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La remontada de l’EUR CHF
Publié le 26 April 2024
Temps de lecture < 15 min.

La remontada de l’EUR CHF

A l’heure à laquelle beaucoup d’entre vous êtes encore en vacances, nous souhaiterions une météo clémente.

Bonjour à tous,

On ne peut pas toujours avoir un temps idéal. Il en va de même sur les marchés. L’actualité est riche et les grandes tendances se dessinent. Pour l’EUR CHF, qui a brillamment démontré la semaine dernière qu’il avait conservé son rôle de valeur refuge, le redoux est de mise. Les craintes qui s’étaient amoncelées sur les marchés et sur la stabilité du proche orient ont fait place à la volonté affichée de tous les protagonistes ou presque, de préserver le climat des affaires. La paire de devise dont nous traitons chaque semaine subie systématiquement les assauts des investisseurs chaque fois que l’ombre d’une crise apparait. A l’inverse, alors que rien n’était certain quant à l’évolution du conflit, de nombreux acheteurs et exportateurs ont profité de l’aubaine pour acheter des euros à un taux de change attractif. Au plus bas, la paire a atteint un seuil de résistance à 0.9590 EUR CHF. Jusqu’à ce que les que les nuages se dispersent sur l’économie mondiale. L’EUR CHF semble redevenir une paire de devises comme les autres.

Vers la parité ?

Revoilà la paire de devises là où nous l’avions laissé avant ces épisodes guerriers. L’EUR CHF semble reprendre le chemin de la parité en se heurtant à de fortes résistances.

Economie et emploi

Les responsables politiques suisses ont annoncé récemment que l’économie suisse se porte à merveille. Il est certain qu’elle bénéficie de la hausse de l’EUR CHF. Et si la Banque Nationale Suisse confirme une nouvelle baisse de taux en juin prochain, il faudra s’attendre à franchir allègrement cette parité. La reprise de l’économie Suisse semble actée pour tous le monde. Pourtant, le marché de l’emploi se fait écho d’annonces de suppressions de postes. UBS a ouvert le bal avec cinq vagues de licenciements qui étaient déjà prévus pour la fin de l’année dernière, suivi de Novartis, Roche et quelques autres qui dégraissent pour renforcer leur bilan par exemple. Peut-être vous demandez vous comment évoluera le marché de l’emploi en Suisse ? Pour l’heure, l’ambiance des affaires reste prometteuse. Un grand nombre d’emploi qualifiés ne trouvent pas preneur. Les qualifications dans certains secteurs ne sont pas suffisamment en adéquation avec les besoins des entreprises. Comme dans la plupart des pays de l’OCDE.

God save the footsie?

A 1000 kilomètres de là, les britanniques ont fêté la Saint Georges, du nom du saint protecteur du Royaume d’Angleterre. Ce même jour, le FOOTSIE (FTSE), indice des 100 premières entreprises de la bourse de Londres a pulvérisé son record de 2023 et franchi les 8000 points. Faut-il y voir une coïncidence ?

Plus proche de nous, une autre bonne nouvelle s’est faite jour, directement en rapport avec la hausse de l’EUR CHF qui résulte d’une politique monétaire en pleine détente face à une inflation maitrisée. La Banque Nationale Suisse dégage un bénéfice de 59 milliards de francs pour le premier trimestre. C’est le match aller, mais seul le résultat de fin d’année compte. L’an passé en effet, après divers rebondissements, la BNS avait terminé l’année en perte de 3 milliards de francs suisses. Après des débuts positifs de moitié autant : 27 milliards. L’année commence bien, donc pour l’institution et présage d’un budget peu déficitaire pour la confédération et la plupart des cantons, puisque régulièrement, la BNS reverse une partie de ses bénéfices à ces derniers.

Taux de change et comptes de la BNS

Les taux de change d’un franc suisse en recul ont participé pour beaucoup à ce résultat, les réserves en devises étrangères étant valorisées d’autant. Le franc fort aura donc été l’instrument de lutte contre l’inflation puis un obstacle au changement de politique et aux affaires. Les cours de l’or ont également apporté un gain de 9 milliards de francs suisse, mais il suffirait que l’or cède beaucoup de terrain, et que les cours de change des monnaies étrangères reculent face au franc suisse pour que ces gains soient effacés par une perte de change.

Tout ce qui brille…

Indépendamment des devises sujettes à des variations de taux de change, la BNS détient des portefeuilles de valeurs mobilières. A ces actifs divers et variés, s’ajoutent des dépôts d’or qui ont eux aussi pris de la valeur. Mais si ces actifs se couvrent les uns et les autres, par rapport aux risquent inhérents à leur cours, de change ou d’échange, il est peu vraisemblable qu’ils reculent de concert. D’où un certain équilibre qui montre l’image d’une bonne gestion.

Selon les analystes d’UBS, ces résultats de début d’année sont donc en trompe l’œil et pourraient n’être qu’un bon souvenir en fin d’année. Ou pas, dirions-nous. Si la baisse de l’euro se confirme. Si les marchés financiers se maintiennent à leur niveau actuel, et si aucun tsunami géopolitique ou financier ne vient bouleverser le monde de la finance. Mais il faudra combler 65 milliards de francs suisses de déficit, bilans de 2022 et 2023, années couteuses pour les comptes de la confédération. Années d’investissement et de soutien à l’économie suisse et aux entreprises. Cela n’a pourtant pas entamé la valeur intrinsèque du franc suisse, tant les devises avec lesquelles il s’échange reposent sur des bases faibles elles aussi.

La semaine de l’EUR CHF

L’EUR CHF a progressé de 130 pips en une semaine. A l’ouverture, vendredi dernier, la paire de devise cotait 0.9671 EUR CHF. Elle a touché une résistance à 0.9800 EUR CHF hier après-midi.

A l’heure à laquelle nous rédigeons ces lignes, la paire de devises se converti sur le marché des changes au taux de 0.9786 EUR CHF.

Le franc suisse continue sur sa tendance baissière face à l’euro et au dollar américain. Le dollar américain qui a subi mercredi une légère déconvenue avec la publication des chiffres de la croissance américaine qui s’avèrent être plus faibles de moitié par rapport à ce qui était attendu. Pour l’occasion, le dollar a perdu un tout petit peu de terrain grevé par les chiffres très décevants de la croissance américaine qui éloignent encore un peu l’espoir de baisse des taux de la FED. La croissance est ressortie à 1,6% en rythme annualisé, là où les analystes et les économistes tablaient sur 2,6%. C’est notable pour l’économie qui drainait la croissance mondiale vers le haut depuis plus d’un an.

L’USD CHF a lui aussi progressé mais beaucoup plus modestement. Parti de 0.9080 USD CHF en fin de semaine dernière, Le taux de change de la paire de devises a bénéficié au dollar. Celui-ci a progressé à 0.9120 USD CHF en moyenne avant d’atteindre hier 0.9150, cours de change sur lequel il n’a pas pu se maintenir. Ce matin, le dollar américain s’échange à un taux de 0.9120 contre le franc suisse. Stable.

Le consensus d’expert penche toujours en faveur d’une hausse jusqu’à 0.9500 USD CHF, sauf en cas d’évènement tel que celui de la semaine dernière.

Marchés et valeurs repère :

Les marchés actions ont récupéré un peu de leurs pertes des dernières semaines ce lundi, mais l’hémorragie s’est poursuivi hier. Les indicateurs PMI manufacturiers et des services aux USA ont déçu ce mercredi. La croissance américaine donc a parachevé le tableau, 1 % en deçà des attentes. L’une des stars des marchés, Tesla, qui avait perdu 40% de sa valeur depuis le début de l’année et qui est menacé par la concurrence chinoise a pourtant vu son cours progresser cette semaine. Malgré des résultats pires que ceux que l’on craignait. C’est la promesse d’Elon Musk, de fournir des véhicules moins onéreux. Ventes en baisse constante, marge opérationnelle sans marge de manœuvre, forte trésoreries, le milliardaire sera à la peine pour redresser l’entreprise.

SMI

Novartis monte sur le podium cette semaine. L’action a pris 6,5%. Ses belles couleurs sont dues à un bénéfice prévisionnel et une croissance à 2 chiffres pour 2024, alors que les experts s’attendaient à la moitié de ce qui a été annoncé : +10% de chiffre d’affaires en plus, 10 à 15% de croissance prévisionnelle, boosté par des médicaments contre l'insuffisance cardiaque, contre le psoriasis, ou Kesimpta, un moyen de lutte face à la sclérose en plaques.

Kuehne und Nagel a l’inverse perd 5% suite à l’annonce d’un recul de 40% de ses bénéfices au premier trimestre, par rapport à la même période en 2023. Le logisticien a vu son chiffre d’affaires reculer de 18% sur la même période comparative, avec un CA de 5,5 milliards de francs suisses. Roche, enfin voit ses ventes chutes de 6% sur les 3 premiers mois de l’année. Perte causée en partie par les pertes de change dues à un franc suisse trop fort. La Banque Nationale Suisse s’était inquiété des conséquences des taux exceptionnellement élevés du franc suisse.

Cours des hydrocarbures

D’après Morgan Stanley, les cours du baril sont en passe de subir des fluctuations importantes dues à une demande en progression et aux impondérables géopolitiques. L’OPEP, quant à elle estime que les besoins soutenus par les transports aériens en constante progression devraient s’accroitre dans le courant de l’année.

Mais c’est le marché des changes cette semaine qui a mené les marchés de l’or noir. La faiblesse momentanée du dollar a redressé les cours du brut jusqu’à un seuil technique ce jeudi suite aux annonces sur le ralentissement de la croissance américaine.

L'or noir a d'abord réagi au chiffre de croissance aux États-Unis pour le premier trimestre, ressorti à 1,6% en rythme annualisé, très en deçà rappelons-le des 2,5% attendus par les économistes.

82 dollars le baril parait être le seuil de soutien actuel du cours du brent, permettant un rebond technique. Le risque géopolitique, bien que derrière nous, reste dans l’ADN actuel de la fixation des cours, avec l’effet d’un cours de change du dollar faible par rapport aux principales devises. Pour l’heure, le baril de brut se négocie à 89,11 dollars.

Or

L’once d’or vaut quant à elle 2340 dollars à la bourse de Londres cette fin de semaine. Toujours en léger repli l’or semble le reflet des craintes des marchés face à l’instabilité conjoncturelle. Ces dernières s’estompent, et l’or recule prudemment.

Le lingot d’un kilo vaut actuellement 66600 francs suisses, et le vreneli, pièce en or de 20 francs suisses vaut 396 francs, en repli par rapport à la semaine passée. Le napoléon à 409 francs perd 1%. Ce qui est raisonnable au vu de l’amélioration notable de l’ambiance géopolitique au proche orient. Rappelons qu’avec l’union latine, les trois pièces d’or de 6.45 grammes à 900/1000èmes, sont les composantes d’un étalon or établi au 19ème siècle comme base de plusieurs monnaies européennes dont faisait parti la Suisse. Une forme d’euro avant l’heure.

Le lingot reste en tête de notre petite compétition fictive entre lui-même et le bitcoin, mais perd du terrain face à l’or digital.

Crypto monnaie

Le Venezuela envisage le recours aux cryptomonnaies pour faire face à de nouvelles sanctions qui brident ses exportations. Après le pétrodollar, le pétrobitcoin ? C’est le deuxième pays d’Amérique latine à faire usage des devises digitales pour combler les manques de sa monnaie nationale après le Salvador où le bitcoin a cours légal.

Toujours est-il qu’à 64300 dollars, soit 58600 francs suisses au cours de change d’aujourd’hui, le bitcoin est assez « stable », malgré un épisode à 67000 dollars en milieu de semaine. A 2,4 trillion de dollars, la capitalisation totale du secteur reste estimable.

EUR CHF : toujours pas vers la parité ?

Le franc a donc repris de la vigueur face à l’euro. L’EUR CHF est pour conclure revenu sur son socle d’avant la crise de la semaine dernière, et les craintes d’une crise majeure levées, le taux de change de la paire de devises n’a pas de raison de ne pas se maintenir. Voir de ne pas atteindre la parité. De nombreux experts sont de cet avis mais soulignent les résistances qui empêchent l’euro de s’envoler. Les actions et les annonces des banques centrales et nationales pour définir leurs taux d’intérêt, auront une influence considérable sur l’évolution des taux de changes de la paire. L’envolée du dollar depuis le début de l’année pèsera également sur l’EUR CHF.

Nous nous retrouverons donc vendredi prochain pour une nouvelle analyse de la paire EUR CHF. N’oubliez pas que le 1er mai en France est un jour férié. Si vous aviez prévu d’y faire des emplettes, vous trouverez porte close.

En attendant, si vous êtes en quête d’une activité ce week-end, le site de la ville de Genève vous sera peut-être utile : https://www.geneve.ch/agenda?page=1

Vous y trouverez des concerts, des sorties, pour les grands et les petits, et même du tricot pour les amateurs.

Toute l’équipe de Ben S Solution de Change vous souhaite un excellent week-end et se tiens à votre disposition y compris le week-end dans nos bureaux des stations aux frontières et avenue Louis-Casaï en face de Balexert.

A vendredi prochain

X.C.

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