Assurances Frontaliers Suisse : Lamal ou CMU ?

Le principe d’un travail frontalier est simple puisqu'il consiste à résider en France mais à aller travailler quotidiennement dans un pays limitrophe. Si vous ne craignez pas de faire quelques kilomètres chaque jour, cela est souvent une bonne idée pour trouver un travail mieux rémunéré !

En effet, les raisons d'un tel choix sont par ailleurs économiques. En effet, quand le salaire moyen culmine à 1837€ nets dans l’hexagone, il est de 5100 francs suisses nets (5100€) dans le pays du chocolat. Ces avantages de rémunération attirent de plus en plus de candidats. Pourtant, l'expatriation professionnelle implique également des choix importants, notamment en matière de protection santé. Alors, quelles sont les options à votre disposition ? Voyons cela ensemble.

L’importance de bien choisir entre Lamal et CMU

En tant que travailleur frontalier, vous avez le choix entre deux options pour votre assurance maladie. Vous pouvez soit opter pour le système de protection maladie en Suisse (appelée LAMAL frontalier), soit en France (appelée CMU frontalier). Dans les deux cas vous disposez d’une carte vitale. Mais en fonction de votre choix, vous ne pourrez pas bénéficier des mêmes prestations et vous ne payerez pas la même chose. C’est donc un choix important qui s’offre à vous.

Pour comprendre, il faut savoir que votre choix d’option impacte vos conditions de remboursement. Si Lamal vous permet un remboursement presque total de vos prestations de santé que ce soit en Suisse ou en France, avec une cote part à votre charge, et une franchise annuelle qui varie d’une assurance à l’autre ; la CMU permet d’avoir accès à des remboursements en France avec un barème de sécurité sociale qui seront éventuellement complétés par une mutuelle, mais plafonnés à 17,5€ par visite médicale en Suisse. C’est un montant dérisoire quand on sait que le prix moyen d’une consultation est de 100 à 150 francs outre Jura. Egalement à savoir, le montant d’une prestation médicale en Suisse dépend du temps que vous passez avec le médecin et est facturé à la minute.

• En tant que travailleur frontalier assuré à la sécurité sociale française, les soins ambulatoires non urgents, hors hospitalisation complète (par exemple, l’achat d’optique sur prescription médicale), prodigués en Suisse sont remboursés par la caisse d’assurance maladie, selon les modalités prévues par la législation française et sur la base des tarifs français.
• Les soins reçus dans certains établissements de santé ayant conclu une convention avec la France sont pris en charge par votre caisse d’assurance maladie (sous réserve de remplir les conditions énoncées par cette convention).

Vous pouvez vous informer sur ces liens :

Travailleur frontalier suisse : vos droits et démarches | ameli.fr | Assuré 

www.hug.ch/sites/hde/files/documents/vous_etes_frontalier.pdf

Comprendre le calcul du coût de l’assurance

L’autre grand critère à prendre en considération est le coût de la protection maladie. Ce montant est loin d’être négligeable et peut représenter une part substantielle du revenu. Cela est d’autant plus compliqué à comparer que la méthode de financement des deux systèmes est totalement différente et que chacune présente des avantages et des inconvénients en fonction de votre situation personnelle.

Il y a d'une part, la CMU frontalier, qui ponctionne une partie proportionnelle du revenu. C'est ce qu’on appelle une cotisation. Elle est de l’ordre de 8% des revenus de chaque travailleur. Mécaniquement, plus votre revenu augmente, plus la cotisation augmente. Inversement, si votre revenu baisse ou est inférieur à la moyenne, cela vous coûtera généralement moins cher qu’une assurance à prime fixe. C’est pourquoi on considère qu'en dessous de 5000 francs suisses mensuels de revenus, la CMU est plus avantageuse économiquement. Mais les tarifs frontaliers de Lamal ont évolué à la baisse.

D’autre part, il y a Lamal frontalier, qui propose trois tarifs qui sont fixés en fonction de l’âge (0-18, 19-25 et plus de 26 ans). La prime d’assurance reste la même et n’augmente ni avec le temps, ni en fonction des revenus, ni en fonction de votre situation familiale. Cependant, en optant pour Lamal, vous renoncez au principe d’ayant droit. La conséquence est simple : il est obligatoire d’affilier chaque enfant individuellement à l'assurance Suisse, ce qui peut rapidement devenir hors de prix si vous avez une famille nombreuse.

Alors, comment choisir le meilleur système d'assurance ?

Vous l’aurez compris, chaque système d'assurance propose des avantages et des inconvénients en fonction de votre situation. Pour une famille nombreuse disposant d’un revenu inférieur à la moyenne Suisse, qui ne se projette pas dans le travail frontalier sur le long terme ou qui ne souhaite pas se faire soigner en Suisse, la CMU est l’option idéale à adopter.

Inversement, pour un travailleur frontalier célibataire ou un couple sans enfant, qui a des perspectives d’évolution importantes en Suisse, Lamal est la bonne solution. Ce choix permet d’être bien mieux couvert sans que le coût soit initialement plus élevé. Par ailleurs, l’impossibilité de changer d’assurance oblige l’assuré à se projeter dans le temps et à se demander quel sera son avenir en Suisse. Quel choix faire, pour que dans 5 ou 10 ans, quand ses revenus augmenteront, ou qu’il aura fondé une famille, ce choix soit toujours aussi judicieux ? 

Chaque cas est particulier et il est difficile de donner une réponse définitive à la question de savoir quel est le meilleur système de protection maladie. Prenez cependant en compte que de nombreuses zones frontalières en France sont considérées comme des déserts médicaux. Cela implique une longue liste d’attente (parfois allant jusqu'à 6 mois) avant de pouvoir se faire soigner, problème qui n’existe pas en Suisse. Si vous avez une perspective de travailler en tant que frontalier sur le long terme, alors opter pour Lamal est souvent le meilleur compromis.