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Crédit Suisse à crédit
Publié le 17 March 2023
Temps de lecture < 12 min.

Crédit Suisse à crédit

Nous nous sommes quittés dans un monde économique secoué mais plus stable la semaine dernière, jusqu’à jeudi dernier.

Bonjour à tous,

Aujourd’hui, à l’heure à laquelle nous rédigeons ce bulletin hebdomadaire, le euro contre franc suisse cote 0.9860 EUR CHF Avec un plus bas à 0.9708 EUR CHF à 15h30 ce mercredi 15 mars, et un plus haut à 0.9878 EUR CHF, le même jour à 22h00, l’EUR CHF a réalisé une semaine de performances qui ont ravi les traders avisés. A cette heure, l’action Crédit suisse cote 1,92 CHF, en baisse de 5%. Sans doute des prises de bénéfices… UBS est à 17,45CHF, en légère hausse . Les autres bancaires européenne se maintiennent à 53,40 pour la BNP, 9.60 pour la Deutsche Bank, toutes en hausse.

Pour ce qui est des fondamentaux :

Le baril de brut, Brent en mer du nord, s’est replié de 10% en une semaine ! A 75 dollars le baril. L’once d’or qui a momentanément profité de la situation de cette semaine, passé de 1887 USD mercredi matin, à 1936 USD mercredi soir, se maintient au-dessus des 1900 USD ce vendredi, à 1931 dollars. Le SMI à Zürich, passé, lui, sous les 10500 points mercredi, est stabilisé aux alentours des 10750 aujourd’hui.

Quant au Bitcoin, la crypto monnaie, a semblé insensible à la crise bancaire de cette semaine, conservant son cap, et franchissant aujourd’hui le niveau des 26000 USD, soit 24100 CHF, (24400EUR). Elle semble bien remise des menaces qui pesaient sur le secteur.

L’ouragan vient de Suisse

Les avoirs sur nos comptes bancaires sont-ils menacés ?

SIlvergate, SVB, Signature Bank, Crédit Suisse, et après ? Cela n’a échappé à personne cette semaine. Un vent de panique s’est emparé du monde de la finance. Si certains s’affolent ou s’inquiètent, d’autres sont confiants dans la solidité du système qui a été consolidé après la crise financière des subprimes.

C’est sur fond de faillites bancaires américaines que nous avons rédigé notre dernier bulletin hebdomadaire sur l’EUR CHF.

La désormais célèbre banque SVB, suivi de Signature Bank, banques régionales américaines, se sont effondrées, quinze jours après la chute de la banque Silvergate, plus investie, elle, dans les cryptomonnaies.

Provoquants des remous et des inquiétudes boursières de contagion régionale et mondiales jusqu’à ce que le pouvoir américain rassure les marchés : 173 milliards de dollars ont été injectés ou récupéré, pour rembourser 96% des avoirs des clients, de SVB, 16ème plus grosse banque américaine ! Et, tout de même, à concurrence de 250000 dollars par client.

Rappelons qu’en Suisse et en Europe, les sommes garanties par les autorités, et les fonds de garantie bancaire sur nos comptes, sont de 100000 CHF en Suisse, ou 100000 EUR dans la plupart des pays européens. Généralement par compte et par banque.

A l’ouest rien de nouveau !

Si en fait : Pour finir rassurer les marchés, 11 banques américaines ont injectés hier30 milliard de dollars, pour renflouer la First Republic Bank, à son tour prête à sombrer.

Cette semaine :

Il n’y avait plus de raisons de présager d’une telle tempête sur les marchés boursiers cette semaine. Pourtant nous évoquions déjà les conséquences des faillites des banques régionales américaines, Silicon Valley Bank, et Signature Bank vendredi dernier. First Republic en passe de l’être. Les deux premières avaient été fermée par le régulateur américain des marchés, qui avait promis de rembourser dès ce lundi, tous les épargnants. Ainsi, la contagion semblait évitée. D’autant qu’en Europe, le ratio entre les dépôts et les avoirs des banques, d’une part, et leurs investissements et placements d’autre part, est plus sévère, depuis la crise des subprimes.

Crédit Suisse ou débit suisse ? Soyons francs !

C’est de Suisse, et d’un géant d’un tout autre gabarit qu’est venu l’ouragan. Ce mercredi. La deuxième banque du pays dont le nom est tout un symbole. Remet en question la confiance qu’on lui porte depuis 1856 !

Et voilà que sur un commentaire de sa (désormais) principale actionnaire, qui détient 9,8% du capital de la banque, les craintes concernant une faillite du Crédit Suisse ressurgissent et secouent la planète boursière et financière ! Le président de la banque Nationale Saoudienne Amar Al Khudairi a expliqué qu’au regard des règles de la FINMA, l’autorité Suisse de régulation et de surveillance des marchés financiers, et de la loi Suisse : que les actionnaires qui détiennent plus de 10% du capital d’une grande banque, doivent apporter la «la garantie que leur influence n'est pas susceptible d'être exercée au détriment d'une gestion prudente et saine de la banque».  Or le dirigeant dont la banque a fait l’acquisition de ces parts l’année dernière, sauvant celle-ci au bord du gouffre, a annoncé pour ces raisons son refus de toute acquisition d’actions supplémentaires

Le Crédit Suisse étant actuellement considéré comme le maillon faible du secteur bancaire en Europe, après avoir annoncé une perte de 7 milliards en février, après avoir accumulé les « affaires » et les revers, l’action a plongé de 2.26CHF à 1.59CHF, mercredi, pour récupérer son cours de croisière aux alentours de 2CHF depuis l’annonce de la BNS. (voir plus loin)

Conséquence sur l’EUR CHF

Avec un franc suisse qui tournais autour de son pivot, la parité, nous étions en terrain connu. Un peu plus d’un franc pour un euro, avec un bref maximum en janvier à 1.0098 EUR CHF, et des minimas atteignant lentement les 0.9850 EUR CHF, le franc s’était stabilisé vers les 0.9900, et en dessous de la parité. Sur les derniers mois.

Une tempête, et le franc s’envole.

C’est pourtant dans le pays de la valeur monétaire refuge, le CHF, que s’est produite la principale secousse. Et au lieu de faire chuter le CHF, cette mésaventure de Crédit Suisse a « boosté » le franc suisse, comme toutes les valeurs refuge en période de crise.

Les pompiers centraux suisses.

La BNS, elle, a injecté 50 milliards de francs de prêt au crédit Suisse, provoquant mercredi une remontée de l’EUR CHF, de 0.9710 EUR CHF, à 0.9890 EUR CHF, aussi rapidement qu’il venait de chuter. Répondant ainsi promptement aux appels venus de toutes parts. Mais pas sans conditions !

L’action Crédit Suisse qui cotait 17 CHF il n’y a pas si longtemps, a fleurté avec les un francs cinquante, mercredi, avant de remonter à 2 francs hier jeudi, suite à cette intervention. De nombreuses bancaires européennes, plus sainement gérées, ont également vu leurs cours chuter, tel que les géants Société Générale et BNP, en France, perdants respectivement 12% et 11,% en une séance. -9% pour la deutsche bank. Par crainte de la contagion. Mais les bourses n’ont que peu dévissées : -2 à Zürich, -3 à Paris, avant de se stabiliser. Hier, jeudi, après que plusieurs banques américaines aient décidé de secourir la First Republic Bank, La Bourse de New York a terminé par une hausse, influée par le net rebond du secteur financier. +1.17%, à 32246 points.

La question qui demeure après tout cela est de savoir :

Quand la, ou les prochaines banques seront-elles en défaut ?

Des pompiers centraux pyromanes ?

Les marchés guettaient fébrilement la décision de la Banque Centrale Européenne, en pleine tourmente financière. Alors que la résilience de nombreuses banques et institutions financières comme le Crédit Suisse, posait problème ces jours-ci, alors que les experts financiers s’interrogeaient sur ce qu’allaient décider les banques centrales, Christine Lagarde, présidente de la BCE, est restée inflexible. Et ce malgré les risques de faillites bancaires en cascade. Comme la Banque Nationale Suisse, la BCE ambitionne de ramener l’inflation à 2%. Elle a encore bien du chemin à parcourir.

Est cependant une décision lourde de conséquences en pleine tourmente boursière et financière, alors que la veille, certaines banques ont vu leurs cours en bourse dévisser de pourcentages à deux chiffres ? Ou un risque calculé ?

La décision de politique monétaire de la BCE était attendue par les marchés et les analystes. Certaines institutions financières tel que le Crédit Suisse suscitaient des inquiétudes ces jours-ci. Si la BCE a cessé d’affirmer qu’elle continuerait à relever ses trois taux de base dans l’immédiat, elle orientera ses prochaines décisions en fonction de «l'évaluation des perspectives d'inflation», et tout particulièrement l'inflation prix d'énergie mis à part, d’après le communiqué de Christine Lagarde, hier.

La banquière centrale affirme que la BCE «a encore du chemin à parcourir» avec les hausses des taux de cette année. «Notre détermination est intacte» et nous voulons «ramener l'inflation à notre cible de 2% à moyen terme», déclarait-elle hier à la presse. L'inflation «devrait cependant s'établir à 5,3% environ en 2023, 2,9% en 2024 et 2,1% en 2025» selon le banquier central. Tandis que les taux directeurs sont établis à 3% pour les facilitées de dépôt, 3.5% pour les opérations principales de refinancement, et 3.75% pour les facilités de prêt marginal.

Pour Christine Lagarde,

Bon nombre d’entreprises ont profités de la situation inflationniste pour gonfler leurs marges, allant au-delà du renchérissement réel, accélérant ainsi le processus réel initial de hausse des prix. Ces entreprises ont ainsi « imposés une taxe sur les ménages ! » Elle appelle les gouvernements de la zone Euro, à cesser de soutenir les ménages et les entreprises face à l’inflation, pour ne plus encourager ces pratiques.

Ce problème ne s’est pas posé en Suisse, ou l’interventionnisme n’est pas une composante de la politique monétaire. Les entreprises et les particuliers se sont débrouillés seuls, et l’économie s’en porte très bien. Même si certains auraient bien eu besoin d’un petit coup de main, et voient d’un œil résigné le coup de main de 50 milliards dont a bénéficié la banque aux deux voiles. Mais sans lequel, elle aurait peut-être cassé son mat dans la tempête de cette semaine. Il aurait alors fallu beaucoup de gilets de sauvetage

Les investisseurs sont désormais suspendus à la décision de la FED, qui devait relever ses taux, mais va probablement éviter de jeter de l’huile sur le feu avec un secteur bancaire fragilisé. 0% ? 0,25% ? 0.50 ?? la politique monétaire va elle permettre de lutter contre l'inflation sans mettre en péril la dynamique économique et sans anéantir un pan du secteur bancaire biberonné à l'argent gratuit ?

Nous nous retrouverons donc vendredi prochain. Souhaitons que d’ici là, d’autres banques ne rendent pas l’âme

X.C.

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