capitalise aujourd’hui une valorisation de 200 milliards. Nous sommes ravis de vous retrouver en ce jour particuliers pour beaucoup d’entre vous, et arrosé d’un zest de soleil. L’actualité est riche et les rebondissements toujours dirigés par les actions de Donald Trump, chef d’orchestre mondial qui vient de dégainer des hausses de tarifs douanier contre tout l’univers, mais applicables en avril. Tout au moins l’a-t-il annoncé cette fin de semaine.
Franc suisse à crédit
Nous sommes toujours dans l’attente de la décision de politique monétaire de la Banque Nationale Suisse le mois prochain. D’elle dépendra l’orientation des cours de change du franc suisse pour les mois à venir. Les indices concordent à dire que la BNS va abaisser ses taux, d’une part, parce qu’elle a annoncé ne pas exclure des taux d’intérêts négatifs de son arsenal, et d’autre part, parce que le taux d’inflation toujours en baisse a passé le cap des 0,4% en janvier, ce qui nous ramène loin en arrière dans le temps pour retrouver un taux d’inflation aussi bas en Suisse.
La voie est donc toute tracée, mais les dirigeants de l’institution monétaire suisse n’ont pas fini de nous surprendre. Si le taux de rémunération des avoirs détenus en francs suisses s’effondrait au-delà de 0%, il n’est pas certain que l’engouement pour le franc suisse valeur refuge pourrait permettre à notre devise de maintenir des taux de change comme ceux que nous avons connu ces derniers mois. A moins… (voir l’analyse de Raiffeisen dans les derniers chapitre).
Avis d’expert sur les taux et l’EUR CHF
Selon les experts de Raiffeisen, toujours, la baisse des prix de l’électricité en début d’année a entrainé une décélération de l’inflation bien au-delà des prévisions de la BNS. Déjà, en décembre, la faible inflation avait posé les conditions favorables à une baisse spectaculaire des taux d’intérêts, concomitante avec une baisse des taux de change du franc suisse face aux principales devises. Le président de la BNS, Martin Schlegel, n’a pas annoncé de nouvelles mesures car le scénario déflationniste ne s’est pas produit. L’annonce d’un possible taux d’intérêt à 0% a déjà été pris en compte par de nombreux financiers dans les conditions des hypothèques à taux fixes notamment. Emprunter en Suisse est de moins en moins cher. La relance des investissements de plus en plus facile.
La pause s’impose ?
Mais les banquiers centraux suisses observent l’évolution des taux de change du franc suisse et restent ouverts à toutes les options. Dans la perspective de cours de change raisonnables pour l’économie suisse, l’écart de taux avec la zone euro doit rester important. Si elle envisage des taux d’intérêt négatifs c’est pour éviter que la balance des paiements continue à se détériorer. Cette mesure vise à réduire l'attractivité du franc suisse et à soutenir l'économie nationale.
Une pause dans la politique monétaire de la BNS donnerait un signal aux investisseurs, qui achèteraient en masse des francs suisses avec leurs euros et autres devises. Le taux de change de l’EUR CHF serait alors durablement impacté. Il est improbable, selon Raiffeisen, que la BNS ne puisse se permettre de faire une pause dans le cadre des baisses de taux directeurs tel qu’ils sont pressentis.
EUR CHF et paix : A quand la parité ?
Les taux de change de l’EUR CHF, ces derniers jours se positionnent également sous l’influence de ceux de l’EUR USD. La FED s’est montrée critique lors de l’annonce des chiffres de l’inflation américaine et les chiffres du chômage pourraient bien peser sur sa décision lors de sa prochaine réunion. Contre toute attente, le dollar américain a cédé du terrain face à l’euro ces dernières semaines. Il faut voir dans la progression du franc suisse un lien fort avec la baisse du dollar américain face à l’euro et au franc suisse. Cette semaine, le cours de change de l’euro n’a cessé de monter face au dollar, alors qu’il n’a reculé face au franc qu’à partir de jeudi matin.
Pèle mêle, l’inflation américaine qui repart, est le seul point très négatif de la semaine. Les perspectives de paix en Ukraine, et une pause dans les hausses douanières de Donald Trump, ont permis d’éviter le chaos sur les marchés mais la part d’incertitude a renforcée les cours de change du franc suisse face aux principales devises étrangères et maintenu les cours de l’or vers ses records. Ces évènements contrastés se sont partiellement neutralisés. Pour l’Ukraine, il s’agit du point de vue des marchés d’espoir de paix là ou pour l’inflation, ils font face à du concret.
La paix alliée du taux de change de l’euro
Une paix négociée aurait un effet positif sur l’euro et aiderait en conclusion, la Banque Nationale Suisse à brider le franc fort pour rendre plus attractives les exportations suisses. Une paix s’signifie donc un EUR CHF plus proche de la parité. La paix possible à ses frontières a dopé l’euro avant que le président américain n’annonce l’arrivée des droits de douane en fin de semaine. Le doute reste élevé chez les investisseurs, pour preuve, ce très haut maintient des cours de l’or, et la résistance du franc suisse fort.
La semaine de l’EUR CHF
EUR CHF
Au cours de la semaine écoulée, le franc suisse a donc affiché une relative volatilité face à l'euro. Le taux de change EUR CHF s'établit actuellement là ou nous l’avions quitté. Nous vous parlions la semaine dernière d’une stabilité toute relative et voilà que l’euro a creusé cette semaine un écart de 80 pips au désarroi de ceux qui désiraient convertir leurs francs suisses en euros. Si l’euro s’est apprécié jusqu’en milieu de semaine, la paire de devise a un peu décroché, hier jeudi. Alors qu’elle avait commencé la semaine aux alentours de 0,9393 EUR CHF, la paire EUR CHF, (le couple EUR CHF cette semaine) a atteint jeudi matin avant l’ouverture des marchés son taux de change record de la semaine, butant sur une résistance à 0,9512 EUR CHF. Jeudi, l’euro a cédé à 0.9432 EUR CHF, son minimum hebdomadaire. La paire de devises s’échange depuis aux alentours de 0,9450 EUR CHF.
A l’heure à laquelle nous rédigeons ces lignes, le taux de change de l’EUR CHF est de 0.9441 EUR CHF. Le franc suisse reste une valeur sûre face aux difficultés et aux incertitudes qui plombent l’Europe, mais les dernier évènements géopolitique et l’envolée record des bourse européennes concourent également à freiner l’appréciation dudit franc suisse.
USD CHF
Le dollar quant à lui n’a pas résisté face au franc suisse. Ayant atteint 0.9150 USD CHF mercredi à 15h00, le cours de change de la paire de devises s’est effondré après l’annonce des chiffres de l’inflation américaine et la perspective des accords de paix. Le billet vert a d’abord touché un plus bas à 0,9030, hors des horaires d’ouverture des marchés européens, soit une dégringolade de 120 pips en 24 heures. Actuellement, le taux de change du dollar face au franc suisse se situe aux alentours de 0.9020 USD CHF. Le taux de change du franc suisse reprend des forces à la mi-journée.
Il nous faut préciser que l’EUR USD a lui, progressé également grâce aux commentaires des gouverneurs de la banque centrale européenne, expliquant qu’ils étaient en pleine négociations avec Washington pour tenter d’éviter les droits de douane. Mais les chances d’aboutir sont minces, et l’on a pu observer ces dernières 48 H que les spéculateurs réduisent leurs positions à découvert sur l’EUR CHF. La fin possible de la guerre en Ukraine pourrait avoir un effet positif pour l’économie de l’Europe et pour le taux de change de l’EUR CHF en relançant l’investissement et en allégeant la pression sur les prix de l’énergie. L’euro aurait la part belle d’autant que les exportateurs suisses font pression sur la BNS pour qu’elle régule le taux de change du franc suisse à la baisse.
Cependant pour ING, l’écart entre les taux d’intérêts européens et américains rend difficile un retour des taux de change de l’EUR USD au-delà de 1.0550 EUR USD.
Marchés et commoditées
La semaine de tous les records sur les places financières a mené le SMI aux portes des 13000 points. Le S&P500 a terminé à un cheveu de son record absolu. Le DAX allemand progressait hier de 2,1% à la clôture. Le CAC40 français également. La paix, tout du moins sa perspective, étourdi les places financières. Seuls les hydrocarbures pâtissent de la dite perspective. Tesla qui perdait 13% sur la semaine a repris 6% depuis l’annonce de la rencontre entre Donald Trump et Vladimir Poutine. Nvidia a récupéré 10% sur la semaine dont 3% sur la seule journée d’hier. L’or et le franc suisse devraient baisser en conséquence de ces bonnes nouvelles, mais la prime de risque demeure élevée, signe que les marchés intègrent que les conditions de la paix pourraient être inquiétantes maintient les actifs refuges. Le 10 ans américain reste solide sur ses bases à 4,53%. C’est mieux que la plupart des plans d’épargne.
La première rencontre se fera donc lors de la conférence de Munich. La dernière conférence de Munich avait eu lieu en 1938, et s’était faite sans les principaux intéressés et à leur détriment, avant de déboucher un an plus tard sur la 2ème guerre mondiale. Faut-il n’y voir qu’une coïncidence ? Espérons-le.
Nous noterons pour conclure ce chapitre la performance de l’éditeur de logiciel Applovin, l’éditeur de logiciels de marketing qui signe la plus belle performance du S&P 500 américain avec 22% de progression sur la seule séance de jeudi !
SMI
Du vert, encore du vert, sauf pour Swisscom qui perd 3% sur la semaine suite aux mises à jour des recommandations d’analystes qui estiment le titre surévalué par rapport à ses résultats. En tête du classement, Nestlé progresse de 8% sur la semaine, suivi de Richemont, Geberit, et Kuehne & Nagel qui prennent 5 généreux pourcents. Et 4% pour Sika.
La semaine qui s’achève sur une note d’amour entre les investisseurs et les émetteurs des titres est sans conteste la meilleure de ce début d’année pour la place financière zürichoise.
Marchés pétroliers
Après un début de semaine effréné, les (bonnes ?) nouvelles d’un espoir de paix ont été mauvaises pour les producteurs. Mais la reprise générale, y compris en chine ou le Hang Seng Hongkongais a signé une belle hausse, laisse entrevoir une progression de la consommation. Ponctuée par une bataille de droits de douane entre Pékin et Washington qui pourrait au contraire gripper cette hausse de la consommation. Cette consommation de pétrole brut devrait s’allourdir de 1,1 million de barils par jours supplémentaire pour atteindre 104 millions de barils par jour. En litres, cela représente 16 milliards de litres de pétrole consommés chaque jour , soit 2 litres pour chaque être humain. Ce chiffre, dénué d’intérêt économique me parait à méditer. Pour en revenir à l’actualité, l’OPEP+ a cédé aux pressions de Donald Trump qui pour faire reculer l’inflation veut un pétrole bon marché. Le cartel va donc commencer à augmenter graduellement sa production.
Le baril de Brent en mer du nord côte 75 dollars, et le WTI 71 dollars américains.
A l’inverse, le gaz a augmenté cette semaine à 3,63 dollars le MWh, ce qui tend à démontrer que les potentielles réserves russes ne finiront pas directement sur les marchés occidentaux.
Or
Toujours au-delà des 2900 dollars l’once l’or à 2935 dollar a gagné 1%. Cette valeur de repli joue encore le rôle dévolu pareillement au franc suisse que la BNS s’évertue à faire reculer.
Le lingot d’un kilo côte 85200 francs suisses, le vreneli et le napoléon 475 francs suisses.
Crypto monnaies
Pendant que le prix du lingot avance lentement mais surement, le cours du bitcoin recule d’un pourcent, à 92400 dollars américains, soit 83445 francs suisses ! Le lingot d’or physique a donc rattrapé le « lingot » d’or digital. Mais celui-ci pourrait le laisser sur place dans la course que les analystes de Ben S Solutions de Change ont initié depuis des mois dans nos analyses hebdomadaires. Seul le Ripple (XRP) passé de 2,30 francs suisses à 2.52 en 7 jours affiche fièrement 15% de progression. La crypto monnaie XRP avait dès ses débuts en 2017 servi de monnaie d’échange entre 7 banques, dont HSBC tout de même. Aujourd’hui, de nombreuses autres les ont rejointes. La crypto monnaie en générale est favorisée par la création du DOGE, département d’état dédié aux monnaie numériques, du même nom que la Doge, le altcoin chouchou de Elon Musk.
Une Suisse forte fait un franc suisse fort
La Suisse a mis en place les conditions cadres permettant à ses entreprises de faire efficacement face aux crises, et de continuer à investir dans les dernières innovations pour s’imposer sur les marchés extérieurs. C’est le fruit d’une excellente politique économique et financière. Avec une inflation parfaitement maitrisée à long terme et beaucoup moins élevée en Suisse que dans d’autres pays. L’attractivité du franc suisse est aussi le fruit des succès de l’industrie suisse, grande exportatrice de produits de haute technologie et de qualité mondialement reconnue. Ces exportations sur les marchés internationaux sont réglées en francs suisses et solidifient les cours de change du franc suisse face à ceux des devises étrangères. Leur volume détermine également la demande en francs suisses, infiniment plus par exemple, que les volumes de change des 230000 frontaliers qui convertissent leurs francs suisses en euros.
Opinion d’un expert sur le franc suisse
Selon Domagoj Arapovic, économiste en chef chez Raiffeisen, le franc suisse continuera à être une monnaie très recherchée. Mais il explique que la Suisse dépendant énormément du libre-échange, alors que son économie est ouverte au monde, pourrait bien pâtir du protectionnisme qui se fait jour un peu partout.
Néanmoins, le pays est stable, politiquement, juridiquement, et économiquement, mieux géré et dirigé que beaucoup d’autres pays, ce qui surenchérie sur l’attractivité du franc suisse. Il s’apprécie régulièrement depuis ces dernières années, et devrait, selon l’économiste, continuer sur le long terme, et à chaque soubresaut économique ou géopolitique. Le franc suisse fort est l’image de la santé du pays et de sa réputation. Le franc suisse est perçu comme étant une monnaie sûre et stable.
A faire à Genève et environs ce week-end
La St Valentin de cap loisir : Samedi 15 février, le lendemain donc, organise depuis un quart de siècle une soirée sur le thème de l’amour et de la sexualité. A 17 heures, la parade partira de la rue Jean-Louis Hugon 5 pour se diriger vers le pavillon ADC où auront lieu la soirée dansante après 21h30 après les festivités.
Sans oublier le festival antigel qui se déroule dans toute la ville de Genève et mélange concerts et DJs.
En France voisine, à Thonon les Bains, le repas et les fêtes du duché de Savoie se tiendrons autour d’une tartiflette accompagnée d’une ambiance folklorique.
Chapitre qui me vaudra d’être chapitré*
Si vous vivez retiré du monde que vous n’avez pas lu l’article précèdent, ni le début, et que vous ne suivez pas l’actualité, n’oubliez pas la St Valentin. C’est aujourd’hui. Et pour l’occasion, une association de fleuristes à Paris (c’est un peu loin) a pensé aux amoureux : 1 Bouquet acheté, un bouquet offert. Leur slogan : N’oubliez pas votre maitresse. Choquant, non ?
Après cette conclusion qui me vaut le regard désapprobateur de mes collègues, toute l’équipe de la rédaction de Ben S Solution de Change se joint à moi pour vous souhaiter un excellent week-end. Nous nous retrouverons vendredi prochain.
X.C.
*Cette plaisanterie de mauvais gout est de ma seule responsabilité et n’engage pas notre groupe. X.C.