87 milliards de francs suisses, en grosses et en petites coupures
Nous nous sommes quittés la semaine passée, avec une paire euro contre franc suisse, qui s’échangeait à 0.9822.
Bien qu’amorçant une tendance à la baisse, jusqu’à un taux de 0.9783 EUR/CHF en début de semaine, puis une nouvelle hausse jeudi, de presque 100 pips au-dessus, ces variations gardent un franc suisse stable sur la semaine, autour d’un cours pivot, dont le support est à peine supérieur à celui de la semaine passée.
Un point hebdomadaire sur la paire Euro vs CHF
Pour l’heure, à l’instant auquel nous écrivons ces lignes, le franc suisse s’échange à 0.9840 contre un euro. Il a atteint un plus bas à 0.9778 EUR CHF, ce mardi 25 avril à 8h30, et un plus haut à 0.9877 EUR CHF, hier, 27 avril à 14h50. Le franc suisse contre dollar se positionne actuellement à 0.8960, contre un plus haut à 0.8972 USD CHF, hier à 13H20, et un plus bas à 0.8866, la veille à 13h30. Un écart de 100 pips en 24h. Le franc suisse reste très fort face au dollar et à l’euro. Un niveau qu’il maintient sous la parité face au premier partenaire commercial de la Suisse, depuis presque un an.
Les taux de change EUR CHF autour de 0.9850
Comme un aimant attire des électrons, le franc suisse et l’euro cohabitent. Le cours pivot s’étiole au-dessus des 0.9850 EUR CHF, faisant le bonheur de certains traders qui savent plus ou moins où va le franc suisse. La Banque Nationale Suisse a-t-elle fixée le franc suisse dans ces parages ? Elle en a les moyens et ne se cache pas d’en faire usage.
Planche à billets et gros bénéfices
Des bénéfices en perspective ?
Alors que la BNS annonce un bénéfice de 27 milliards de francs suisses au premier trimestre, bénéfice dû pour la majeure partie à des différentiels de valeur conjoncturels, telle que la hausse de la valeur de ses stocks d’or par exemple, du fait de l’augmentation de 10% du prix de l’once, le franc suisse a reculé de 40 pips, mercredi avant de progresser régulièrement jusqu’à 0.9875,dans la journée de jeudi. La BNS reste dans ses objectifs de cours, toujours bien en dessous de la parité. Son objectif annoncé étant de fixer l’inflation à 2%, le cours du franc suisse tient toujours une bonne place dans son arsenal financier. Ce bénéfice est en tout cas une bonne nouvelle. Si le bénéfice de la BNS se maintient, la répartition au bénéfice des finances des cantons et de la confédération auxquels la BNS reverse une partie de ses résultats annuels sera garantie.
La BNS qui a émis à ce jour pour 87 milliards de francs suisses en billets de banque.
Ce montant émis en toutes coupures a doublé en quinze ans.
Les Suisses gardent une appétence certaine pour les espèces et l’argent liquide. Si l’on rapporte cette somme aux 8 millions et demi d’habitants que compte le pays, chaque Suisse disposerait en théorie dans son portefeuille, de 10’000 francs suisses. C’est évidemment une moyenne qui ne correspond pas à la réalité. Chaque suisse n’a malheureusement pas 10’000 CHF dans son portefeuille, ou en réserve. Mais il y a une partie de ces montants qui sont conservés comme valeur de réserve.
Les billets de 1000 chf représentent cependant 61% du total des billets en circulation, contre 15% pour les 200 CHF et de même, pour les 100 CHF. Les crises financières notamment ont renforcé le besoin ressenti de détenir une valeur de réserve en liquidités. Le cours du franc suisse inspire confiance du fait de l’assise financière et la bonne gestion de la banque nationale.
Les Suisses plus libres et moins contrôlés
D’autre part, la Suisse est l’un des seuls pays d’Europe à ne pas imposer de limite basse au paiement en espèce. La limite de paiement en espèces est de 100'000 CHF. Soit 100 fois plus qu’en France ou en Espagne par exemple, ou la limite légale pour dépenser ses espèces est de 1000 EUR soit presque 1000 CHF. La suisse est pourtant très avancée en matière de dématérialisation, et la digitalisation. Le digital et la carte de crédit tiennent cependant comme ailleurs la première place.
Situation des marchés le 28 avril 2023 au matin :
Le Swiss Market Index,
Après un plus haut à 11500 points mardi, se tasse vers les 11400 à mi-journée. L’indice de la bourse de Zürich pâtit des doutes sur le nouveau risque de crise financière. Mais le franc suisse ne semble pas impacté par ces craintes puisqu’il se maintient dans une moyenne basse sur la semaine.
Le baril de pétrole brut en mer du nord
S’échange aujourd’hui à 79 dollars le baril ( 70 CHF), se contractant de 5% par rapport à notre dernier bulletin hebdomadaire. Les doutes émis sur la solidité des banques américaines cette semaine, ont provoqués un creux dans la vague.
L’once d’or
Le métal jaune qui avait pris des couleurs se maintient juste sous le seuil des 2000 usd à 1985 usd (1775 CHF au cours du jour). Le Vréneli, 20 francs suisses cote à 354 chf, et la barre de 1 kilo se replie à 57’000 CHF. Il suit cette semaine en parallèle le cours du franc suisse, comme indexé sur les craintes et les regains d’espoir des marchés.
Le bitcoin et autres cryptomonnaies,
Le bitcoin se regonfle à 29’240 dollars soit 26’200 CHF. La capitalisation totale des cryptomonnaies remonte vers les 1.2 trillons, soit 1200 milliards de dollars.
Nouveaux risques de faillites bancaires: du carburant pour le franc suisse ?
Dans le même temps, alors que de nouvelles craintes de défauts et de faillites bancaires se font jour : La First Republic Bank aux USA, a perdu 90% de sa valeur boursière en 15 jours. Son pronostic vital semble engagé.
Crédit Suisse, lui, en attente de sa fusion avec UBS a subi une nouvelle perte de 1,3 milliards au premier trimestre, soit 600 millions de plus qu’attendu. Et ce, sans parler des retraits des clients de la banque en devenir, s’élevant à un montant de 61 milliards de francs suisses. Malgré la fusion et les garanties apportées par la confédération et la BNS.
Pour tout renseignement sur ces craintes bancaires éventuelles :
https://www.esisuisse.ch/fr/garantie-des-depots/reponses-a-vos-questions-faq
L’Etat devait-il intervenir ?
L’économiste Myret Zaki a affirmé sur l’antenne de la RTS que lorsque l’on laisse une banque faire faillite, on immunise le secteur. Et d’ajouter que l’on ne doit pas empêcher la faillite d’une banque. De sorte que les conséquences à long terme seront telles qu’elles immuniseront le secteur tout entier. D’après l’économiste, le sauvetage de Crédit Suisse serait un mauvais calcul à long terme de la part des autorités.
Tout ou trop pour sauver les banques !
Elle estime que l’utilisation des fonds publics pour de telles interventions, « ruinera à terme notre type de civilisation » :
L’économiste énonçait les risques d’un tel système qui sauve les banques, alors que les états, en déficit chroniques pour la plupart, ne parviennent plus à financer les politiques publiques, les rentes de retraite, les effets de l’inflation, à fixer le taux minimal du deuxième pilier, et le niveau de financement des aides sociales.
Selon elle, l’état doit choisir entre, venir en aide à la finance, et risquer la banqueroute, ou maintenir prestations et sécuriser les intérêts de la population.
Mais la garantie s’applique, théoriquement…
Rappelons qu’en cas de faillite, les comptes des particuliers sont garantis à hauteur de 100’000 francs suisses par banque et par personne. La question se pose alors. Qu’est ce qui aurait couté plus cher ? Une faillite, avec le remboursement de ce qu’il reste des 1250 milliards de francs suisses, de la masse sous gestion chez Crédit Suisse, ou les 259 milliards de francs suisses engagés par le conseil fédéral et la banque nationale suisse ?
Pour l’heure, de l’autre côté de l’atlantique, la confiance se mêle au doute.
Comme nous l’avons vu plus haut, la First Republic Bank, la banque américaine en difficulté, sera probablement sauvée de la faillite par une nouvelle intervention commune d’un groupe de banques, et des autorités qui ont prouvé qu’elles s’emploient à éviter la contagion.
Nous serons bientôt fixés sur son sort, et sur les conséquences inévitables
Pour conclure
Réunion de la FOMC (banque fédérale américaine), et de la BCE (banque centrale européenne)
Aujourd’hui se réunit la Banque Centrale du Japon.
Mais ce sera la semaine prochaine qu’il faudra s’attendre à des remous sur les marchés, avec la réunion de deux grandes banques centrales, La Fed, outre atlantique, et la BCE. Respectivement les 3 et 4 mai. Les décisions prises par ces deux banques centrales ne manqueront pas d’avoir des effets notoires sur les taux de change de la paire CHF EUR. Elles devront choisir entre risque de défauts bancaires des établissements les plus exposés et lutte contre l’inflation.
Quelles qu’en soient les conséquences, les bureaux de change Ben S. et la plateforme digitale Ben S. Digital Change feront en sorte de vous en faire profiter, avec les taux de change les plus attractifs.
X.C.