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La rentrée de l’euro CHF

La rentrée de l’euro CHF

Newsletter du 25 Août 2023

Bonjour à tous.

L’équipe rédactionnelle de Ben S. Digital Change est ravie de vous retrouver pour cette rentrée torride, que l’on nous promet arrosée pour les jours à venir.

Beaucoup d’entre vous nous rejoignent bronzés et en pleine forme, comme nos taux, après des vacances délectables et mérités. A l’heure de préparer la rentrée, de se motiver et de motiver les plus petits, ils redécouvrent un cours de l’euro franc suisse lui aussi en pleine forme, qui se retrouve approximativement au-dessus de ses niveaux de débuts de mois, après une hausse de l’euro à la mi-août.

Sans l’odeur des embruns, ni le clapotis reposant, les vagues et les courbes de l’EUR/CHF ont bercé l’été, sans prendre de grandes vacances.

Grandes chaleurs ou douche froide ?

En aout, la température monte, le franc Suisse aussi. Selon Christopher Dembik, analyste chez Saxo Bank, Le contexte économique maintient l’EUR/CHF à la baisse. L’économiste estime qu’un point bas autours des 0.9410 EUR/CHF, devrait ponctuer cette fin d’été. Pour le citer, le différentiel de taux et le risque géopolitique sont habituellement les deux principaux marqueurs du franc. L’année 2023 ne déroge pas à la règle. Pour l’instant, le risque géopolitique est réduit.

Les taux de l’Euro CHF se maintiennent donc toujours très en dessous de la parité, au gré des évènements macro-économiques et des risques géopolitiques susmentionnés, des outils de gestion de l’inflation et des actions de la BNS. Et surtout, des risques latents sur les marchés (dette intérieure immobilière chinoise et résultats décevant de l’économie de la deuxième puissance économique mondiale).

En aout, l’euro s’encroute :

Le mois d’aout a vu le franc suisse parti d’un taux de change de 0.9580 EUR/CHF à son plus bas le le 1er juillet, monter au plus haut le 2 aout à 0.9643 EUR/CHF, puis redescendre à 0.9570, le 3 aout, avant d’atteindre 0.9642 EUR/CHF le 11 aout. Il a ensuite plongé le 17 aout à 0.9548 francs pour un euro, et est remonté le temps d’un week end à la marge des 0.9600 EUR/CHF, pour replonger mercredi à 0.9517. L’euro vaut actuellement, 0.9560 EUR/CHF.

La confédération sur des bases solides

Si la monnaie suisse se porte bien, qu’en est-il de ses bases, de l’état des finances de la confédération, et des entreprises du pays ?

Les finances de la confédération que l’on craignait déficitaires, ne se portent pas si mal, l’aide prévu pour le sauvetage du secteur énergétique n’ayant pas été nécessaire en 2022.

Le Fédéral table sur un déficit d’un milliard et demi de francs suisses, au lieu des cinq milliards prévus cette année selon les premières estimations.

Comme nous l’avions indiqué dans une parution de début d’année, les 132 milliards de francs de perte de la BNS qui habituellement reversaient des subsides aux cantons et à l’Etat, amènent un manque à gagner de deux milliards pour la confédération, sans quoi il n’y aurait pas eu de déficit. C’est le cout de la politique de la Banque Nationale Suisse avec pour but de maintenir un franc fort pour lutter contre l’inflation.

Ça ne va pas bien pour tous le monde

A contrario, à part les secteurs de l’horlogerie, et des laboratoires, le secteur privé suisse se porte moins bien que prévu, avec un ralentissement patent dans le secteur de la construction.

Toujours stable au début de l’année, la diminution des commandes de bati fait craindre des mois difficiles selon la société suisse des entrepreneurs. Pourtant, jusqu'à maintenant, autant dans le bâtiment que dans le génie civil, l’activité et l’emploi restent élevés.

Cela s’explique d’après la SSE par l’augmentation des taux d’intérêt, l’inflation qui touche les matières premières et la mauvaise conjoncture globale. Les experts de Crédit Suisse, qui tablent sur une augmentation des taux d’intérêt, de 1.75% à 2 %, en septembre, craignent que cela n’impacte le secteur immobilier dans la foulée.

Il n’en va apparemment pas de même de l’autre côté de l’atlantique ou Jérôme Powell évoque une pause salvatrice

Le franc plutôt que le dollar

Les statisticien d’UBS estiment quant à eux que la fin du cycle de hausse des taux américains amènera les investisseurs à soulager encore leurs positions longues en dollars américains, face au franc suisse. UBS recommande à ses clients investisseurs de couvrir leurs positions à long terme en dollars américains et conseillent de vendre des dollars pour acheter des francs suisses si le taux franchi la barre des 0.9000 USD/CHF. On est à 50 pips de ce taux de change. La tendance pluridécenale du franc suisse est haussière pour ces analystes, mais la conjoncture et l’action de la Banque Nationale Suisse conjuguées à un faible renchérissement des couts de la vie en Suisse, maitrisé par les efforts de la BNS, (mais à quel cout) confirmeraient cette tendance.

L’actualité, économique et générale, est en ce moment richissime en évènement surprenants, à l’heure à laquelle des forêts brulent un peu partout, sous des records de chaleur sans cesse accumulés, des céréales en quantité astronomiques sont détruites par la guerre, des avions transportant des célébrités guerrières tombent du ciel sans que l’on sache vraiment pourquoi, et Donald Trump se prépare à enfiler son costume de bagnard, qu’il retirera si il est élu, le monde de la finance va avoir besoin de valeurs refuge.

Les marchés sont bousculés, depuis des semaines et plus que jamais ces jours-ci. Tantôt à la hausse, grâce à la bulle technologique liée à l’intelligence artificielle, tantôt à la baisse du fait des risques de ralentissement et de crise économique en chine, dans le secteur immobilier notamment dont nous vous avions parlé en début d’été.

Les constantes parmi les valeurs

Swiss Market Index

2%, C’est ce qu’a perdu le SMI ce mois-ci. Face à l’ambiance, le Swiss Market Index se repli donc à 10980 points en très nette baisse par rapport au mois de juillet. Il semble que l’euphorie communicative de début d’été se soit éteinte, malgré les résultats à répercussion internationale de NVIDIA, qui portait artificiellement mais avec intelligence (IA) les marchés depuis quelques mois.

OR

Les cours de l’or, ne semblent pas influencés par les craintes de crise économique et de cessation de paiement des immobilières chinoises. Et vont à l’inverse de ce à quoi on s’attendrais au cœur d’une telle tendance, avec un repli de 2%. L’once d’or progresse depuis quelques jours, mais recule sur le mois. Loin de son record d’avril à 2050 dollars l’once, elle se négocie à 1916 dollars. Le Vreneli, 20 francs or, fini la semaine à 330CHF et le napoléon 20 francs à 340 CHF. Malgré ces cours à la baisse, une tendance à l’achat se maintient, nombre d’épargnants étant encore désireux de se border contre les risques économiques et financiers qui secouent les constantes considérées comme acquise depuis quelques années.

Brent, brut en mer du nord

La courbe du brut, ressemble de loin à l’inverse de celle du franc sur le mois d’aout. Le pétrole brut, Brent en mer du nord qui valait plus de 85 dollars le baril début aout, loin des 72 dollars d’il y a deux mois, est en recul mais en pleine phase ascendante à 84.5 dollars le baril. Peut-être aurez-vous ressenti et subit cette augmentation pendant cette période estivale. La chute record des stocks de brut aux Etats Unis a provoqué une pénurie bien entretenu par les pays de l’OPEP.

BTC et consorts

La capitalisation de l’ensemble des cryptomonnaies s’élève cette semaine à 1'000'000'000’000 dollars, soit 100 milliards de moins qu’il y a un mois. Le Bitcoin ressort à 26100USD, soit 10% de moins que le mois dernier, et en recul de 3% par rapport à sa meilleure cote de l’année. Il a subi une chute vertigineuse de 7% le 17 aout, alors que la confiance des investisseurs s’émousse. Ce ne sont pas seulement la hausse des rendements américains et le ralentissement de l’économie chinoise qui expliqueraient cette vague de ventes, mais également de nouveau et encore Elon Musk, à travers sa société Space X, qui aurait fait ceder par la société les 1.5 milliards de dollars d’actifs en Bitcoins qu’elle détenait.

Au printemps 2021, Il avait déjà vendu la même somme, tambour battant et officiellement cette fois, précipitant le cours à la baisse, déjà.

L’ambiance sur les marchés actions

Les marchés sont dans l’attente ce vendredi des interventions des patrons des banques centrales américaines et européennes, qui pourraient donner des indications sur leurs politiques de taux et leurs politiques monétaires. La journée d’aujourd’hui revêt donc une importance particulière puisqu’elle déterminera la tendance boursière des semaines à venir. Ainsi donc que l’évolution des taux d’intérêt, une relance éventuelle, et par voie de conséquence, les taux de change de l’euro franc suisse.

Les locomotives d’hier et d’aujourd’hui

Les valeurs des sociétés automobiles sont orientées à la baisse, notamment celles des constructeurs allemands et français. Celles des secteurs du tourisme ne se portent pas mieux. Le phénomène NVIDIA qui avait ravi les marchés et les a soutenus ces derniers mois, annonçant des résultats exceptionnels cette semaine, ne semble plus porter la tendance à bout de bras.

L’illusion s’évapore. Et la chine, dont on attendait la relance a déçu. Les marchés sont dans l’attente des décisions des banques centrales, la Federal Reserve américaine semblant vouloir lever le pied sur les augmentations de taux, dommageables aux économies. Mais Christine Lagarde, à la tête de la BCE ne semble pas du même avis, malgré l’arrêt du moteur de l’économie européenne, l’Allemagne étant entrée en récession.

On peut se demander ce qui va rester de la problématique énergétique de l’année dernière, car si l’Europe a trouvé d’autres voies d’approvisionnement que celle des hydrocarbures russes sous embargo, (désormais vendus à bas cout à des pays tiers, Chine, Turquie, Inde etc…, qui nous les revendent au prix fort), l’Arabie Saoudite a volontairement réduit et réduira encore si nécessaire sa production dans le but de maintenir des cours élevés. L’Arabie qui intègre le groupe des BRICS en janvier. Groupe dont la volonté est de contrer l’influence et la « domination » des règles et des institutions originellement occidentales.

Ainsi va le monde, le monde change

Vers un monde multipolaire ?

Pendant que la presse, avide de sensationnel, se concentre sur les cause de la chute d’un avion et de la chute de l’ex cuisinier du Kremlin, les BRICS, (Brésil, Russie, Inde, Chine, et Afrique du sud) se sont réuni cette semaine, pour changer le monde qu’ils estiment trop unipolaire.

Il en ressort qu’ils vont accueillir en leur sein de nombreux autres pays dits « non alignés ». Ils envisagent la mise en place d’une monnaie de référence alternative au dollar roi. Actuellement seule monnaie référence dans les affaires. Ils ont créé dans ce but, un contre-pouvoir à la banque mondiale, la Banque mondiale de développement (NDB) dont le siège se situe à Shanghai. Ses premiers succès se font attendre. Mais gageons que le club des pays membres parviendra à des résultats.

Les BRICS deviendront ils les BIRAICEESAE ?

(Ou quelque chose comme cela. Je laisse libre court à votre imagination).

Hier, et réunis depuis mardi, les représentants des cinq états qui se proposent d’inclurent plusieurs dizaines de pays qui tapent à la porte et voudraient intégrer le club des cinq, (rien à voir avec la bibliothèque rose), ont accueilli 6 pays supplémentaires. L’Iran, l’Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis, l’Egypte, l’Argentine et l’Ethiopie, rejoindrons le club des BRICS en janvier prochain. Le groupe des BRICS se veut un contrepoids au G7 et au G20. Le bloc espère ainsi gagner en influence. Ce nouveau groupe atteindra ainsi 30% du poids de la richesse mondiale produite et rassemblera 45% de la population mondiale.

Un groupe disparate et dispersé

D’une part, parce que l’Inde se rapproche de l’occident, auquel elle achète désormais des armes, d’autre part du fait des déséquilibres et de la disparité de ces états hétéroclites et dispersé, le groupe peine à faire contrepoids avec le G7 ou le G20. Et la Chine, qui représente 70% du PIB des BRICS, est en difficulté. Son économie en perte de vitesse, suite au COVID et à d’autres décisions plus ou moins funestes de ses/son dirigeant, dont les conséquences se font sentir. Le pays est au bord d’une crise intérieure comparable à la crise des subprimes en 2007-2009. Le pays enregistre également des exportations en recul de 14,5%, et des importations en baisse de 12.4%, des chiffres pires qu’attendu, et qui montrent une contraction de la demande intérieure de produits manufacturés, biens et services. Le moteur de l’économie mondiale qui brigue la première place, perd momentanément du terrain derrière les Etats-Unis.

Si, en revanche, les BRICS+++, parvenaient à mettre en place une monnaie commune de référence, à se structurer de manière homogène, quelles conséquences pour le dollar, l’euro, ou le franc suisse ? Ce dernier reste fortement présent comme une assurance dans le portefeuille des Etats, y compris dans les portefeuilles des états voulant se départir de ce qu’ils considèrent comme la tutelle de l’occident.

Nous donc restons confiants dans la force du franc suisse face à l’euro notamment, à court et moyen terme, et attendons les décision à venir des banques centrales en septembre, le 14 pour la BCE, le 20 pour la reserve federale américaine, et le 21 pour la BNS.

D’ici là nous nous retrouverons après la rentrée, et pour ceux qui ne le sont pas encore, toute l’équipe de Ben S digital change vous souhaite une excellente rentrée

XC

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